Arrivés à
l’aéroport de Dakhla, dans le Sahara Occidental Marocain, les Mac Rond sont
sur,pris par un accueil particulièrement chaleureux. Des groupes folkloriques
sahraouis et amazighs sont alignés à la descente d’avion au bord d’un très long
tapis rouge. Une grande rangée assise avec des tam tam sur les jambes et
derrière elle, une autre rangée debout et chantante. Une jeune fille en costume
de la région présente des dattes et du lait de chamelle au couple français. Un
autre groupe de femmes complètement emballées dans du tissu fin multicolore,
danse. Elles se tordent rapidement, à droite, puis à gauche, puis en avant,
ensuite en arrière en tenant fermement leurs voiles. On dirait un bouquet
de fleurs multicolores serrées qui se tordent pour se libérer. Le Ministre marocain des Affaires Etrangères
est à la tête des autorités locales et régionales accueillantes.
Le couple
français débarque avec un océan d’espoir dans le cœur. Pour lui, il fait déjà
beau : Les deux portent le soleil en eux. En venant de l’ouest, ils
donnent l’impression de l’avoir ramené avec eux, alors qu’il allait se coucher.
Mais, de nature raisonnablement méfiante, Mac Rond reste sceptique jusqu’au
moment où, dans le salon d’honneur de l’aérogare, le nouvel Ambassadeur de France
au Maroc lui exprime le pardon des autorités islamiques de l’Hexagone. Habillé
d’une djellaba en soie blanche, le diplomate porte à la main un chapelet… « Ah ! Bon ! Tu entends,
chérie ? Le DINER nous pardonne ! Peut-être d’avoir été élu
démocratiquement par les Français ! ». Présent à la rencontre, le
Ministre marocain des Affaires Etrangères dit :
- Notre Raïs, notre vénéré Maréchal, vous
attend à Marrakech. Comme vous le savez il y a transféré la capitale de la
Fédération. Il s’excuse de ne pas pouvoir venir vous accueillir. Comme vous le
savez encore, notre Maréchal est âgé de 96 ans. Il est en fauteuil roulant.
Après la glorieuse révolution de 1971, il a dû affronter une guerre civile de
vingt ans fomentée par nos ennemis étrangers. Maintenant, notre grand Raïs
dirige une République Islamique Fédérative Démocratique et Populaire où le généreux islam est réellement appliqué.
Le fils aîné de notre glorieux guide, âgé de 72 ans vient d’être nommé
vice-président lors d’une cérémonie grandiose retransmise sur toutes les
chaînes internationales de télévision... Vous avez vu ça à la télé… ?
- Non ! Nous étions en avion ! Dit Mac
Rond qui parvient à ne pas dire ce qu’il pense : « Espèce de
ministre imbécile ! Chassé de la France par tes frérots, je n’ai rien
d’autre à faire que regarder la cérémonie d’investiture d’un vieux connard par
une momie imbécile fini ! ». Le responsable marocain poursuit :
- Ici, à Dakhla, vous allez résider dans de
très belles tentes caïdales high tec durant votre séjour. Nous vous avons
trouvé un bel endroit juste au bord du bras de mer à l’est de la ville, Oued Eddahab
en arabe ou Rio de Oro en espagnol. Vous pouvez même y faire des plongées
sous-marines ou y pêcher. C’est merveilleusement bourré de poissons et de
fruits de mer et l’eau y est la plus chaude du globe - plus que vingt-trois
degrés - avec juste de très douces vagues.
Monsieur se
répète : « L’Ambassadeur de France a dit que le DINER me
pardonne !? Il me pardonne pour avoir été élu démocratiquement ?! Peut-être
qu’il ne va pas pardonner aux millions de Françaises et de Français de m’avoir
choisi ?! Quelle soupe infecte et dégueulasse ce DINER ! ».
- Pouvez-vous nous conduire rapidement à ce
campement, je suis morte de fatigue… Dit Madame Mac Rond. Et, Illico presto, un
hélico de l’armée marocaine conduit le couple
dans son campement au bord de ce petit golfe du Rio de Oro. Le pilote
est installé dans une belle résidence de la ville de Dakhla. Cette merveilleuse
région désertique marocaine provoque dans l’âme de ses visiteurs une joyeuse
terreur en raison d’une rencontre exceptionnelle des principaux éléments
vitaux : le soleil, l’eau, la terre et le vent. A l’arrivée du couple
français, chacun d’eux reste à sa place comme s’ils attendent quelque chose.
Même le vent
dort, contrairement à son habitude.
