samedi 2 septembre 2017

Un cadeau de l'Aid: Extrait de "La blessure des clous de girofle"

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- Je vois les Français ! Ils sont tout blancs et très bien habillés ! Mon oncle ! Ils sont blancs comme la lune ! Est-ce-qu’ils descendent de la lune dont ton fils Brahim a promis de m’apporter un morceau en allant sur le mont Lemaden ? Demandai-je à mon oncle M'hamed en regardant dans sa longue vue.

Une colonne de cavaliers de la Légion Etrangère Française passait sur l’autre versant de la très longue et majestueuse vallée coupant nord-sud sur près de quarante kilomètres, la chaîne de l’AntiAtlas, au sud du Maroc. C’est un véritable grand canyon qui recèle une multitude de vallons sur ses deux versants. Les soldats remontaient vers le nouveau souk Khémis de la tribu des Idaou Gnidif qui venait d’être reconstruit plus près du sommet El Kest. Il remplaçait l’ancien souk Jemaa situé à trois kilomètres plus loin sur un petit plateau et qui avait été rasé par un bombardement aérien français vingt ans avant.

La plupart des villages étaient situés au flanc droit des montagnes en remontant la vallée. Les soldats étrangers passaient donc sur le versant gauche plus désert pour éviter les habitants. Tagadirt, notre douar (village) est situé sur un immense rocher aussi haut que la Tour Eiffel. Il fait une gorge escarpée dans la vallée et est accoudé au mont Lemaden. C’est au milieu de celle-ci et à sept kilomètres de son bout sud barré par le mont El Kest, le plus haut sommet de cette chaîne montagneuse. Tout autour du douar, il n’y avait que des cols abrupts, des falaises, des dénivellations, des ravins, des précipices composés ou couverts de roches dures, compactes et multicolores.

Une riche panoplie de diverses pierres et de divers blocs, rocs et moellons. Il y en a des métamorphiques, des volcaniques, quelques plutoniques, des éruptives, des schisteuses, des ignées, des alcalines et bien sûr des mixtes. La richesse de cette diversité n’avait d’égale que celle des produits dans l’épicerie de mon père. Un énorme choix de boîtes multiformes et de pots de conserve, des boîtes de fromage rondes, carrées, et rectangulaires. Le tout y composait une fête continue de couleurs.


Dans ce pays, notre bled, l'eau a emporté l’essentiel de la terre fertile. Ce bienfait du ciel a tellement appauvri notre terroir qu’il ne nous restait plus qu’à broyer du noir et à ruminer le désespoir, ou aller vers les comptoirs et les assommoirs. L’eau, cependant, a laissé des terreaux et des humus bénis et vitaux. Les hommes et les femmes construisirent des murets pour stopper l’érosion dans des terrasses.


L’islam et la langue arabe vinrent et se mirent, pour notre bien, à emporter notre identité païenne, notre langue qui ne serait qu’un parler barbare, nos coutumes et nos croyances, et à nous couvrir avec des vérités absolues plus fortes car l’islam est la dernière des grandes religions. Les Français voulaient à leur tour et sans même venir dans nos douars, emporter le linceul qui couvrait notre nudité, nous autres les Maures. Stratification coloniale abyssale.  



-          Mon petit, tu dois ta vie à ces Français ! Il y a trois ans ce sont eux qui nous ont empêchés de t’enterrer vivant ! Me lança mon oncle.
-        Comment cela ? Je ne comprends pas tonton ! Moi, sauvé par ces soldats français ? Explique-moi !

-          Comme tu étais très malade, ta mère a tout essayé : de toutes les plantes que nous avions jusqu’au feu. L’imam (le curé) de Tagadirt lui a dit d’essayer les clous de girofle. Il n’y en avait pas dans tout le douar. Elle t’a  laissé pour courir en chercher chez ses parents au douar d’Ayoufisse, dans le cirque à quatre kilomètres,

-          Mais, mon oncle les clous de girofle ! C’est avec eux que les Français ont blessé à la jambe mon grand-père qui boîte à cause de cette blessure ! Dis-je en me souvenant de ce qu’on disait chez mes grands-parents maternels lorsqu'on parlait des avions français qui avaient fait pleuvoir une pluie de clous de girofle sur le souk Jemaa et tué des centaines d’humains et de bêtes. On racontait que les Français avaient fabriqué des clous de girofles et les ont mis dans de la poudre... Mon grand-père a été sauvé par son âne sous lequel il s’est caché. Cependant il en a reçu quelques uns sur le flanc de sa jambe.

