mardi 28 avril 2020

Quel changement après corona par A. Seddiki et B.S. Ait Idder ?

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Une industrialisation menée comme l'affaire des masques frauduleusement subventionnés par un homme plus riche que ministre ? 0,32 Dh est le prix de revient de ces masques à une ficelle vendus 0,80 Dh depuis plusieurs années: 40 Dh pour 50 masques ! Le Ministre présente ça comme une grande et originale réalisation ! Mais où va la subvention ? Elle est de combien ?

Contrairement à l'immense majorité des profiteurs du système qui, comme d'habitude, pensent avec et d'abord, à leur égo, certains Marocains font marcher leur cerveau pour chercher des solutions communes incontournables et inévitables. Parmi ces rares Marocains voici deux amis : Docteur Abdeslam Seddiki, ex ministre de l'emploi et grand économiste et  Mohamed Ben Saïd Aït Idder, ex dirigeant de la résistance, et actuellement le doyen vivant de ceux qui "ont apporté et façonné l'indépendance du Maroc"... Et qui sont à l'origine de notre impasse arabe et islamique.  ! Ces deux personnalités ont de commun leur appartenance au peuple et à la gauche. Ils cogitent donc ci-dessous alors que les meneurs de la "droite" tentent de penser à la meilleure manière de préserver leurs scandaleux privilèges ! Cependant, MBS Ait Idder, un Amazigh arabisé, oublie l'essentiel qui n'est ni en Arabie ni dans la mondialisation...

On parle ici et là d'un monde d'après, d'un nouveau monde... Croyons avec eux que notre histoire en tant que communauté marocaine va de l'avant et non en arrière... La seule certitude est que la crise que nous vivons aura un impact sur notre futur... Mais est-il déjà possible de l'anticiper  dans toute sa diversité, toute sa complexité ? Peut-on, d'ors et déjà, extrapoler jusqu'à prédire demain ? S'il est trop tôt pour se projeter puisqu’aucune science humaine n'est exacte et que les sciences humaines telles les économiques ne sont qu'une sorte de littérature qui se frotte aux sciences exactes. Par exemple la profusion actuelle des statistiques est peut-être une science mais surtout de la littérature abrutissante ! Or les sciences expérimentales parmi ces sciences humaines montrent que tout corps sain ne peut ni supporter, ni se développer en tolérant la maladie appelée cancer, bien qu'il peut survivre en limitant et en encerclant ce cancer !

Or il n'est pas nécessaire d'être grand savant pour diagnostiquer le mal présent dans notre royaume du Maroc... On peut faire du cinéma pour tromper le corps malade. Par exemple créer des conseils et des commissions à n'en plus finir... Utiliser des partis-coteries pour meubler la vitrine trompeuse... Participant au mal tous ces groupes de virus ne peuvent que faire semblant de diagnostiquer et continuer à consommer le budget alloué...  Le mal, le cancer, le voici: C'est le partage léonin de toutes les richesses communes matérielles, morales, intellectuelles, spirituelles. Ce sont les salaires exorbitants pour des bureaucrates et des salaires d'esclave pour les travailleurs... Et les concentrations cancéreuses qui en résultent. Nous avons des monuments du savoir au milieu d'un vaste marécage d'ignorance...

C'est pourquoi je dis que seule une véritable révolution du Palais dont le pouvoir est plus grand, plus solide et plus légitime que celui du PC chinois, seule cette possible et faisable révolution pacifique conduite par le Roi contre la périphérie pourrie du Makhzen (les élus du peu-pleut font partie de cette sale périphérie) et contre la poignée de parvenus qui, avec leurs groupes carnivores de tous les secteurs, rêvent de créer des principautés et des dynasties !  L'armée comme toutes les polices et les forces de sécurité sont plus royalistes que les chinois sont communistes ! Ces fidèles du Roi donneraient avec joie une leçon aux aspirants-roitelets. Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à ce que toutes ces bandes de gros omnivores assoiffés de fric et affamés de propriétés perdent leurs dents ou deviennent fidèles à un Etat social conforme à la gentillesse de Mohamed 6 !
Car permettre aux délinquants et aux criminels de s'enrichir impunément jusqu'à réduire la majorité des Marocains en esclaves et en mendiants, ce n'est ni du capitalisme, ni du socialisme ni conforme à aucune théorie humaine...  


L’après covid-19 : sept clés pour la relance.
Par : Abdeslam Seddiki
La crise économique que connait le pays, suite à une crise sanitaire inédite, interpelle tout un chacun. Elle nous invite à une réflexion profonde et débarrassée des dogmes afin d’esquisser des alternatives et de préparer des plans de sortie qui aideront notre pays à surmonter l’épreuve et remettre le moteur économique en marche. Toutes les mesures prises jusqu’à maintenant, nécessaires et utiles, ont servi à colmater les brèches, à parer au plus pressé et éteindre l’incendie afin de limiter les dégâts. Il convient, une fois cette crise sanitaire résolue, de prévoir des mesures à moyen et long termes de reconstruction et de relance. De telles mesures ne s’improvisent pas. Elles doivent être mûrement réfléchies et démocratiquement débattues car elles vont engager le pays dans la durée. Les réflexions qui vont suivre se veulent une contribution modeste à ce débat.
Ainsi, il nous parait vital d’adopter un plan de relance sous forme d’un « new-deal » dont nous esquissons ci-après les grandes lignes, en précisant que le Maroc va entamer cette période avec un atout de taille, résidant dans son capital confiance qui s’est renforcé au cours de cette période difficile de confinement.