L’hélicoptère
se pose entre l’eau et les tentes. Au-dessus de l’endroit, un faucon décrit des
cercles sous un ciel bleu pure. Il fait de parfaits ronds. Pour les Français,
le paysage est un total dépaysement. Complètement absente, la verdure laisse la
place au bleu et aux nuances du jaune et de l’ocre avec quelques rares touches
de marron. A peine arrivé à son campement, Mac Rond
s’écrie : « Mais c’est la tente que Kadhafi a posé au Champs de
Mars à Paris, lors de sa visite officielle en France, il y a quelques
années ! Je me souviens bien de lui car je lui ai ouvert un compte à la
banque où je travaillais. »
- Vous avez tout à fait raison ! Cette tente
ou plutôt ce campement a été achetée chez un groupe armé en Libye. Elle forme
un véritable appartement luxueux. Dit un officier supérieur marocain après
avoir bien salué le couple gracieusement et à la manière humble et digne des
Orientaux. « Je ne vais pas lui reprocher son salut obséquieux… Ces
gens sont différents de nous par la langue, la religion, les us et les
coutumes » se dit le Président.
- Le beau tapis persan ! Le merveilleux
lustre de bronze et de cristal ! Un salon marocain et un autre
européen ! Les beaux pots de fleurs !... Merci beaucoup pour votre
accueil monsieur le colonel major. Remerciez bien de ma part notre ami le
Maréchal ! Dit le Français en respirant à pleins poumons, l’odeur fraiche
et parfumée du bras de mer à proximité. On dirait du bon pain chaud. C’est tout
l’Atlantique qui allonge son bras de quarante kilomètres pour offrir au couple
l’air pur, l’or bleu, de merveilleux fruits de mer et une tranquillité
paradisiaque. Ici, la mer semble endormie. Seuls les battements silencieux du
pouls de l’Atlantique disent qu’elle vit et qu’elle est en très bonne santé. Dans
le salon de l’immense tente, un samovar dégage une fumée aux parfums précieux.
Une belle cheminée en marbre qu’on dirait véritable, trône dans un coin.
- Il était
vraiment fou, le dictateur libyen d’installer une cheminée dans cette tente.
Dit Madame en tombant dans un fauteuil moelleux.
- C’était aussi, peut-être, pour les excès de
gaz que ce curieux personnage dégageait. Dit Monsieur en riant.
- Vous allez
voir que, la nuit, il fait souvent très froid dans le désert, parfois aussi
froid que de la neige carbonique. Vous savez, le Sahara digère vite la chaleur
du jour. Le froid y fissure le roc pour en faire du sable. Dit l’officier
marocain qui ajoute : Le général Ahmed, le chef du DINER vous a recommandé
auprès de notre Raïs ! Et vous aurez tout ce que vous désirez durant votre séjour ! Une unité
militaire est à côté pour vous protéger. Si le personnel que voici ou la cuisine ne vous conviennent
pas, on les change ou on va vous chercher, par hélico, des menus aux Iles
Canaries, en face, dans l’Atlantique ! Nous voulons que la carte qu’on
vous offre soit exceptionnelle.
Juste à côté du
campement, Monsieur voit une dune blonde. Il lui semble voir la belle coiffe de
Madame. Il sourit en marchant.
- Chéri, demande, s’il te plaît, au colonel
major si on ne peut pas avoir une bouteille de champagne. Dit Madame alors
qu’elle prend un bain.
Sortie de la
salle de bain, elle trouve sur la belle et luxueuse table du salon deux bouteilles de champagne : une Moët
et Chandon et une Dom Pérignon avec deux verres spéciaux. Elle s’habille
rapidement et sort rejoindre son mari qui marche sur le sable dehors, à l’écart
du campement.
- Chéri, c’est toi qui leur as demandé
d’apporter deux bouteilles de champagne ?
- Non, je suis sorti au soleil dès que tu es
rentrée dans la salle de bain.
- Donc, le campement est truffé de micros et
peut-être de caméras…Nous sommes surveillés et espionnés… Nous devons faire
attention à ce que nous disons.
- Bien sûr, chérie ! Tu sais que le SRS du
Maréchal est très puissant. Les Marocains sont contrôlés, écoutés et filmés
partout jusque dans leurs chambres à coucher et dans leurs salles de bain…
- C’est quoi le SRS ?
- C’est le
puissant Service du Renseignement et de Sécurité… Répond Monsieur qui appelle
l’officier marocain et lui demande :
- Vous avez vite amené du champagne, est-ce-que
vous avez un stock ?
- Non, Monsieur le Président, nous l’avons
acheté dans un magasin de la chaine Victoria ouvert à Dakhla.
