mercredi 28 mai 2014

Maroc: Benkirane entre les nantis et les déshérités




Notre premier ministre, l'islamiste Benkirane, cultive une ambivalence insoutenable: Rien qu'hier, en sa qualité de chef du gouvernement du royaume, il est allé soutenir un établissement d'enseignement supérieur privé, autrement dit un de ces établissements édifiés par le capital et interdits, par la force de l'argent, à plus de  95% des jeunes marocains qui n'ont pas un bac+babak, c'est-à-dire à tous ceux dont les parents sont dans l'incapacité absolue de payer près de dix mille Dirhams par mois pour leurs études et pour leurs autres frais... Mais au fait, il ne faut pas oublier que le premier ministre, bien qu'ancien prof de l'enseignement public, se faisait son beurre dans l'enseignement privé à Rabat...
Parralèlement à ce soutien permanent de Benky pour les nantis et pour leurs enfants, le personnage croit religieusement soutenir les déshérités. Il vient, avant hier, de leur conseiller de ne pas consommer les yaourts produits par le capital trop gourmand et de fabriquer eux-mêmes leur yaourt. Dans son contrat avec l'ONEE, il leur a garanti 100 kwats/ mois suffisants juste pour se coucher tôt afin de se multiplier davantage en attendant de pouvoir, un jour, vivre un peu comme les nantis... Ainsi, Benky laisse les déshérités dans une salle d'attente religieusement décorée et qui porte le nom de "sabre" (= patience en arabe).
Cependant si les pans les plus drogués du peuple déshérité peuvent continuer à s'enfoncer ce sabre dans le corps, dans un masochisme fataliste, certains pans ne peuvent continuer à accepter ce déni de justice et ce scandaleux partage léonin des richesses nationales...
Avec le développement de cet enseignement supérieur privé et la destruction concomitante du système public pourtant budgétivore, un caid non corrompu, un colonel non corrompu, un juge non corrompu, un commissaire non corrompu, un prof non corrompu, un ingénieur non corrompu, tous ces serviteurs de l'Etat ne peuvent donc plus scolariser plus d'un enfant dans un enseignement supérieur (privé de justice)... (à suivre)

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