-          Mais ce ne sont pas les mêmes clous que ta mère était allée chercher : Les clous de girofle des Français sont en fer et très piquant. Dit mon oncle qui ajouta : C’était le début de l’après-midi. Elle est revenue au bout d’une heure pour te trouver immobile. Elle s’est mise à crier à tue-tête, comme une folle, croyant que tu étais mort comme ses trois premiers fils. Et l’imam a dit de se dépêcher pour l’enterrement avant le coucher du soleil parce qu’un mort dans la lumière ne doit pas attendre un nouveau jour pour partir chez Allah. Nous t’avions donc mis dans le linceul et nous nous apprêtions à te porter au cimetière qui n’est qu’à deux cents mètres. Mais des femmes se mirent à crier : « Les Français viennent ! Les Français viennent ! » . On t’a donc laissé pour nous occuper des soldats français. Mais ces derniers ne venaient pas à notre douar : Ils étaient seulement descendus dans la rivière ! Lorsque nous les avions vus remonter et reprendre leur chemin, nous étions revenus pour nous occuper de toi. Mais l’heure de la dernière prière de jour était passée et le soleil commençait à se coucher sur le mont Lemaden, juste au-dessus de Tagadirt . Nous avons donc décidé ou plutôt,  l’imam a décidé d’attendre jusqu’au lendemain pour t’enterrer…  Or, juste au coucher du soleil, ton cousin Mohamed se mit à crier : « Il est vivant ! Il est vivant ! Il n’est pas mort ! ». Constatant que tu bougeais, nous avons enlevé le linceul. Ta mère qui était devenue comme folle, t’a mis dans une couverture et a couru plus de dix kilomètres la nuit le long du chemin muletier et rocailleux de la vallée pour t’emmener chez les Gouramne, au douar Yadlane, connus comme guérisseurs dans toute la tribu.


                           * * *


  
Lorsque je fus mort et que les soldats de la Légion Etrangère  descendaient vers la rivière, ma mère, R’kia, se frappait la poitrine et les bras. Elle se griffait la figure en sanglotant et en criant à rompre la gorge et à briser les oreilles. Des gouttelettes de sang perlaient sur ses joues égratignées. Elles étaient pareilles à des graines rouges d’une belle chaîne du cou rompue violemment et jetée à la figure.

Une tante criait : « Ach had’st laadim ! C’est le quatrième fils que R’kia perd ! Ce n’est pas possible ya Rabi ! Pitié pour elle ! Son homme ne le lui pardonnerait pas, il veut avoir des garçons, au moins un garçon, comme son frère qui en a déjà quatre tous vivants et bien portants !».

Puis, un rayon de Dieu, une particule plus rapide que la lumière vint donner un ordre à ma puce centrale, à mon âme. « Réveillez-vous, soldats de défense ! Vous n’allez pas encore déclarer forfait devant quelques bandes de bactéries et des commandos de virus qui sont là juste pour jouer ! ». Dit la particule. Et mon désir de vivre devint plus grand que mon corps.
 
Et je revins à la vie. Mes défenses immunitaires gagnèrent la bataille contre la désintégration, contre l’abandon et contre la chute dans le néant. Je renaissais meilleur et plus fort. Et je criais en pleurant.  La stupéfaction fit figer ma mère et la laissa bouche-bée. Une statue froide pendant quelques secondes.  Elle allait perdre connaissance. Mais, avec cette spontanéité que donne le malheur lorsque on l’a en face de soi, elle me prit dans ses bras et se mit à courir. Elle n’avait pas seulement un puissant amour maternel, elle avait une crainte terrible de perdre son unique garçon. Pour elle, la vie de son enfant était vitale.

