mardi 17 octobre 2017

injustice: Le sabre (la patience) est limitée chez un être normal

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Le singe est un gentil animal qui ignore le partage...

Lyazid est un vieil homme dont je viens de faire connaissance à Agadir. Il est de la tribu des Ait Abdallah, au sud ouest de Taroudant. Il en a ras le bol de ce système où, poussé par le Makhzen, ses proches hypothèquent ses biens,  spolient son commerce et prennent son argent. Puis vont s'endetter ! Ils lui demandent d'attendre que les poules aient des dents et que le capital national finisse de conquérir le Sahel, la Brousse et la Jungle équatoriale ! 

En attendant, ses proches spoliateurs mènent une vie très à l'aise avec la satisfaction de tous leurs besoins. Pire ils mènent une vie high classe en laissant le vieux Lyazid dans la crasse. Ils lui racontent que ce sont eux "qui travaillent". Alors que lui, il a travaillé pour le Makhzen durant 39 ans pour avoir une retraite où il ne lui reste, avec la scolarisation de ses enfants, que le misérable équivalent du Smig: même pas de quoi se payer une nuit dans une suite d'hôtel !

Ce pauvre vieux type me dit:
- Le malheur c'est que ce sont ces mêmes proches qui m'ont marié et donc poussé à faire des enfants ! J'aurais dû rester célibataire ou épouser un Paul ou un Jean et élever chiens et chats à la fin de mes jours... Et regarder ces proches pourrir avec leur fric...

Lyazid dont la femme demande des lunettes à 1800 Dh, alors que lui il en porte de 150 Dh, et une djellaba. Lyazid pense en pleurant aux lunettes offertes aux enfants du bled par ses spoliateurs, meilleures que les siennes! Il me dit:"Assadaqato fi al moqarabine awla" (Il faut donner la charité d'abord à ses proches).

Lyazid dont les enfants cherchent juste à finir leurs études, c'est-à-dire qu'ils ne veulent ni voiture ni mariage de pacha, ni des sociétés clé-en-main ! Ni chaîne ni bijoux !

Lyazid est au bout du rouleau. Il rêve des milliers de Dirhams absolument gaspillés chaque semaine par ses proches dans le luxe et ses folies, dans les voyages, dans les suites d'hôtel, dans les dons aux clubs de sport, sans oublier et aussi sans compter les enveloppes consistantes aux corrompus du Mac Zen....

Lyazid a éclaté en sanglot lorsqu'il me parle d'un de ses neveux qui lui a volé à l'arrachée une reconnaissance de dette de 70 000 Dh. "Cet hijo de puta (fils de pute) Il s'arrête en disant "Ma sœur n'est pourtant pas une pute". Ce neveu gaspille des millions dans les boîtes et pour ses poules en attendant de finir sa vie comme vieux et sale pédé..." Me dit Lyazid rouge de colère. Il ajouta: "Ce neveu a été élevé comme un chien sous un comptoir..."

Je lui dis, sans ouvrir la bouche:"Evidemment quand on descend des singes on ne peut pas ne pas devenir fou devant des tonnes de bananes !" 

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