vendredi 26 octobre 2012

L'AID: LA PEAU ET LA CERVELLE DU SACRE MOUTON

Première phase: le foie et le coeur.
Dévoré en premier, le foie - organe symbolique de l'amour chez des Amazighs - est accompagné par le coeur plus petit comme les autres composantes de l'identité marocaine. Or, tout à l'heure Choumicha a présenté sur 2M un couscous avec du foie et du coeur. Une aberration. "Un comble de gaspi. A tel point que ce gaspillage fait de lalla Choumicha une soeur des Satans; car le coran dit: " les gaspilleurs sont des frères des Satans"." dixit un ami hadj.

Deuxième phase: les entrailles
Les intestins, excepté le gros,  le poumon, l'estomac, tous les entrailles y passent. Comme nos ancêtres les Pharaons avec leurs momies, on se dépêche de vider la cage thoracique. On fait bien bouillir ces organes découpés en petits morceaux et on sert le grand plat quand c'est cuit. On mange, souvent en buvant du coca, à l'heure du goûter, entre 17 heures et 18 heures.

Troisième phase: la grosse chair.
Le second jour de la fête du sacrifice, on fait des brochettes de viandes. On prend ce menu pour le déjeuner et on le présente à toutes les heures aux visiteurs avec un verre de thé à la menthe pour leur faire goûter notre mouton.
La suite de la consommation du mouton dépend du niveau de vie de la famille. Les riches font un grand méchoui ( mouton rôti ) ou donnent la viande aux nombreux nécessiteux qui vivent autour d'eux.

Quatrième phase: la tête de la bête
Le troisième jour de la fête, on fait un grand couscous avec la tête du mouton d'où on extrait la cervelle.
Et on va s'occuper des peaux: soit les donner à la mosquée, soit les faire traiter pour en faire des sortes de  petit tapis de prière. Autrement dit c'est kif kif. A l'aube de l'indépendance nos parents les donnaient au parti de l'Istiqlal, c'est-à-dire à des sidis presque tous devenus milliardaires...

Cinquième phase: la cervelle du mouton.
Une fois la fête finie, il ne reste plus du mouton que de la viande pleine de sel et qui attend d'être séchée au soleil, à la manière de nos ancêtres lointains (amazighs, juifs, arabes, musulmans ). Tout le monde connaît l'histoire de la cigale et de la fourmi... Avec la petite cervelle du mouton, on prépare une sorte d'omelette où il y a plus de tomate que de cervelle.

Et on va prier pour que les agriculteurs n'augmentent pas leurs prix sous prétexte qu'il est question d'imposer le monde agricole injustement dispensé de tout impôt, depuis des décennies... 






2 commentaires:

  1. BonjourSaid

    "la viande pleine de sel et qui attend d'être séchée au soleil, à la manière de nos ancêtres lointains (amazighs, juifs, arabes, musulmans ). "

    il y a environ 60 ans j' aidais ma grand-mère a la ranger dans des bocaux ,recouverte d' huile

    et comme les juifs ne mangent le bas de la bete que si elle est débarrassée du nerf sciatique...c'étaient de longues geures a l' aider la Jedda a extirper ce nerf
    la récompense: une sote de fouet en forme d' arborescence avec lequel on se tapait dessus avec les autres gosses :lol:

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  2. Merci pour ces souvenirs... qui rappellent la perte douleureuse et irremplaçable de la communauté juive du Maroc... Ici à Agadir il y a toujours les "chriki" qui font de la charcuterie porcine... Ils font du très bon pâté... J'en goûte de temps en temps justement parce que c'est péché et donc interdit... Je tiens à aimer à ma manière le Créateur, bien plus grand que celui que les foules adorent physiquement en se prenant pour ses "esclaves" dans un sûr mesure à consommer soi même...

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