Elle oublia complètement l’âne de la famille en train de manger de l’herbe dans l’étable du rez-de-chaussée de notre maison. De toute façon il n’aurait pas couru comme elle, même si elle lui  donnait des coups de couteau dans le derrière. Mieux donc était de le laisser tenir compagnie à la vache. Pensa-t-elle.

Elle courait dans le noir, sur un chemin très rocailleux dans un maquis sauvage où il y avait de rares arganiers. Elle baragouinait de plus en plus aiguë : « O Allah s’il faut que j’aille à pieds jusqu’à Meknès, j’irai… Mais laisse-moi mon fils ! » (Meknès est à 800 km au nord). En sortant du douar, il lui sembla voir des ombres geignantes. Mais même si c’était des diables auxquels elle croyait, elle s’en moquait.

Ses larmes argentées semblaient lui éclairer la voie extrêmement difficile. Celle-ci serpentait le versant ouest de l’immense vallée. Je pleurais, ma douce et belle maman hoquetait. Ses membres tremblaient comme sous des décharges électriques. Elle ouvrait douloureusement les paupières. Elle priait la voix entrecoupée de sanglots. Elle ne sentit pas l’eau en traversant un minuscule ruisseau qui serpentait entre les galets et les cailloux tranchant, au fond d’un vallon. Les roches, la flore et la faune du maquis semblaient de plomb.

« Si je perds mon garçon, mon mari, parti travailler à Meknès, ne me pardonnera surement pas. Il m’a bien battu quand je lui ai déchiré ses papiers pour l’empêcher de retourner en France. Déjà lorsque mes jumeaux sont morts, il a failli me répudier. Il faut que Saïd vive ! Ya Rabi (ô Allah) » Lança-t-elle en criant de plus en plus fort surtout lorsqu’elle passait, avec un courage inégalé, au niveau et en bas de Bou Anga.

Celui-ci était une sorte d’ermite porte malheur dans tous nos douars. Prononcer son nom équivalait à proférer une formule qui ouvrait la porte à un malheur. La plupart des habitants évitaient de passer de jour, au niveau et en dessous de son gourbi. Quant à la nuit, il fallait être en groupe, sinon il fallait traverser la rivière et passer sur l’autre flanc de la montagne d'en face. Bou Anga était un marginal tellement révolté par les autres, par tous les autres, qu’il accueillait tous les gens sans exception, avec des insultes et des cailloux.

On racontait qu’à la descente de Bou Anga du train  à la gare parisienne d’Austerlitz, les forces allemandes nazies rentrèrent à Paris. Et le Marocain porte malheur revint à Meknès où il déposa son burnous dans l’épicerie de mon oncle à Hamrya, à côté de la gare La Fayette et sortit. Juste après le local bien achalandé prit feu : Certains disaient que ce fut le burnous de l’homme de malheur qui aurait pris feu pour incendier le magasin. Mais on ne sut jamais la vérité.

La vallée renvoyait en échos les cris et les appels de ma mère, cependant pas une lumière ne sortait du gourbi de Bou Anga. Impossible pour une jeune femme de faire dix kilomètres dans le noir au milieu des pierres pointues, un enfant dans les bras, et, par-dessus tout, de passer au-dessous de ce gourbi de malheur. Je levai les yeux vers le ciel et je vis juste un quart de lune au-dessus du mont Lemaden. La nuit était toute entière arrivée avec  son ciel étoilé.

En réalité, ma mère et moi étions portés par un ange qui s’amusait : Il nous prenait puis nous déposait dans un incessant mouvement d’envols et d’atterrissages. Il nous prenait en haut des vallons et nous déposait au fond d’eux comme s’il nous faisait planer au-dessus d’une monstrueuse scie. Un enfant de moins de deux ans, les anges aiment ça. Ils jouent avec son innocence, avec la blancheur de son mektoub (le fatal, l’écrit).

