mercredi 21 mai 2014

Agadir/Aziz Chamekh: Métamorphose d'un bar hérité des Français



Ce mercredi soir 21/05/2014, la grande salle des fêtes de Dcheira, banlieue sud d'Agadir est pleine de monde: Quelques 1 500 personnes venues célébrer le quarantième jour du décès de l'artiste amazigh, Aziz Chamkh du groupe Izanzarn... 
Après plus d'une heure de lecture du coran, le député-maire de cette commune urbaine, l'islamiste Bouachra, prend la parole, dans un brouhaha indescriptible... Ainsi, bien que des centaines de places étaient vides dans la salle, d'autres centaines de gens étaient debout, ou allaient et venaient visiblement par ennui...
Si le grand palmier, dans le parking à l'entrée de la vaste salle, planté par les Français il y a plus de 80 ans pouvaient parler, il dirait:
Cessez vos récitations coraniques et vos larmes de crocodile, Aziz est parti pour toujours. Oubliez-le comme vous avez oublié ses proches réduits à la mendicité par une économie où le halal est synonyme de misère...
Regardez-moi, le vieux palmier... Je me portais beaucoup mieux lorsqu'il y avait ici même, dans cette salle un bar avec une terrasse où on pouvait prendre librement une bière au soleil... Nous autres, les palmiers, nous aimons les grands espaces et la liberté sous toutes ses formes... Mais, il y a presque 60 ans, les nationalistes marocains qui n'ont pas su être très exigeants dans les négociations de l'indépendance à Aix-Les-Bains,  ont voulu, peut être, se dédouaner en appliquant la charia dans le commerce des alcools... Bien qu'ils se disaient être une émanation des masses populaires, ils sortirent les canons religieux pour éloigner ces masses du rouge et par ricochet du communisme triomphant en ces temps-là, lorsque j'étais un jeune palmier... Dans ce défunt bar andalou je n'oublierai jamais la fête ici même des chikhates à l'occasion de l'indépendance. On a dansé, on a bu puis on a dansé pour l'indépendance. Au jour d'aujourd'hui, lorsqu'on boit des larmes de crocodile on ne peut pas danser, on ne peut que s'ennuyer... Et même lorsqu'on prend une bière dans les très rares bars restants, par exemple à La Pergola, on ne sait plus ni boire ni faire le commerce des alcools...
Aziz Chamekh est heureux d'avoir quitté ce bordel maquillé en société islamique dirigée par des islamistes, dit le vieux palmier qui ajoute:
Un souk, une société où il vaut mieux mourir que de chanter pour le plaisir des ch'lihates métamorphosées en individualités dont seuls les plus malins, les plus cyniques, les plus corrompteurs, les plus calculateurs, et les plus égoistes, ceux qui surfent sur la dichotomie éminemment hypocrite du halal vs haram selon la charia, il vaut mieux, donc, mourir que d'être réduit à voir ses proches mendier aux portes de ces individus devenus visiblement et par la baraka du diable, trop riches... (à suivre)

La logique capitaliste écrase les humains avec divers ciments et diverses musiques, abstraction faite du Ciel...

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