Lorsque le
couple est de nouveau seul, il s’interroge sur cet accueil dont l’amabilité
frise l’obséquiosité et surtout sur la nouvelle attitude bienveillante du
DINER. « On nous empêchait de communiquer avec l’extérieur et on nous
traite, à présent, comme si nous étions toujours à la tête de
l’Etat ! » Dit Mac Rond qui ajoute à voix basse : « Peut-être
que c’est un traquenard ! Notre ami, le Maréchal pourrait-il nous
éclairer ? ».
Mais le cadre
formé par le bras de mer au bord duquel ils s’installent, leur fait oublier le
DINER pour un moment au moins. Le silence du Rio de Oro favorise l’observation.
C’est majestueux et mystérieux. Le petit golfe compose un tableau éblouissant
posé sur la terre ferme sous les projecteurs de notre astre vital. Madame
cligne des yeux au soleil déclinant.
Le couple
s’endort tôt d’un agréable sommeil après avoir bu un panaché composé des
meilleurs fruits. Il se réveille avant l’aube. La nuit sans lune confond ciel,
désert et mer. Mais juste avant l’aurore, les trois se séparent progressivement
puis vite comme s’ils ont honte d’être confondus ensembles. Tel un gendarme
impérial, le soleil les sépare en triomphant des ténèbres. Il se met à les
chasser jusqu’au fond de l’océan où elles vont se réfugier.
A Dakhla,
l’aube est douce comme est douce la nuit. La chaleur du jour s’épanche puis est
absorbée. La pulsation vitale de ce coin de paradis nu ressemble au battement
d’un grand cœur. Ce merveilleux désert fait vivre un terrible couple
d’émotions : Amour et souvenir qui s’enlacent jusqu’à périr de chaleur et
de soif.
Quand Madame
sort marcher un peu, et côtoyer les forces naturelles, le sable se délecte de
ses pieds nus, le vent joue avec sa chevelure et le soleil matinal caresse sa
peau. Elle respire le vent pur de la mer parfumé à la pureté du désert.
L’absence des bruits de la ville et le silence total sont très émouvants. Dakhla,
merveilleusement accueillante, fait oublier au couple le temps qui passe.
Madame sort à
l’entrée de la tente la nuit suivante. Des milliards d’étoiles illuminent le
firmament. De temps en temps, une météorite fend l’atmosphère bleu marine en un
trait blanc qui va vite s’évanouir. « Mon dieu ! A Paris et à cause
du halo des lumières, jamais nous n’avons vu un tel ciel très
merveilleux ! » Lance Madame.
Cet endroit
ressemble à une urne où la nature a caché les plus belles et merveilleuses
créatures qui lui restent. On dirait que le Créateur garde ici en réserve ses
rares espèces animales aquatiques prêtes à supplanter les espèces vivantes
actuelles au cas où elles se seraient ou auraient été éliminées.
Deux petits
nuages cotonneux comme ceux de l’été, passent au-dessus du bras de
l’Atlantique. Mac Rond, en scaphandrier, se tient sur la pointe des pieds sur
un rocher qui commence à être chauffé par les rayons d’or du soleil matinal. Il
plonge suivi par Madame. Ils se sentent aussi légers que des libellules. Le
couple disparaît sous l’eau laissant le dessus comme un miroir brisé reflétant
les rayons lumineux. Les deux nageurs n’ont pas l’impression de changer de
milieu tellement l’eau est tiède et pure comme un diamant. Ils n’oublient pas
qu’ils sont au Sahara Occidental marocain et non dans cet Orient arabe où
l’interdit bâillonne le rêve et les plaisirs de la chair sous le soleil.
Hydratée, leurs
peaux deviennent comme celles de jeunes adolescents. Elle a 18 ans, il en a 17.
La mer les pousse l’un contre l’autre dans une harmonie originelle. Ils s’étreignent. Sans hameçon ni
appât, ils attirent toute la faune marine. Des poissons se mettent en position
verticale tels des soldats du Créateur venus protéger les jeunes amoureux. Les
fruits de mer s’alignent pour saluer le couple
royal tombé du ciel. Un gros poisson s’arrête au-dessus d’eux.
- Regarde
l’eau ! Elle bénit notre amour ! Dit Madame dont le visage exprime la
béatitude. En nageant dans l’or bleu
tiède, elle trépigne d’impatience et de plaisir.
- Oui ! Ecoute-la ! Elle parle !
C’est merveilleux ! « Mes enfants, faites l’amour chez moi, dans moi
et oubliez le monde fou des gaz ! Je voudrais bien vous garder, mais je
suis raisonnable et je dois donc vous laisser partir dans l’autre ! ».
L’eau satine davantage la peau de Madame. Elle rend moelleux les bouches du
couple et plus caressantes ses mains.
