vendredi 13 février 2015

BVC: L' archi milliardaire Chaabi m'a ruiné avec sa SNEP...

SNEP intro en Bourse
Juillet 2007, Miloud Chaabi sonnait la cloche de la Bourse de Casablanca pour l'introduction de la SNEP. Une 
société qu'il risque de perdre aujourd'hui.. Faisant confiance au vieux renard des affaires, nous avons acheté un paquet d'actions de la SNEP... La chute de cette action ne s'est jamais arrêtée depuis sept ans !.
La participation de 65% de Ynna Holding dans la SNEP (cotée en Bourse) fait l’objet d’une exécution de saisie liée à un litige qui se chiffre à 300 MDH. En exclusivité, les détails d’une affaire qui secoue la place de Casablanca. 
C’est un vendredi 13, version horreur, que vient de vivre le groupe Chaâbi. En cet après-midi, la place casablancaise subit une secousse tellurique suite à une décision des autorités du marché. SNEP, la filiale cotée d’Ynna Holding est suspendue de cotation. «C’est en raison des difficultés juridiques que rencontre la société et sa maison mère», nous confie une source proche du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Mais qu’arrive-t-il exactement dans la maison Chaabi?

65% de la SNEP aux enchères le 25 février
«Nous allons procéder à la vente aux enchères de 65% du capital de la SNEP, le 25 février prochain», nous lâche Me. Bassamat Fassi-Fihri. Et d’ajouter: «Nous avons notifié, jeudi 12 février, à la SNEP, aux banques, et aux différentes autorités de marché la conversion d’une saisie conservatoire en saisie exécution de 1,56 million d’actions SNEP. L’avis de vente aux enchères devra paraître dans les principaux journaux d’annonce légales en début de semaine prochaine». La redoutable robe noire, réputée à Casablanca, représente les intérêts de la société française Fives FCB qui cherche à exécuter un jugement prononcé par la cour d’arbitrage internationale de Genève, contre Ynna Holding et une de ses filiales. Un litige qui dure depuis des années déjà et qui «se chiffre à 300 millions de dirhams», selon Me. Fassi Fihri, qui en déplacement à l’étranger, semble agréablement surprise par la décision de suspension de la cotation de la société SNEP.

Aux origines du conflit
Rappelez-vous, le 18 juillet 2007. C’est en grande pompe que le groupe Chaabi annonce la signature d’une convention d’investissement avec l’Etat marocain pour la construction d’une cimenterie. Le projet ne verra jamais le jour, mais Ynna Holding va hériter d’un litige qui lui coûte aujourd’hui très cher. C’est que dans les phases d’avancement, Ynna Asment, la filiale créée pour piloter ce projet, a signé un contrat avec la société Fives FCB pour la livraison d’une unité de production de ciment à livrer clé en main. Un gigantesque marché qui se chiffre, selon des documents obtenus par Le360, à près de 2 milliards dirhams (132 millions d’euros pour la partie importée et 347 millions de dirhams pour la composante locale). Avec l’abandon du projet en 2009, le fournisseur français s’estime lésé et demande donc réparation. Un long feuilleton judiciaire est alors enclenché.

Jugement et recours
Selon des sources proches de la défense du groupe Chaâbi, «la société FCB Fives avait été déboutée devant les tribunaux marocains et français». Il n’empêche qu’un recours a été introduit devant la Cour d’arbitrage internationale en Genève. Celle-ci a prononcé le 21 septembre 2011 un jugement qui condamne lourdement Ynna Holding et sa filiale cimentière (concassée avant même son éclosion). Les documents obtenus par Le360 donnent le détail du verdict de la Cour d’arbitrage contre le groupe Chaâbi: 19,5 millions d’euros (avec des intérêts annuels de 5% jusqu’à paiement) en guise de dommages et intérêts; et près de 2 millions de dollars à titre de frais de justice.

L’exécution de ce jugement au Maroc prendra des années. Aujourd’hui, les choses s’accélèrent avec la conversion de la saisie conservatoire (obtenue en 2012) en saisie exécution, autorisée par les tribunaux récemment. Selon un conseiller juridique, «il reste théoriquement encore des recours juridiques au groupe Chaâbi et à sa défense, mais l’exécution d’une saisie n’est jamais bon signe». En d’autres termes, il faudra fort probablement à Ynna Holding de passer à la caisse s’il veut éviter une vente aux enchères de sa participation dans la SNEP. Sauf que pour un groupe que l’on dit déjà en crise, ça ne sera pas facile de mobiliser 300 millions de dirhams de trésorerie en deux semaines…












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