Dans son discours d'hier, 20/08/2012, le Roi Mohamed VI a bien abordé le problème des jeunes marocains et du système éducatif actuellement très souffrant, essentiellement en raison de la traîtrise des enseignants...
Ce matin, je viens de lire dans un ouvrage écrit par un journaliste français il y a presque un siècle jour pour jour. Le journaliste accompagnait le sultan Moulay Hafid qui quittait Marrakech pour aller chasser Moulay Abdelaziz intronisé à Fès. Il nous apprend que le mot Makhzen désignait une grosse caisse que portaient deux mulets, et que ce mot avait donné le terme "magasin" en français.
Dans cette caisse les serviteurs du Sultan mettaient les impôts récoltés et le butin ramassé. Elle servait à payer les troupes. Personne ne devait prononcer le mot "Makhzen" sans le faire suivre de "Allah i'a'mro" (qu'Allah le remplisse).
Ainsi donc, il y aura, au Maroc, une confusion entre autorité et magasin. Nos jeunes diplômés chômeurs, par exemple sont plus combatifs sur le terrain de leurs "droit au travail" ou à une "indemnité" que, par exemple, les jeunes Egyptiens qui se débrouillent plus et qui n'attendent pas d'être assistés par un pouvoir qui ne s'appelle d'ailleurs pas makhzen.
En Egypte, en effet, il y a des docteurs qui conduisent des taxis, d'autres qui balaient les rues, vendent les journaux sans que cela soit perçu comme un drame ou comme une honte qui pousse à s'immoler par le feu!... Cette situation n'a pas que des inconvénients, elle a le principal avantage de dévaloriser "les peaux d'âne" que sont les diplômes et de valoriser un peu le travail manuel. Elle aura, espérons-le, pour conséquence de réduire les criants écarts entre les salaires et les revenus...
(Avec mes deux faces, je fais une double et inédite expérience : professeur (bac+7) / ferrailleur (soudeur)).
Il faut bien apprendre aux jeunes marocains que le Makhzen n'est pas un magasin infini, et que l'Etat n'est ni leur gentil papa ni leur mère nourricière..!
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