A l'occasion du 40ème anniversaire de la disparition tragique de Saida Menebhi (cf mon roman "Adéma, la belle juive de Demnate") voici un autre assassinat de fille marocaine... Celui de ma propre sœur âgée à peine d'un an !
Pour Saida, il s'agissait d'une disparition tragique et non d'un assassinat commis par la police de Hassan II, sauf si mourir suite à une grève de la faim est un assassinat... Je l'ai très bien connue au sein de l'extrême gauche marocaine. Elle était hyper sensible et se mettait à crier dès qu'elle voyait des flics en civil... Durant sa dernière grève de la faim, elle avait des crises incessantes...
Cependant Saida était fille d'un grand caïd de Marrakech, son grand-père était ministre de la défense du Sultan du Maroc juste à l'aube du Protectorat français !
Alors que ma sœur d'un an et moi de cinq ans, un peu plus de vingt ans avant étions deux pauvres enfants descendants de montagnards libres qui ont fui les barbares arabes des plaines... Ils ont fui les barbares pour retrouver la barbarie en eux mêmes, car l'ignorance, et la méchanceté, n'ont ni race ni nationalité !
Une coutume de notre tribu consistait à bien examiner la configuration des cheveux au centre du crane d'un très jeune enfant pour déterminer si cet enfant sera bon et docile dans l'avenir ou s'il sera un refuznik constamment révolté contre tous et contre tout. Si le kfih (le curé) concluait que la configuration montrait un enfant refuznik, il fallait brûler le mal !
Deux ou trois hommes puissants retenaient l'enfant lorsqu'on lui posait sur le centre du crane la tête d'une faucille chauffée à blanc... (Je vous raconterai comment on m'a ainsi brûlé... J'ai toujours la trace sur mon cuir chevelu...)
Et c'est ainsi que ma sœur d'un an se retrouva en train de crier de douleur entre de puissants bras... Elle n'arrêtera jamais de crier jusqu'à sa mort deux ou trois semaines après: Conduits par le fkih, les Barbares avaient brûlé son crane en train de se former...
La pauvre enfant a donc été assassinée pour ses idées supposées quand bien même elle arrivait juste à dire maman ! papa ! dodo ! nini !...
Deux mille ans déjà avant, Rome avait raison d'appeler ces adorateurs du feu des Barbares ! Chez eux, durant l'âge actuel du capitalisme individualiste et égoïste, l'adoration du feu laissera place à l'adoration du Dirham. Une religion encore plus sauvage et plus stupide ! L'islam restant juste un alibi !
64 ans après cet assassinat, j'ai retrouvé, à Assaka, entre Agadir et Tikiouine, la très vieille femme qui avait lavé le cadavre de ma sœur Batoule: Elle m'a avoué avoir vu des vers vivants dans la blessure crânienne ! (à suivre)
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