Ainsi donc, au
fond de la mer, les Mac Rond tombent sur
un accueil encore plus beau que celui de l’aéroport de Dakhla : Des
dizaines d’espèces animales marines s’alignent devant eux en bougeant
légèrement et paisiblement. Les coquillages aux valves déjà ouvertes par les
caresses de la mer, s’ouvrent davantage au couple. Pour être exact, il s’agit
d’une soixantaine d’espèces. Des crevettes royales voient leurs tentacules se
courber. « Il doit y avoir en nous quelque chose qui attire tous ces
fruits de mer et ces poissons. C’est curieux » se dit Madame.
Dans ce
merveilleux bras de mer, le président fugitif embrasse les lèvres, le cou et
les cheveux de sa compagne et dit sans voix : « Je
t’aime ! ». Elle a un effet aphrodisiaque instantané. Toutes les
créatures aquatiques se mettent à acclamer le couple. L’eau intensifie la
mélodie. Plusieurs petits poissons
représentants des diverses espèces, se mettent en rang au niveau de la tête de
Madame pour l’embrasser timidement sur les joues. Agitant leurs nageoires comme
des bébés avec leurs menottes potelées. D’autres petits poissons lui envoient
de minuscules courants d’eau.
Les
coquillages, les mollusques à coquille et les céphalopodes, les escargots de
mer, les crustacés invertébrés ou à exosquelette et les échinodermes, tous
s’alignent tels des soldats de plomb. Ils se font signe les uns, les autres
pour continuer à saluer vivement leurs illustres visiteurs. La présence de ces
derniers rend le bras de mer brillant de bonheur.
Les huitres,
les moules et les palourdes rouges, restent bouche-bée, après avoir crié des
vivats et exprimé leur joie. Les couteaux de mer sont à terre. Les poulpes ont
les bras tombants. Les crevettes, les crabes et les langoustines semblent se courber
en l’honneur du couple. En réalité, ils se courbent vraiment. Les homards, les
langoustes et les étoiles de mer font signe de bienvenue aux deux amoureux.
Derrière ces rangées, d’autres fruits de mer de différentes tailles sont venus
à l’accueil. C’est donc plus de soixante espèces aquatiques qui répondent à
l’appel.
Le couple se
met à danser. Quelle grâce, quelle légèreté, quel charme ! Tous les êtres
marins assistant au spectacle sont touchés par l’ivresse contagieuse. Madame a
les lèvres presqu’ouvertes. Ses divers mouvements sont pleins de grâce et
d’harmonie. Elle évite, ainsi que Monsieur, des tas de bébés-fruits de mer qui
jouent entre les rangées de leurs parents.
Les lèvres du
couple bougent mais ne disent rien, pareils à ceux des poissons qui semblent
éclater, durant une fraction de seconde, d’un fou rire puis redevenir
subitement sérieux mais bouche bée. Un autre petit poisson vient donner un
bisou à Madame sur la joue puis lui donner une tape d’eau avec sa queue.
Monsieur va presque se prosterner devant un faisceau de lumière solaire qui
éclaire le couple et ses nombreux spectateurs multiformes et multicolores.
Une belle
petite écrevisse se lève, pousse deux myriapodes marins et va vite vers Madame.
Elle la chatouille dans la jambe en lui
disant : « Regarde ! Moi j’ai plus de pattes que toi qui
n’en a que deux ! » Puis elle rougit et court se cacher sous un
rocher.
Un essaim de
poissons, bien serrés, se déplaçant en banc. Il attire l’attention du couple et
des fruits de mer. On dirait les danseurs alignés dans une danse berbère
traditionnelle appelée ahwach. Un ahwach merveilleux. Il vole dans l’or bleu
diaphane. Les écailles des poissons-danseurs brillent tels les poignards en
argent portés en bandoulière par les hommes d’ahwach.
Madame attire
son mari contre elle et se sert contre sa poitrine. Un grand homard lève les
yeux. Il croit que le couple est un seul corps tombé du ciel et s’attend à être
écrasé. Mais lorsqu’il voit le corps l’éviter, il crie : « Vive
l’amour ! » et s’endort sur place probablement pour plusieurs jours
ou plusieurs semaines. Une langouste lève légèrement la tête et tourne les
yeux. Elle voit Venus dans un ciel pur et étoilé. Elle tremble de plaisir puis
tombe ivre et s’endort. Madame bouge la tête. Le ciel étoilé danse.
Le rayon
solaire montre chez l’homme un regard et une expression passionnés et extasiés.
Les bras de Madame tombent sans force lorsque deux autres petits poissons lui
donnent deux autres bisous. Une rangée de divers fruits de mer lève d’un seul
coup les yeux et voit les cheveux de Madame brillant de mille étoiles telle une
couronne de diamants. Ces êtres vivants se figent comme si cette belle vision
les a ficelés avec son rayon. La Française sent qu’elle va se dissoudre dans
l’eau. Un trouble terriblement joyeux.
