dimanche 7 février 2016

Tayeb Seddiki n'avait pas peur de mourir

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Début des années 80, je venais d'enterrer mon père au cimetière des Chouhadas (martyrs) de Rabat. Peu après j'assistais à l'enterrement du camarade Aziz Belal au cimetière des Chouhadas (martyrs) de Casablanca. .. 

Sur la tombe de l'ouvrier et sur celle  du docteur et premier ministre de l'emploi du Maroc indépendant, il y avait les mêmes fleurs: des fleurs pas du tout high classe puisqu'on les trouve partout. C'étaient les fleurs que Aziz qualifiait de "fleurs prolétariennes"...

Cette modestie mourra anonymement...

Revenant du cimetière de Casablanca avec feu Mimoune Habriche, j'étais parvenu à convaincre celui-ci de s'asseoir à une terrasse sans alcools sachant que ce n'était pas la CIA qui avait tué Aziz Belal, mais bel et bien l'alcool: il a tellement bu qu'il ne s'est pas réveillé à l'incendie de l'hôtel de Chicago aux USA. Il nous a donc été expédié par l'oncle Sam dans un beau cercueil...

Nous nous sommes assis au café Comédia en face de l'ex théâtre municipal de Casablanca qui sera détruit peu de temps après. Il y avait Tayeb Seddiki qui revenait aussi du cimetière...

Il parlait de la mort comme si cette putain, cette saloperie, était la patronne du café où on était assis. S'il avait développé son idée dans un des ses articles dans le journal français Le Monde, il aurait été censuré pour pub au suicide.

La vie commence par la douleur, elle ne peut se terminer que par un très grand plaisir des sens, un orgasme plus fort que tous ceux qu'on peut imaginer. Puis plus rien! Ni enfer ni paradis! Que le sommeil éternel! La seule et énorme douleur est celle de la séparation!


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