Merci d'avoir été plusieurs milliers à avoir consulté cet article ! Je le reprends à l'occasion de la rentrée 2020 durant laquelle les 43 établissements scolaires français au Maroc s'alignent sur la décision du wazir marocain de la tarbia al watania ou drôle de "ministre de l'Education Nationale". Ce responsable de l'école publique marocaine scolarise ses enfants dans un établissement français et organise une rentrée des classes à la carte selon les intérêts du lobby de l'enseignement privé. Privé de tout sauf de la soif du fric... Ce commerce du vent est devenu le commerce le plus lucratif dans un royaume incapable de préserver le bel héritage de la France que constitue l'école publique ! Dommage de préparer un drame en subordonnant l'éducation au pouvoir de l'argent !
La photo ci-dessus montre un des bâtiments de l'ex grande et vieille caserne d’infanterie de l'Armée Française à Marrakech devenue un lycée français: Le lycée Victor Hugo. Aujourd'hui, une autre infanterie y est éduquée et formée pour continuer la lutte civilisatrice. Dit-on... Une lutte contre la misère et l'ignorance avec comme principale différence : La première infanterie menait le combat à pied et en terrain souvent difficile, tandis que la seconde le mène de ses bureaux et chiquement motorisée sur un terrain déblayé par papa ou par le sacré et généreux Makhzen. Généralement les membres de cette seconde infanterie commandent des bataillons d'autres infanteries rejetées par l'école publique aux abois car trahie et par le règne du mektoub en économie (infanterie en latin: infantem, valets et fantassins). Autrement dit, dans cet échange, la caserne a beaucoup gagné sans perdre son âme. Les valeurs animiques néo coloniales sont préservées.
Dans mon prochain ouvrage, une fiction intitulée Mac Rond au carré mecquois, ce lycée Victor Hugo sera l'établissement phare d'une marrakech devenue la capitale de la République Fédérative Marocaine Démocratique et Populaire (J'imagine que le coup d'Etat de Skhirate de 1971 a réussi). Ce sera le lycée Victor Hinégo où Macron et Brigitte assisteront à un modèle de cours d'histoire du Maroc 100 % trafiquée...
C'est moi, à l'aube de l'indépendance, regardant les culottes
françaises qui défilent au-dessus de ma tête... Mon regard,
mes yeux verts voient la culotte de Madame Nicole Billard.
Elle me voit, aime mes yeux et devient mon institutrice à l'Ecole
Européenne du Camp Mangin. Son amour fait que je deviens excellent
élève avec moins de dix mots de français au départ (bonjour, fromage, papa,
camembert, jambon, madame, monsieur, gruyère, donnez-moi...Mots que j'apprenais
tout en étant assis bien gentillement sur une caisse de vin vide et sous notre comptoir ).
Voici, ci-dessous, le lien de l'éditeur parisien
:https://www.edilivre.com/culottes-fatales-et-djihad-du-camembert-said-lemlih.html
Vous pouvez aussi taper "Culottes fatales et djihad du camembert" sur Google et télécharger mon ouvrage en 240 pages pour 4,99 Euros seulement ! Vous ne regretterez pas d'avoir dépensé le prix d'un verre de café noir pour voir la vie exceptionnelle, amusante et multicolore d'un très jeune enfant... Si vous le voulez en papier, mon ouvrage est disponible à 18,50 euros)
p 172
A quelques centaines de mètres de notre épicerie, en
allant à ma toute nouvelle école, je passais souvent devant
la clôture de la grande caserne de l’infanterie de l’Armée
Française. J’admirais avec joie, les alignements de soldats
portant leurs belles tenues. Leurs rangs étaient beaucoup
plus jolis que ceux que nous faisions dans la cour de notre
école. Leur façon de marcher ensemble m’amusait. Enfant,
je croyais que ces nombreux jeunes hommes généralement
blonds jouaient, surtout lorsqu’ils prenaient la trompette.
Leur orchestre grondait avec ses flots d’harmonie, ses
vibrations sonores et son immense vigueur. Il faisait
trembler mon cœur avec force. J’adorais rester, derrière la
grande grille, à côté de la clôture pour voir et écouter.
D’ailleurs cela causait mes rares retards à l’école.
Les trompettes des divers détachements militaires
jouaient les sonneries d’usage. Leurs voix pures
s’épanouissaient dans le ciel. Elles faisaient toujours vibrer
mon cœur. Les jeunes soldats ressemblaient à des poupées.
Ils se déplaçaient par groupes. La cadence rythmée de leurs
pas faisait un bruit sourd, mais qu’embellissait la musique
des fanfares. Je croyais qu’au-dessus de ma tête,
l’eucalyptus acclamait les militaires. Je ne pouvais pas
imaginer que quelques années après, cette caserne allait
devenir l’école primaire Renoir et le collège et lycée
français Victor Hugo de Marrakech. Ces deux
établissements seront gérés par la France. Ils allaient faire
partie de la Mission Universitaire et Culturelle Française
au Maroc. Très longtemps après, j’allais écrire La chanson
173
des enfants de la Mission. Elle commence ainsi :
Nous sommes les beaux enfants de la Mission
Nous avons toujours une bien belle mission
Réussir ou mourir est notre fatale ration
Nous sommes l’honneur de la nation
La suite est, je le reconnais, un peu méchante pour ce lycée français que j'accuse d'être un "triste outil de ségrégation" au profit de la minorité des Marocains riches... Un outil de reproduction sociale en parfaite dichotomie avec les principes fondateurs de la République Française... Que ceux qui se sentiraient froissés par cette littérature, acceptent toutes mes excuses !
Ci-dessous mon précédent roman sorti aussi à Paris