Il s’agit en premier lieu de poser la problématique de la croissance en des termes nouveaux, en privilégiant le qualitatif sur le quantitatif, l’être sur l’avoir. En d’autres termes, la satisfaction des besoins sociaux de la population doit être le mobile fondamental de la croissance et non la réalisation du profit. Ce qui signifie qu’on doit produire plus de valeurs d’usage que de valeurs d’échange.

En deuxième lieu, nous avons besoin d’une économie assainie fonctionnant sur la base des règles relevant de l’Etat de droit, une économie débarrassée de toute rente. L’effort et le mérite, en plus de la solidarité, sont les seuls critères qui doivent être valorisés et récompensés. La rente, sous toutes ses formes, est nuisible et entrave le développement, il faut absolument l’éradiquer.

En troisième lieu, cela découle des considérations précédentes, il faut renforcer le rôle de l’Etat, au sens large, et du secteur public notamment pour la production des biens publics comme la santé, l’éducation, le transport, l’énergie, l’écologie et les secteurs jugés stratégiques. Un Etat fort ne saurait signifier un Etat tatillon, au contraire. Seule la démocratie lui imprime plus de légitimité et d’efficacité. Il est impératif d’aider les entreprises publiques à redémarrer pour retrouver au plus vite leur vitesse de croisière. Vu le rôle que joue le transport dans la mobilité sociale et l’ouverture sur le monde, on ne peut pas imaginer le Maroc de demain sans notre compagnie aérienne la RAM. Aussi, il est grand temps de remettre la SAMIR en activité pour contribuer à assurer notre indépendance énergétique.

En quatrième lieu, une mise à niveau territoriale du pays s’impose avec des investissements publics de « rattrapage » dans les régions pauvres en termes d’infrastructure physique et d’infrastructure sociale. Le pays a fait des efforts louables en matière de grands chantiers d’infrastructure, il est temps de développer, en parallèle, des chantiers communaux de proximité. Ces derniers sont de moindre envergure, certes, mais d’une grande utilité pour la population et le développement des territoires.

En cinquième lieu, le secteur des télécommunications et du numérique, aux enjeux multiples, ne peut pas être laissé l’apanage du privé. Pour des considérations de justice sociale et de sécurité des citoyens, l’Etat doit assurer sa présence dans le secteur afin d’avoir un droit de regard et de jouer son rôle direct de régulateur.

En sixième lieu, la question de la lutte contre le chômage doit retenir toute l’attention. Les chantiers qui seront ouverts vont créer des emplois nécessairement. Mais de tels emplois seront insuffisants pour absorber tous ceux qui sont sans emploi et qui se comptent désormais par millions. Il convient de venir en aide aux entreprises, et notamment les PME, pour redémarrer leur activité et les empêcher de faire faillite. De même, il faut procéder sur une large échelle à « l’investissement en travail » : développer les activités fortement créatrices d’emplois comme celles relevant de l’économie sociale et solidaire, les travaux d’intérêt public comme la plantation des arbres fruitiers, la régénération des forêts, la dépollution des plages, l’aide aux personnes en situation de handicap, l’accélération de la lutte contre l’analphabétisme en créant une «armée du savoir ».

En septième lieu, intervient la question du financement. A cet égard, il faut utiliser deux leviers essentiels : le levier fiscal et le levier budgétaire. Au niveau fiscal, il faut absolument que la réforme annoncée voie le jour dans les plus brefs délais en mettant en œuvre les recommandations des assises fiscales de mai 2019. Il s’agit essentiellement de la rationalisation des dépenses fiscales, de la progressivité de l’impôt, de l’élargissement de l’assiette à travers notamment l’imposition progressive du secteur informel. Que tous ceux qui ont profité de largesses fiscales et des rentes indues par le passé en accumulant des richesses faramineuses doivent passer à la caisse. Au niveau budgétaire, il est temps de mettre au placard, comme viennent de le faire d’autres pays partenaires, le dogme de 3% du déficit budgétaire. Sans hypothéquer l’avenir et remettre en cause son indépendance, notre pays peut se permettre 2 à 3 points de déficit de plus.
Bien sûr, il faut tout faire pour écarter le spectre d’une austérité débridée. Si des sacrifices s’avèrent absolument nécessaires, ils devront être répartis proportionnellement aux moyens de chacun. A commencer par la réduction du train de vie de l’Administration, par l’annulation de toute dépense superflue. Comme nos réserves extérieures sont difficilement extensibles à court terme, et afin de ne pas pénaliser l’effort de relance, nos achats à l’étranger doivent être limités au strict nécessaire tels les produits alimentaires de base, les hydrocarbures et les biens d’équipement.

Il faut encourager par tous les moyens l’entreprise nationale et le « made in Morocco » afin de renforcer notre indépendance économique. Ce qui n’exclut pas l’ouverture sur le monde et l’instauration de nouveaux rapports sur la base de l’équité et de l’intérêt réciproque. De toutes les façons, aucun pays au monde ne pourra s’en sortir à lui tout seul. En ces moments difficiles, notre pays doit rester fidèle à ses choix stratégiques de solidarité avec les peuples et en premier lieu les peuples arabes et africains.
Dans cette nouvelle dynamique, l’université et la recherche scientifique, auxquelles il faut accorder des moyens supplémentaires, seront largement sollicitées. Leur rôle, en tant que producteurs de la connaissance, de véhicules de la science et de foyers de l’innovation est capital. Il est temps de faire appel à la contribution de nos experts et scientifiques installés à l’étranger. (Publié le 21 avril 2020)

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BEAU COEUR
Tant qu'on ne s'entre-tue pas, il y a beaucoup d'espoir de vivre mieux ensemble ! Il suffit que la minorité guérisse son égoïsme et ses folies !

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