jeudi 9 juillet 2020

Loi des finances rectificative: Remarques de Abdeslam Seddiki

Billet 44) – Jeunesse en perdition, genèse d'une bombe
... Encore une fois on oublie l'éducation au royaume des ignorants et on oublie la jeunesse au royaume des jeunes ... Hamdolillah, les Marocains sont sabirines (patients) et satirines (cachent leurs misères)... Mais jusqu'à quand ?????

A propos du Projet de loi de finances rectificative ( conclusions de mon article publié dans Al 

Bayane de vendredi 10 juillet )


Les données fournies par le PLFR et la note de présentation, dont nous avons rappelé les grands traits, nous permettent de faire les observations suivantes :


1-Tous les départements ministériels ont vu leur budget d’investissement réduit à l’exception de l’Intérieur, de la Santé et de la Défense Nationale. Si ce choix est parfaitement compréhensible, voire souhaitable, on ne comprend pas les motifs ayant justifié la réduction de l’enveloppe allouée au département de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique pour ne citer que ce secteur pourtant considéré prioritaire.


2-La pauvreté et la précarité, tout comme le secteur informel, dont tout un chacun a mesuré l’ampleur sont quasiment absentes du document. On dirait que c’est le dernier souci du gouvernement. On voit mal comment redresser la situation sans un traitement audacieux des fractures sociales. Autant nous avons noté avec satisfaction l’activation du Fonds Covid en faveur de l’entreprise au moins jusqu’au 31 décembre de l’année, autant il y a lieu de s’inquiéter sur le sort réservé à ces 5,5 millions de familles constituées de « ramedistes » et de l’informel.


3- L’emploi, retenu parmi les orientations du PLFR, demeure le parent pauvre et n’a pas reçu un traitement à la hauteur des enjeux. Dans le meilleur des cas, on espère préserver l’emploi existant. Ce qui est louable. Mais que faire avec les nouveaux venus sur le marché du travail ? Que faire avec les nouveaux diplômés ? que leur propose le gouvernement comme alternatives d’autant plus que même les portes de l’émigration sont fermées ? Vont-ils être sacrifiés indûment sur l’autel de l’indifférence gouvernementale ?


4- Bien que tout le monde admette la relation entre la pandémie coronavirus et les questions environnementales, aucune référence n’est faite à la transition écologique et à l’économie verte. Cette omission risquerait de coûter cher au pays qui tourne le dos à une préoccupation citoyenne et mondiale. Il n’est pas exclu de voir nos principaux partenaires, sous la pression de leur opinion publique et des mouvements écologiques devenus influents et représentatifs, imposer des normes écologiques à nos exportations.


5- Le document se limite aux réformes relatives à l’administration, ce qui n’est pas sans intérêt, mais il aurait été utile et fondamental en vue de préparer l’avenir de s’attaquer aux autres réformes à caractère économique et fiscal sur lesquelles le gouvernement s’est déjà engagé par le passé. Franchement, le gouvernement a manqué d’audace, en nous présentant un PLFR qui risque de décevoir. Les problèmes de fonds sont reportés sine die. Il y avait pourtant mieux à faire. Osons espérer que le gouvernement se ressaisira pour se rattraper dans la prochaine loi de finances 2021. En attendant, les Marocains doivent prendre leur mal en patience.                                                         

Mon point de vue:  Comme la qualifie de "bricolage" le quotidien Assabah, cette loi rectificative ne rectifie rien du tout.  

La gestion économique du gov.ma ressemble toujours à celle d'une épicerie attaquée par des armées de gros rats pendant que l'épicier s'occupe des mouches, des clients et des gardiens car la longue nuit approche et les gardiens doivent être nourris en premier...

 

Une autre école est-elle possible ?
Tous les partis nationaux se sont succédés au département de l'Education Nationale. Tous ont laissé pourrir une situation malsaine qui consiste à comploter contre l'école publique, héritée de la France pour servir une honteuse commercialisation de l'Education. Un lobby de l'enseignement privé est devenu plus fort que la plupart des partis ! Aucun parti n'a fait son autocritique... Il ne manque plus qu'un ministre islamiste de l'Education Nationale pour remplacer  les Lumières devenues quelques pauvres bougies par l'obscurité en donnant le coup de grâce à l'école publique !...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire