vendredi 5 janvier 2018

Maroc: LES RICHES À LA CAISSE, LES PAUVRES À LA CASSE !


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Mon ami Mohamed Laroussi, journaliste, a écrit:
A propos de faire payer les études aux riches, voici un rappel historique gratuit :
Dès le moment où j'ai lu cette info sur le projet de suppression de la gratuité de l'enseignement supérieur (en attendant celle de "l'inférieur"), j'ai tout de suite pensé à la chance que nous avons eue, nous cette génération hyper privilégiée des années 70 et 80.  Le projet précise d'une manière pas du tout claire que cette suppression ne concernerait que les enfants de familles fortunées ou aisées.
Justement, c'est là où nous étions privilégiés.

En effet, vous ne le savez peut-être pas, à notre époque, tous les étudiants et étudiantes bénéficiaient d'une bourse au Maroc ou à l'étranger, quels que soient leur origine sociale, la valeur de leur patrimoine familial, ou le poids des comptes bancaires de leurs ascendants.  
Même votre humble serviteur dont les parents ne roulaient pas sur l'or mais avaient largement de quoi le loger, l'habiller, le nourrir et l'instruire, a profité d'une bourse pour aller faire mes études, et en France en plus. Eh oui !

Cet avantage n'avait pas été offert à la population estudiantine marocaine de l'époque sur un plateau d'argent, mais était le fruit de longues luttes menées par leur grande organisation syndicale : l'UNEM ( Union Nationale des Étudiants du Maroc).  C'est grâce à l'UNEM que les étudiants, riches ou pauvres, citadins ou ruraux, maigres ou gros, Fassis ou Soussis, ont bénéficié de cette bourse d'études; Il suffisait juste d'en faire formellement la demande.

Vous allez peu-être me dire que ce n'est pas très juste d'avoir une bourse alors qu'on a des parents riches.
Je ne vous cache pas que j'ai eu exactement cette même réflexion, mais on m'a très vite donné l'explication : si l'UNEM s'est battue pour avoir et obtenir ce droit généralisé à la bourse, c'est pour permettre aux jeunes étudiants et étudiantes d'avoir une indépendance matérielle, et partant, une indépendance idéologique et politique vis-à-vis de leurs parents. 

Il faut rappeler la tension politique qui régnait à cette époque, ce qui poussait grand nombre de jeunes et de moins jeunes à s'engager dans le combat politique au grand dam de leurs parents et familles.  Il faut rappeler aussi que c'est grâce à cette généralisation des bourses que nous avons connu une véritable mixité sociale, et c'est grâce au combat de ces jeunes et moins jeunes ici et ailleurs que les Marocains et Marocaines peuvent se targuer aujourd'hui de vivre dans un pays où les droits de l'homme sont plus respectés que dans de nombreux autres pays et où la liberté d'expression, malgré quelques limites, n'est pas qu'un vain mot.
Alors, tout est peut-être anecdotique, mais cela n'est pas moins historique.
Maintenant, chacun peut en penser ce qu'il veut...

Simple remarque: Cher ami, des filles et des fils de nantis ont été poussés par leurs familles à squatter les partis de gauche... Elles et ils sont devenus ministres, députés ou simplement pourris de fric de rente !!!

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