Ma mère ne pouvait pas avoir vite parcouru, dans la nuit noire, le sentier tortueux et plein de roches dures, compactes et pointues et de petites crevasses : C’était Pégase lui même, le cheval ailé de notre mythologie qui, conduit par un ange, l’avait vite transportée. Je me souviens avoir senti son doux plumage entre mon corps et les seins de ma mère. Ce fut lui qui nous avait fait traverser le Tartare de Bou Anga. Un oiseau chantait un appel nuptial comme s’il accompagnait Pégase. Sur les pentes des vallons, les renards se terraient, les serpents se cachaient.

Lorsqu’elle traversa une dernière combe, elle  passa entre deux couteaux. Le douar de la destination s’avançait vers elle, calme et fantomal.  Derrière, les galets, les cailloux et les pierres pointues entre lesquels elle eut passé, se mirent à l’acclamer et à  l’applaudir à l’arrivée. Ma mère, en train d’écrire un livre avec ses pieds, n’entendit pas ces applaudissements ni ces acclamations.

En effet, après la traversée d’un épaulement, elle fut chez les Gouramne avant la dernière prière nocturne quotidienne dite du dîner. Même les chiens habituellement si hargneux sur les lisères des douars, étaient silencieux. Seul un rossignol se réveilla pour chanter en notre honneur. Ses chants étaient meilleurs que les dattes et le lait offerts traditionnellement au Maroc, aux visiteurs importants. Ma mère et moi étions des visiteurs importants.

A la lumière d’une lampe à huile qui brillait et diaprait le plafond en tremblotant, on me fit boire vite une tisane. Je ne pleurais plus. Ma mère s’enhardit. Une vieille femme avec des yeux de braise, passa sa main sur mon front. Me tenant coi, je m’endormis sur la poitrine de maman.


                                            * * *


Puis, après un laps de temps de réflexion et de rêveries, mon oncle ajouta :
-          Ne fais pas tomber ma longue vue, elle m’a coûté le prix d’un bon fusil de chasse à cinq balles !... Tu sais mon petit avant de devoir ta vie à ces Français, tu la dois à une déchirure de paperasse : Si ta mère n’avait pas déchiré tous ses papiers à ton père revenu de France, il serait retourné là-bas et tu ne serais pas venu au monde ! C’est moi-même qui ai empêché ton père de la tuer à coups de bâton… Elle a non seulement déchiré, mais elle a brûlé au kanoune (braséro)  le passeport, la carte de séjour, la carte de travail  de ton père à l’usine Citroën (Paris) et d’autres papiers. En arrivant et alors que ton père la frappait en criant comme un fou, j’ai pu sauver la carte de Sécurité Sociale et la carte syndicale de ton papa que je suis parvenu à retenir jusqu’à ce que ta mère se sauve chez ses parents à Ayoufiss où elle est restée plus d’un mois et où ta sœur Fatima la rejoignit…

                                             * * *

En effet, durant quatorze ans, ma mère était restée seule à Tagadirt. Bien que ce fût là l’habitude chez les hommes de laisser leur épouse et de partir travailler dans le nord, aucun père de famille du douar n’a disparu durant une si longue période. Pendant des années, R’kia guettait toutes les rares voitures et les quelques camions qui passaient dans un halo de poussière, sur la piste nouvellement construite par les Français au-dessus du versant est d’en face.

Mais lorsque l’attente dure trop longtemps, elle cède la place à un oubli progressif. Ainsi, ma mère avait presque oublié son homme. A trente ans à peine, le douar la prenait pour une veuve dont le mari serait mort en France où il y avait la guerre ou bien sur le long chemin de Paris à Marseille et de là à Oran puis d’Oran à Agadir.

Fatima, ma grande sœur aînée avait vu le jour juste après le second départ du père en France. Elle était devenue jeune fille sans jamais avoir connu son géniteur. La première absence de celui-ci a eu lieu juste après son mariage. Il n’avait pas encore vingt ans qu'il se lançais vers le nord en laissant sa femme enceinte de son premier garçon qui allait mourir quelques mois après sa naissance. Le premier séjour dans l’Hexagone de mon père dura sept ans dont plus de six ans dans les mines de Saint Etienne.
            
                                ***

Mais, par une belle après-midi bien ensoleillée, et après quatorze ans d’absence, un homme descendait lentement et péniblement le versant est de la vallée. Un ânier lui portait ses valises.

