Photo censurée
Saïd, un homme d'un certain âge, n'arrivait plus à trouver un sens à sa vie. Dévasté par une longue série de pertes personnelles et professionnelles de toutes sortes, il se sentait piégé dans une spirale de désespoir. Un soir, après une journée particulièrement difficile, il prit la décision de mettre fin à ses souffrances. Il fonça vers sa montagne natale dans la chaine de l'Atlas.
Il n'oublia pas d'enregistrer une audio d'adieu, exprimant ses excuses et son amour à ceux qu'il laissait derrière lui. Saïd se rendit au bord d'une falaise qu'il avait souvent visitée dans des moments plus heureux. Elle est située sur le bord de son douar natal, dans sa tribu de l'Atlas. Tandis qu'il regardait au fond un oiseau vint passer juste devant lui. En contrebas, il voyait scintiller la grosse flaque d'eau où, enfant, il se baignait.
Il sentit une dernière lueur d'hésitation. " Si je me jette de si haut, comment les secours vont-ils pouvoir me repêcher ? " Se demanda Saïd qui recula. Finalement, au bord du précipice, les souvenirs des bons moments de sa vie revinrent à lui, lui offrant une mince lueur d'espoir qu'il n'avait pas prévue. Il sourit en constatant que ce fut sa dose d'idiotie illustrée par sa question qui l'a sauvé en réalité.
Mais revenu dans sa voiture, il se mit à parler à haute voix: "J'ai bien laissé ma vieille voiture pour que mes héritiers ne la perdent pas si je me jette avec elle !" Un vrai berbère, barbare de l'amour du fric ! Il se mit à crier: " Je suis un assassin ! j'ai trompé et tué mes frères et mes sœurs !" Un montagnard caché dans les rochers l'entendit. Illico presto il informa le caïd et le chef de la brigade locale de gendarmerie.
En un clin d'œil, Saïd fut menotté et présenté devant les autorités de la tribu. "Qui as-tu tué et où sont les corps de ceux que tu as tués ?" Lui lança le caïd en le menaçant. " Sidi el caïd ! J'étais sans tête ! Je venais de tomber d'un court circuit électrique ! Il n'y avait qu'une seule nous étions très très nombreux ! J'étais obligé de liquider les autres et de les laisser mourir pour que je sois seul à profiter d'elle... Le caïd l'arrêta en criant :"Assassinat et viol ! Vas-y crache le morceau ! "
- Lorsque le corps de papa vécut un court circuit électrique, je suis tombé de lui et comme dans un toboggan j'ai glissé dans maman. Des milliers d'autres comme moi, tous sans tête, glissèrent aussi. Nous étions tous sans tête devant l'œuf de maman. Je suis monté sur un frère ou une sœur courbé et j'ai fait un discours où je promettais à la foule que quand il me laisseront entrer dans l'œuf, je leur ouvrirai la porte. Mais quand je suis entré j'ai verrouillé la porte et un gardien que j'ai corrompu a ouvert une trappe et tous mes frères et sœurs sont partis dans les égouts ! Avant ma naissance j'ai commis un terrible massacre !
- J'ai compris ! Dit le caïd. Vas chercher ta mère ! On l'interrogera pourquoi elle ne donne qu'un seul œuf ...
- Ma mère est morte Allah irhamha...
- Mais parce que tu nous a dérangé tu vas offrir à notre marabout un mouton noir !
- Mais Sidi el caïd, y a pas de mouton noir !
- Achète un mouton et peints le en noir ou un sanglier et change lui la tête
C'est ainsi que Saïd alla attraper un sanglier, lui coupa la tête et alla acheter une tête de mouton au souk. Puis il partit chez le caïd; Illico presto, le nouveau caïd l'arrêta pour avoir tué un sanglier. Il croupit, à présent, dans une salle obscure de la caïdat en attendant que les autorités centrales répondent au courrier du nouveau caïd...
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