A propos du Projet de loi de finances rectificative ( conclusions de mon article publié dans Al
Bayane de vendredi 10 juillet )
Les données fournies par le PLFR et la note de présentation, dont nous avons rappelé les grands traits, nous permettent de faire les observations suivantes :
1-Tous les départements ministériels ont vu leur budget d’investissement réduit à l’exception de l’Intérieur, de la Santé et de la Défense Nationale. Si ce choix est parfaitement compréhensible, voire souhaitable, on ne comprend pas les motifs ayant justifié la réduction de l’enveloppe allouée au département de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scientifique pour ne citer que ce secteur pourtant considéré prioritaire.
2-La pauvreté et la précarité, tout comme le secteur informel, dont tout un chacun a mesuré l’ampleur sont quasiment absentes du document. On dirait que c’est le dernier souci du gouvernement. On voit mal comment redresser la situation sans un traitement audacieux des fractures sociales. Autant nous avons noté avec satisfaction l’activation du Fonds Covid en faveur de l’entreprise au moins jusqu’au 31 décembre de l’année, autant il y a lieu de s’inquiéter sur le sort réservé à ces 5,5 millions de familles constituées de « ramedistes » et de l’informel.
3- L’emploi, retenu parmi les orientations du PLFR, demeure le parent pauvre et n’a pas reçu un traitement à la hauteur des enjeux. Dans le meilleur des cas, on espère préserver l’emploi existant. Ce qui est louable. Mais que faire avec les nouveaux venus sur le marché du travail ? Que faire avec les nouveaux diplômés ? que leur propose le gouvernement comme alternatives d’autant plus que même les portes de l’émigration sont fermées ? Vont-ils être sacrifiés indûment sur l’autel de l’indifférence gouvernementale ?
4- Bien que tout le monde admette la relation entre la pandémie coronavirus et les questions environnementales, aucune référence n’est faite à la transition écologique et à l’économie verte. Cette omission risquerait de coûter cher au pays qui tourne le dos à une préoccupation citoyenne et mondiale. Il n’est pas exclu de voir nos principaux partenaires, sous la pression de leur opinion publique et des mouvements écologiques devenus influents et représentatifs, imposer des normes écologiques à nos exportations.
5- Le document se limite aux réformes relatives à l’administration, ce qui n’est pas sans intérêt, mais il aurait été utile et fondamental en vue de préparer l’avenir de s’attaquer aux autres réformes à caractère économique et fiscal sur lesquelles le gouvernement s’est déjà engagé par le passé. Franchement, le gouvernement a manqué d’audace, en nous présentant un PLFR qui risque de décevoir. Les problèmes de fonds sont reportés sine die. Il y avait pourtant mieux à faire. Osons espérer que le gouvernement se ressaisira pour se rattraper dans la prochaine loi de finances 2021. En attendant, les Marocains doivent prendre leur mal en patience.
Mon point de vue: Comme la qualifie de "bricolage" le quotidien Assabah, cette loi rectificative ne rectifie rien du tout.
La gestion économique du gov.ma ressemble toujours à celle d'une épicerie attaquée par des armées de gros rats pendant que l'épicier s'occupe des mouches, des clients et des gardiens car la longue nuit approche et les gardiens doivent être nourris en premier...
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