Tous les fruits
de mer font un grand cercle autour du couple. Ils se mettent à chanter et à
danser. Mais, jaloux, un gros poisson passe et tourne en rond. Il soulève le
sable avec sa queue. Tel un rideau qui tombe, la poussière fait disparaître le
fantastique spectacle. Un coup de volupté brutale qui transperce les reins des
deux amants faillit faire exploser leurs poumons et stopper leurs cœurs.
Conduit par un
gros coquillage, un groupe de fruits de mer sort de la poussière et vient vers
le couple. Dans un silence total, il
présente au Président fugitif un document. Celui-ci le prend et sort de
l’eau. Avant de sortir à son tour, Madame voudrait ancrer fermement les pieds
dans le sable sous-marin afin de ne plus remonter.
Le jeune homme
admire une minute sa sirène faire des ronds dans l’or bleu. Elle plane sur une
autre sphère. Il veut parler mais le soleil l’aveugle et ses reflets le font
taire. « Au diable le pouvoir ! Au diable le DINER ! Ici,
on est mieux qu’à Paris ! Si le peuple de France est dans de mauvais
draps, c’est aussi de sa faute ! Je lui ai dit de marcher et non de faire
le cirque ! » Se dit-il avant de replonger dans le Rio de Oro.
Enfin et
presque à regret, les deux sortent de l’eau dans une douce jubilation très différente
du triste post coït quasi animal. La sensation d’une douceur infinie inonde
leur cœur. Un moment inoubliable. Comme s’il s’est immobilisé, le soleil de
Dakhla les salue de ses rayons dorés et appétissants dès leur sortie de l’eau.
Il leur donne de la force et de l’énergie. Les deux lui sourient. Jamais le
couple n’a été aussi gai dans l’eau. Une merveilleuse eau. Autour d’eux la
lumière forme une espèce de jacuzzi avec une infinité de bulles lumineuses et
chaudes. Toujours endormie dans son lit à Paris, Madame est sur le point de se
réveiller. Mais elle continue de rêver. « Chéri, je comprends
pourquoi les Amazighs faisaient du soleil leur dieu ». Dit-elle à son
homme.
Mac Rond ouvre
le document reçu des fruits de mer et lit : « Mémorandum à vos
pairs les chefs d’Etats de par le monde : Mes dames et messieurs, super
microbes qui êtes à la tête des structures très polluantes sur notre beau globe
bleu, notre mère. Malheureusement, votre
progrès empoisonne et assassine la vie ! C’est un génocide organisé
par vous et vos nombreux, très nombreux, trop nombreux animaux bipèdes !
Nous ne subissons plus votre mortelle pêche, nous sommes devant une liquidation
complète et totale de toutes nos espèces... ».
- Laisse ce
document chéri, nous allons le lire à tête reposée, dans la tente…
- Ce n’est pas une tente mais un palais
démontable que nous avons, chérie !
- En effet, remercions notre ami le
Maréchal et prions pour le repos de l’âme de feu Kadhafi !
Un léger vent
du sud chargé des ardeurs du désert souffle. C’est un vent de feu qui, parfois, embrase ce
bord de mer rapidement rafraichi par les eaux bleues océaniques éternellement
caressantes. C’est le plus beau coin du Grand Sahara qui s’étend sur de
nombreux millions de kilomètres carrés, de cet Atlantique à la Mer Rouge.
Mais le coup du
DINER revient sans cesse devant les yeux du couple présidentiel, même dans
l’eau. Ils le chassent en se disant que, comme on dit « La vengeance
est réservée au Seigneur ». Il faut donc croire à ce seigneur et attendre
son intervention. Alléluia ! Alléluia !
Toujours à côté
de la mer, et dans une sorte de rêve intemporel, Madame admire cette côte du
petit golfe. Ce n’est plus la terre mais c’est comme une flamme horizontale.
Juste à côté, à l’est, les dunes ressemblent à des poitrines gonflées de
soupirs. La tête comme cachée dans le bras de mer qui la couve avant de la
pousser dehors. Une certaine mélancolie non encore séchée, refait surface dans
le cœur de Madame. Telle une fillette, elle se met à ramasser des coquillages, des
étoiles de mer, des souches qui ne sont pas concassés par le temps.
Le soleil
africain se répand telle une coulée de cuivre liquide. Ses rayons colorent en rose ocre d’autres colossales
dunes de sable couleur de chair qui se profilent à l’horizon. On dirait les
fesses et les seins de baigneuses étendues sous un ciel d’un bleu pur, d’une
pureté inégalée. Une forêt de fesses nues et de seins nus débarrassés de tout
le reste. Au nord, les bords du bras de mer ressemblent à des radeaux de
sauvetage faits d’énormes troncs d’arbres.