Chaque fois qu’un homme commençait à descendre ce flanc abrupt, tout notre village voulait savoir qui c’était. Mon oncle n’avait pas encore sa longue vue. Les véhicules après cinquante kilomètres de piste dure, déposaient des voyageurs fatigués d’être secoués dans tous les sens durant presque deux longues heures.

Cette fois-là, l’homme qui descendait ne portait pas de djellaba. Il était habillé comme un Français. Il portait une chemise marron et un pantalon bleu drapeau. Il avait l’air très fatigué puisqu’à tous les cinquante mètres il arrêtait l’ânier et s’asseyait un moment pour souffler.

Mais lorsque l’inconnu arriva dans la rivière et avant de commencer à grimper la pente à pic vers Tagadirt, des femmes lavant le linge dans l’eau le virent. Elles lancèrent des you you en criant : « Ahmed est  revenu ! Eclate-toi R’kia ! A ta santé R’kia ! Ahmed est revenu ! ». Ma mère entendit la nouvelle alors qu’elle s’occupait de sa vache.

Eberluée, elle ne savait plus quoi faire. Finir de traire la vache ? Aller se laver et se maquiller ? Eclater de joie et se mettre à chanter ? Rentrer sous une couverture et feindre la maladie ? Refuser d’accueillir celui qui l’a laissée seule durant quatorze ans ?... Figée, les mains aux mamelles de la vache, elle voyait défiler puis défiler telle une bande publicitaire,  ces urgentes et insistantes interrogations.

Une demi-heure après, mon père Ahmed trempé de sueur, parvint à l’entrée du douar. Il était accompagné par son porteur, l’ânier. Tous les hommes présents vinrent l’accueillir. Son obésité attirait l’attention de tous les présents et de toutes celles, plus nombreuses, qui voilées, regardaient d’un œil bien rond : Sans être bien grand, il devait peser environ cent cinquante kilos.

On lui demandait : «  Comment va la France ? »   Et on n’attendait pas de réponse car son obésité suffisait pour signifier qu’en France, tout allait bien car  il y avait beaucoup de pain, de viande, de beaux tagines et de thé à la menthe bien sucré. Si personne ne demanda à papa si la France était le paradis c’était par respect pour l’imam qui était debout et visiblement dérangé par l’arrivant de chez les « mécréants ». Un arrivant qui dérangeait la vie cénobitique de Tagadirt .

En regardant ses joues roses, son ventre généreux, ses vêtements d’un beau tissu, ils imaginaient la France. La très lointaine France, à des semaines de marche derrière le Grand Atlas jusqu’à Oran puis par bateau jusqu’à Marseille.  Mon père était plus qu’un ambassadeur, il était un bout palpable de l’Hexagone, un bout en chair et en os.

Fatima, ma sœur, arriva, regarda son géniteur puis elle se mit à crier en pleurant : « Ce n’est pas mon papa ! ». Trois mois après, elle fut mariée. Elle avait entre quatorze et quinze ans.

Après ce mariage, mon père voulait retourner en France. Ma mère venait de tomber enceinte de deux garçons jumeaux qui allaient mourir bébés. En effet, malgré son obésité, Ahmed fera, en dix ans, six autres enfants, quatre garçons et deux filles à ma mère dont trois resteront en vie: deux garçons et une autre fille.

La France qui avait pris son mari a ma mère à deux reprises : sept ans et quatorze ans, semblait appeler mon père. C’était une dangereuse et implacable concubine qui dérangeait maman au plus haut point....


C'est un premier petit extrait de mon roman qui contient plusieurs excellents passages : Ex: Une abeille dans le camion, la caserne qui deviendra le lycée Victor Hugo de Marrakech, les Légionnaires Sénégalais à Djemaa El Fna, la torture du camembert etc... etc...et bien sûr les culottes des Françaises qui changèrent ma vie.. 


Je refuse de donner mes chefs d'oeuvre pour une bouchée de pain à un obscur éditeur parisien... Affaire à suivre !
( sms à : S. Lemlih 212 66 16 66 09 47)






















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