lundi 11 juillet 2016

Maroc: La capitale et le pont de l'un-des-ponts-danse

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Notre capitale, Rabat, dispose d'un tout nouveau grand pont... Mais n'oublions pas tous les ponts et toutes les passerelles qui permettaient aux filles et aux fils des pauvres de réussir... Tous ces ponts ont été détruits par un diable nommé Dirham ! Ce diable a fait qu'il n'y a plus qu'un seul pont qui danse, 60 ans après l'un-des-ponts-danse (et les autres s'écroulent!)...  Pour franchir ce seul pont il faut avoir papa très riche ou faire le commerce de l'islam...

Depuis que les malins du MoNa (Mouvement National) ont poussé les masses populaires à chercher le Roi Mohamed V sur la lune, ils n'arrêtent pas de les déshériter et donc de s'enrichir... Si la plupart des premiers nationalistes étaient des artisans, aujourd'hui, pas un seul de leurs descendants n'est artisan... Lorsqu'on est riche on ne peut pas "s'abaisser à faire un métier de crève-la-faim ou de va-nu-pieds"... 

L'indépendance du royaume a consisté à établir un système sans pitié pour l'immense majorité. Un système socio-économique bâti sur les ruines de ce qui était positif dans le colonialisme: L'école publique, la santé publique, la justice laïque, les droits sociaux et les salaires décents...

Les Marocains ne naissent plus égaux en droits et en termes de "chances sociales"... Des idiots et des idiotes deviennent forcément PDG et PDGette; tandis que des filles et des fils du peuple, même intelligents, sont condamnés à essayer de voir à l'étranger pour un poste décent...

A mesure que les riches s'enrichissent et que les pauvres  s'appauvrissent, les déséquilibres du système s'aggravent et la classe "moyenne" se réduit comme une peau de chagrin...

De très importants pans des travailleurs se sentent institutionnellement méprisés et confondus avec les mendiants en pleine expansion quantitative. Ainsi, être artisan, balayeur, chauffeur, ou toute une panoplie de métiers surtout manuels, c'est faire un  travail dévalorisé et presque honteux...

Conscient de cette "hogra" à fleur de peau (mépris à la marocaine), j'ai suggéré il y a trois ans à Amine Sbihi, ministre de la culture, ce camarade fils de pacha, puis, l'an dernier, à Abdeslam Saddiki, ce camarade fils du peuple, ministre du travail, de faire une campagne visant à remplacer la hiérarchie des professions et des métiers par une conscience de leurs seules différences et de leur complémentarité... Mais les préoccupations matérielles semblent avoir relégué ce genre de campagne dans les calendes grecques... 
   

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