Dans ce coin du
paradis, le temps, encore lui, passe trop vite. Le soleil disparaît plongeant
le désert environnant dans l’obscurité. Juste à côté des tentes, le très doux
clapotis de la mer et les gémissements du vent sont les seuls bruits. De petits
nuages de sable viennent cacher la lune et les étoiles pour un moment. Mais
rapidement, celles-ci se remettent à briller au firmament.
Tous les
matins, les Mac Rond sortent respirer la fraicheur de l’aube saharienne le long
d’une eau couleur bleu saphir. Ils se baignent encore, mangent du chameau
grillé sur feu de bois les jours suivants. Ensuite, au clair de la lune sur la
petite plage vierge, ils mangent des pommes de terre et des oignons cuits sous
la cendre dans le sable. Puis, ils se mettent au régime exclusif de poissons et
de fruits de mer durant une semaine. Ils mangent des huitres et surtout des
concombres de mer à toutes les sauces et différemment cuits. Evidemment qu’en
mangeant, ils oublient l’accueil sous-marin qui leur a été raservé
Ces dernières
holothuries de différentes couleurs sont le fameux et merveilleux fruit de mer
aphrodisiaque très prisé. Il se vend, en Asie, jusqu’à quatre mille Dollars le
kilo. Sur cette côte marocaine, les forces de sécurité livrent une guerre sans
merci à ceux qui le volent. En effet, cet
animal jouant un rôle essentiel dans le processus biologique des fonds marins,
est officiellement interdit de pêche car menacé d’extinction même dans la
région. Mais peut-on interdire le ramassage de l’or lorsqu’il est à portée de
la main ?
D’ailleurs ce
Rio d’Oro porte bien son nom de l’oued de l’or. A quelques dizaines de
kilomètres à l’est de ce merveilleux bras de mer, il suffit d’avoir un détecteur
de métaux pour ramasser des kilos du précieux métal. Cependant, les Mac Rond ne
sont pas venus le chercher. Ils courent derrière quelque chose de plus cher,
quelque chose qui ne se commercialise pas : le bonheur, la plénitude,
l’amour… Dans leur course, ce n’est pas l’Atlantique qui se met en furie, mais
ce sont eux-mêmes. Evidemment qu’ils veulent partager leur immense bonheur avec
le peuple de France à la seule condition qu’il marche vers eux et avec eux.
Le régime aux
homards, à la langouste, aux huitres et surtout aux concombres de mer a eu un
effet réellement aphrodisiaque sur le couple. Si je décris tout ce qu’ils font
je serais excommunié par ma communauté musulmane et boudé par mes propres
enfants pour propos osés, scandaleux et immoraux. La suppression de ce passage
me fait donc perdre des milliers de lecteurs notamment arabes et musulmans
particulièrement friands de ce genre de littérature rose. Je dirai seulement
que faire l’amour c’est comme marcher en rond : Aller et venir avec en
prime une chute récompensée par une ivresse.
Monsieur sort
admirer le coucher du soleil. Au crépuscule, il s’assied sur un rocher au bord
de l’eau et se met à méditer sur les humains et sur les poissons. Sortis de
l’eau, les premiers sont devenus plus grands, plus intelligents. Ils marchent
pour trouver l’oxygène plus rare hors de l’eau. Ils marchent pour vivre, pour
voir les étoiles et rêver. Quant aux seconds, ils sont restés à leur place et
bouche-bée. Ils glissent et nagent dans l’or bleu. Cette richesse les retient
et les empêche d’être meilleurs. Le Président fugitif veut crier : « Vive la
modestie ! Gloire à la simplicité ! », mais il se tait.
Chaque jour,
réveillés par un soleil pur et original, ils font du footing. Ensuite, ils
reviennent prendre leur petit déjeuner à base de lait de chamelle, de dattes,
de beurre cuit, de miel pur ou d’omelette d’œufs bio de poule ou
d’autruche , ou encore du calamar grillé, le vrai calamar et non son
cousin comme disent les pêcheurs de Dakhla.
Souvent, les
après-midi, sous un ciel bleu pur, ils font donc de la plongée sous-marine. Ils
se jettent dans ce bras de l’Atlantique pour admirer les superbes coraux. Au
fond, ils tombent de nouveau sur des coquillages rares et sur des colonies de
concombres de mer multicolores. Madame ramasse un bel animal rouge marron avec
de petits points brillants et multicolores, allant du bleu au rouge. Elle le
caresse puis le repose sur le fond parmi les autres.
