mercredi 2 mai 2018

Les Marocains boycottent, Almoukatâa par Abdeslam Seddiki


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"Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres, ils ne sont pas égaux et s'ils sont égaux c'est qu'ils ne sont pas libres" (Alexandre Soljenitsyne)... Or avec notre système et dans notre bled, nous ne sommes ni libres ni égaux ! Il y a donc urgence de réformer ce système sans âme et sans avenir puisque basé sur une concentration cancéreuse des richesses à l'ombre de ce qu'on pourrait appeler "fures pax" (la paix des voleurs) ! Et depuis 61 ans c'est Mac Zen (le Makhzen) qui orchestre cette concentration espérant en faire un tampon... 

« Almoukatâa » !
Par Abdeslam Seddiki


Le terme « almoukatâa » est d’usage courant chez nous notamment en milieu citadin. Il désigne ces administrations territoriales, les arrondissements, auxquelles s’adressent les citoyens régulièrement pour obtenir des documents administratifs dont ils ont besoin ou pour procéder à la légalisation des copies des originaux. Mais ce n’est pas le sujet de cette chronique même s’il y a fort à dire à ce sujet. 


Il s’agit en fait, pour être dans l’air du temps et coller à l’actualité, de traiter « d’almoukatâa » au sens du boycott, arme redoutable à laquelle recourent tant à la fois les Etats et les citoyens en vue de peser de leur poids pour bien se faire entendre.


Que signifie au juste cette notion ? C’est la décision de ne pas acheter un produit ou de déserter un lieu ou un événement en signe de protestation. Le mot provient du nom de Charles Cunningham Boycott, l'intendant d'un riche propriétaire d'Irlande de l'ouest, qui louait ses terres à des prix très élevés au XIXème siècle, provoquant la grogne des fermiers qui organisèrent un blocus. 


On peut boycotter une marque, une entreprise, un produit et même un Etat (le cas du boycott US de Cuba) ! Cependant, le boycott est le plus couramment utilisé par les consommateurs comme moyen de se faire entendre par les grandes multinationales ou les cartels dominants. C’est le cas du boycott lancé dernièrement par des citoyens sur la toile. 


Et contrairement au passé, cette méthode est rendue facile grâce aux nouvelles techniques d’information et de communication qui donnent la possibilité aux consommateurs usagers de communiquer en temps réel. Il faudra s’attendre qu’elle prenne plus de vigueur à l’avenir et, par conséquent, se préparer à faire avec.


Il faut rappeler que ladite campagne a mis dans son point de mire trois produits considérés pour le moins stratégiques : une société de distribution des hydrocarbures, celle qui dispose de plus de stations au Maroc ; une marque d’eau minérale appartenant à un groupe bien en vue de place ; une société multinationale de produits laitiers. Pourquoi le choix de ces trois produits et pas les autres qui sont dans le même secteur ? 


Dans l’état actuel des informations disponibles, il est difficile de se hasarder à apporter une réponse précise et définitive, bien que tout laisse croire que le choix ne découle pas d’un simple hasard, mais plutôt considéré comme un « échantillon représentatif » au sens statistique du terme.


Action bien étudiée sans doute. On aura tort d’en minimiser la portée et de ne pas la prendre au sérieux. Elle risquerait bien de faire tâche d’huile et de provoquer des dégâts incommensurables si on ne prend pas la question à bras le corps. Il faut surtout éviter de recourir à la calomnie, à l’insulte et au mépris de l’intelligence populaire comme l’ont fait malheureusement d’aucuns par réaction de dépit et d’énervement !


En pareille circonstance, il faut analyser, débattre, comprendre et trouver des solutions. Toute autre réaction spontanée et irréfléchie ne ferait que verser de l’huile sur le feu. D’ailleurs, la campagne va crescendo et gagne en sympathie au fil des heures et des jours. Des personnalités en vue appartenant aux multiples corps professionnels expriment leur soutien et leur adhésion à visage découvert sans se cacher derrière des pseudonymes ou des prête-noms. C’est du sérieux en somme !


Il convient, par conséquent, de tirer les leçons, toutes les leçons, de cette campagne. En premier lieu, il est temps d’activer les instances de gouvernance prévues par la constitution de 2011, notamment le Conseil National de la Concurrence qui est en hivernation. En deuxième lieu, il est légitime de nous interroger sur le sort des conclusions, si conclusions il y a, du rapport d’enquête parlementaire sur les hydrocarbures réalisé dernièrement. En troisième lieu, il faut que l’administration chargée du contrôle des prix fasse son travail d’une façon régulière et ne pas se contenter des actions épisodiques et occasionnelles pour faire sensation. « At last but not least ». 


Notre pays très attaché aux valeurs de solidarité, n’est pas en mesure de s’adapter à la politique du « laisser-faire, laisser-passer ». Le libéralisme à tout va et la croyance aux vertus du capital privé ne sauraient être une panacée. L’Etat, sans être tatillon, doit être présent. Ni plus d’Etat, ni moins d’Etat, juste un mieux d’Etat. Celui qui protège le consommateur contre la rapacité du privé qui court d’une manière aveugle derrière le profit. Celui qui établit des règles de jeu claires pour garantir une concurrence loyale et interdire, par la loi, les monopoles, les oligopoles coordonnées et les ententes illicites. Celui qui assure l’égalité des chances aux citoyens quelle que soit leur origine sociale. Celui qui assure la cohésion sociale et l’égalité sociale et territoriale. Bref un véritable Etat de droit où il n’y aurait plus de place à la loi de la jungle et aux dérogations sur mesure …


Ce que je pense, moi Saïd LEMLIH: Trop c'est trop ! Cher ami, parler d'égalité des chances c'est me pousser à une honteuse nostalgie coloniale: La France a apporté un vent de "liberté, de fraternité et d'égalité". Le triste Mouvement National (le PI), confondant patriotisme et nationalisme, élabora son utopique égalitarisme (attaaadoulia) qui n'est ni libéral ni socialiste. Du capitalisme sauvage à la sauce islamique. Il oublie l'égalité au profit d'un individualisme pire que celui né en Europe...Il déifie le fric... 

Au lieu de justifier les distributions des richesses nationales, l'égalitarisme se sert d'Allah comme agent responsable des partages léonins... Et les Ben Salah tout comme Akhanouche ont profité de scandaleuses rentes qui font du bled comme un fromage que se partage une bande de malins (Cf mon ouvrage Culottes fatales et torture du camembert  qui sortira après La blessure des clous de girofle actuellement chez des éditeurs parisiens).
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