samedi 5 février 2022

Bilan final et argent : Les 400 milliards de feu mon beau-père

A 88 ans, feu mon beau-père souffrait de plusieurs maladies. Hospitalisé dans une clinique privée, ses six enfants étaient constamment à son chevet. De même ses neveux qu'il a élevés à la mort de son frère à Casablanca étaient tous présents. Parfois la grande chambre où il était n'arrivait pas à contenir tous ses proches lorsque l'administration de l'établissement laissait les entrées libres. Et constamment devant la clinique il y avait plusieurs groupes : des proches et des connaissances du malade. Et cela a duré toute une semaine jusqu'à ce que les médecins concluent qu'il doit être alité chez lui. Ils espéraient un miracle grâce à la chaleur des membres de la famille du malade.  

Lorsque son état s'est aggravé, deux médecins étaient venus l'examiner. L'un d'eux, un proche, propriétaire d'une clinique sortit vite visiblement mal à l'aise. Sans dire un mot, il s'en alla.  La cardiologue sortit toute rouge et me dit: "Son cœur bat à presque 400 coups à la minute ! Je n'ai jamais vu cela !"... 

Et je me rappelle avoir lu dans Guerre et Paix de Tolstoï ou dans Les Frères Karamazov de Dostoïevski que lorsque le cœur du mourant bat très fort c'est qu'il est heureux et qu'il aime son entourage et que son âme se prépare à voler vers le ciel... Alors que le cœur des malheureux qui baignent dans un égoïsme terrible s'arrête peu à peu comme s'il se suicidait en voyant son bilan fatal c'est-à-dire le zéro de la mort et les yeux de ses enfants intéressés par l'héritage ! Lorsque l'âme ne vole pas, vite tel un papillon, elle est condamnée à glisser petit à petit vers les cerbères, ces chiens-gardiens qui vont la pousser vers le bas, dans un des fleuves des enfers (Virgile).   

Effectivement  l'entourage de mon beau-père et en particulier ses enfants n'ont pas leurs sensibilités polluées par l'argent. Même les sortants de grandes écoles parmi eux, ne sont pas instrumentalisés par le système dans une course folle et aveugle à l'argent et aux propriétés. Leurs seuls investissements ce sont leurs enfants. Scolarisés à l'étranger ces derniers ont pu venir malgré la pandémie et les fermetures des frontières. Ils apprennent ainsi à faire passer la famille avant leurs affaires ou leurs études !

Si vous avez consulté cette page parce que vous avez vu 400 milliards je vous donne un conseil :" Allez vous faire soigner ! Libérez-vous de la religion du fric ! Tempérez votre soif de propriétés !" Je sais que je parle à un mur car comme a dit Saint Marx :" L'être humain n'est pas une abstraction, il est le produit de ses rapports sociaux" Or, les rapports sociaux corrompus et malades de notre Maroc ne peuvent que vous rendre malade... Ils font de vous une machine à faire des sous ! Des sous, encore des sous, toujours des sous jusqu'au trépas.

A propos d'héritage, il faut avouer que dans la majorité des cas où des frères héritent des biens plus importants que de simples meubles, trop souvent, ils ne partagent pas cet héritage comme il se doit, mais ce sont eux qui sont partagés, divisés et éloignés ou carrément opposés par l'appât ! Et cela est vrai aussi bien dans des familles royales que dans le lumpenprolétariat enrichi. Le siècle passé j'ai rencontré à une fête de l'Huma à la Courneuve (Paris), un élu qui avait présenté à l'Assemblée Nationale Française un projet de loi visant à supprimer les héritages ! Mais le projet restera dans les archives de l'Assemblée ! De la fiction !

L'actuelle dynastie des Alaouite qui règne sur le Maroc en sait quelque chose et a failli en être victime. Le plus célèbre sultan, l'empereur Moulay Ismaël contemporain de Louis XIV, collectionnait les richesses et les enfants. A sa mort, le royaume plongea dans des troubles fratricides. De même Moulay Hassan Ier a eu 4 garçons à la fin du XIX ème siècle. Lorsque les Français débarquèrent à Anfa (Casablanca) le Maroc était déchiré par une guerre larvée entre les deux frères Moulay Abdel Aziz sultan à Fès et Moulay Hafid, pacha à Marrakech qui s'est proclamé sultan et s'engagea dans une guerre contre son frère le sultan de Fès, pour lui donner une leçon d'islam ! Quant au plus jeune des trois frères, on l'envoya se faire tuer à Taza par l'insurgé nommé Bou Hmara. Alors que le quatrième frère avait moins de dix ans: Le futur Moulay Youssef père du Roi Mohamed V. C'est peut être pour cela que notre Roi actuel (S.M. Mohamed 6) n'a qu'un garçon et une fille !

(à suivre)

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