Sortis du fond
de cette mer pure, une fois de plus, ils doivent traverser une ligne de roches
rugueuses, effritées et fendillées par le sable, le vent et le soleil. Cette
bande rocheuse sépare l’océan et le sable à certains endroits comme si elle
avait été installée par des humains pour marquer la séparation. Des lézards
inoffensifs s’y promènent. Mais à midi, un soleil de plomb oblige les deux à
rentrer dans leur tente où plusieurs serviteurs attendent les ordres y compris
pour la cuisine. De l’autre côté du bras de mer, la ville de Dakhla est écrasée
sous un ciel de cendre et un soleil fuligineux qui inonde la région telle une
coulée de lave jaunâtre. A l’ouest s’étend l’Océan et à l’est des dunes à perte
de vue et en constant mais légers déplacement telle une coulée de sable d’un sablier.
L’espace
désertique entre au sein du couple français. Il le vide des accessoires
inutiles et laisse danser le vent, le soleil et la mer. Ils dansent sans se
blesser sur une rocaille dure comme l’amour qui, tournant en rond nourrit, fait
croître et élaguer. Plein de béatitude, ce séjour à Dakhla semble se passer
trop rapidement. Au crépuscule, le couple va faire du footing sur les dunes à
côté. « La vie c’est comme marcher sur des dunes : On monte et on
descend, on tombe et on se relève… » Pense Madame.
Elle s’assied
au bord de l’eau diaphane. Quelque chose de bizarre est en elle. Ce doit être
la joie. Ce doit être une sorte de profonde satisfaction. Ce doit être la paix
paradisiaque. Après un moment de silence, elle jette de petits cailloux dans la
mer très calme comme endormie et prend plaisir à admirer les ronds sur la
surface. « Il n’y a qu’au désert qu’on peut sentir la violence douloureuse
du désir » Pense-t-elle en souriant alors qu’on entend la chaleur souffler.
- Viens, chéri ! On va jouer à celui qui
fait le plus beau rond ! Mais son mari ne l’entend pas. Il est déjà rentré
dans l’immense tente. Peu après, il en ressort alors qu’elle
ajoute : « Mon esprit s’est enlacé au tien avant que nous
fussions créés… Et après que nous fûmes devenus des gouttes mûrissant à la vie. »
- Que dis-tu
chérie, le vent m’a empêché d’entendre. Elle répète son poème et ajoute :
- Je disais le vers d’un poète de Baghdâd, il y
a mille deux cents ans…
Une petite
caravane de chameliers nomades se démasque de derrière un tertre. Elle est
empêchée par les militaires qui surveillent le couple français de s’approcher
du campement. Mais Mac Rond, d’une humeur douce, sort du campement et demande à
l’officier de service de laisser s’approcher les Sahraouis. Il les invite à
prendre un thé dans la grande tente.
C’est un petit
groupe de véritables nomades avec une douzaine de chameaux qui remontent du
désert de Mauritanie vers le nord à la recherche d’eau et de pâturages.
Beaucoup de gens comme eux viennent parfois de très loin, du fin fond du Grand
Sahara. Arrêtés par l’océan Atlantique, ils suivent la côte vers la chaîne
montagneuse de l’Atlas où ils se mêlent parfois aux autochtones sédentaires. Ainsi,
le vrai territoire du « peuple sahraoui » va de cet océan à la mer
Rouge et même au-delà, jusqu’au Golfe Persique. Mais depuis des siècles, les
très dures et insupportables conditions climatiques et l’inhospitalité de cet
immense désert, ont toujours empêché l’apparition et le développement de cités
et la constitution d’un véritable Etat sahraoui excepté quelques rares empires
des gens de couleur vers le sud.
Monsieur
demande aux Nomades : « Vous êtes marocains ? ». Les réponses
sont tellement émotives et différentes qu’ils ont failli se disputer :
Certains se disent marocains, d’autres mauritaniens ou sahraouis ou encore
maliens. Presque tous veulent occulter le problème de nationalité. Celle-ci,
dans cette vaste région désertique ne signifie pas grand-chose contrairement à
la tribu omniprésente et déterminante. Ce qui n’a pas empêché certains de ces
vrais nomades de se dire propriétaires de très vastes territoires où ils ne
faisaient que passer et dresser leurs tentes pour quelques jours. L’un de ces Suis
dit :
- Moi, je suis
mauritanien… Mon frère est secrétaire général de la province marocaine de
Lagouira, ma fille est médecin spécialisée en neurologie au CHU de Lagouira et
mon frère est délégué du ministère de la culture à Oujda…
- Où sont vos femmes ? Demande Madame avec
un bâillement plein de béatitude.
- Elles sont
sur les chameaux avec les enfants…Disent les nomades en regardant la tente
luxueuse, d’un air hargneux, les lèvres crispées. Ces gens sont encore au stade
tribal. En s’y accrochant, ils vont avoir une double personnalité tout comme un
double costume. Une identité fissurée. Ils forment un agrégat de tribus
jalouses les unes des autres et incapables de cohésion dès qu’un ennemi commun
disparaît. Seules les razzias les unifiaient. Idem jusqu’au Golfe Persique.
- Où
allez-vous ? Demande le Français aux nomades.
- Nous allons au nord, nous respirons l’air
frais du nord. Nous sommes heureux car au bout, nous savons qu’il y a de l’eau,
c’est-à-dire la vie comme dit le Coran.
- Alléluia ! Dit Madame.
- Tu deviens chrétienne, chérie ?
- Il faut
être fou pour ne pas aimer Jésus qui fut la bonté incarnée et qui a
connu la soif et la souffrance…
Un nomade resté
debout à la porte dit : « D’ailleurs Notre Prophète Mohamed, que
la paix soit sur lui, adore aussi Jésus,
le fils de Marie et non de Dieu. Mohamed le considère comme un messager de
Dieu, tout comme lui… ». Tout le monde mange de petits gâteaux marocains
et boit un verre de thé sahraoui avec du miel de daghmouss. Celui-ci laisse une
succulente sensation sur la langue et une odeur de mer. Un des nomades prend la
parole et dit :
- Cette terre
nous appartient, nous sommes le peuple sahraoui. Les Marocains l’ont occupée
depuis plus de quarante ans après les Espagnols ! C’est clair comme de
l’eau de roche.
- Qu’est-ce-qui est clair ? Vous êtes un
ensemble de tribus dont de très nombreux éléments sont avec la marocanité de
ces terres et vous n’avez jamais formé d’Etat et vous remontez très souvent
avec vos chameaux jusqu’aux montagnes de l’Atlas et il y a parmi vous des
Mauritaniens, des Maliens, des Nigériens et beaucoup d’Algériens… Dit Monsieur
magistralement.
- Oui, mais c’est notre terre depuis
toujours ! Dit le séparatiste.
- Oui,
restez-y ! Mais en réalité, ces terres appartenaient aux Amazighs et aux
Juifs avant les Arabes… Et puis en vérité presque toujours les frontières en
Afrique sont artificielles. Nous les avons tracées dans des états-majors,
surtout pour le Grand Sahara… Ce qui permet aux gens de mauvaise foi d’affirmer
que « le colonialisme a divisé l’Afrique », alors que c’est le
contraire. Regardez l’Algérie qui héberge et arme vos amis séparatistes ;
cette grande Algérie qui n’existait pratiquement pas avant la colonisation
française, cette Algérie, nous, les Français, nous lui avons fait un territoire
près de quatre fois plus vaste que la France (3,76 fois) sans que nous ne
recevions le moindre merci ! Au contraire, on essaye de nous rendre
uniques responsables du drame qui a donné l’indépendance…
- Vive la RASD, la République Arabe Sahraouie
Démocratique ! Lance le nomade en guise de réponse. Les autres le
regardent puis se tournent vers le Français qui poursuit :
- Je comprends que vous puissiez rêver de
devenir tous des riches d’un autre émirat arabe à l’extrême ouest de l’Oma
arabe et islamique, en partageant entre moins de cent mille nomades les
richesses d’un territoire plus grand que la Grande Bretagne. Mais croyez-vous
que les quarante millions de Marocains du nord vous laisseront faire et
viendront vous servir dans vos palais ? Au moins ils vous demanderont de
rembourser toute l’eau que vos chameaux ont bue et toutes les herbes qu’ils ont
mangées durant des siècles… Bref, je vous conseille de bien revoir vos rêves
égoïstes et séparatistes…
Chez le
Maréchal, à Marrakech, les Français vont goûter une dramatique perversion de
cette idée de république arabe. Lorsque le couple fuira vers l’est, les forces
armées de cette RASD, devenue Région Autonome des Salamalek Démocratique feront
un ridicule baroud d’honneur. Dans la réunion entre Monsieur et les passants, un
autre Nomade prend la parole et dit :
- Je suis
sahraoui et j’ai milité dans le mouvement marxiste-léniniste nommé Ila Lamame
(En avant !) pourquoi vous avez quitté le parti socialiste qui fait partie
des forces progressistes, Monsieur le Président ?
Monsieur ouvre
grand les yeux. Surpris par cette question inattendue posée par un Nomade en
plein désert. Il veut répondre mais le chef de la caravane fait signe aux
autres de se lever.
En effet, Monsieur a donc non seulement le droit, mais
il a raison de quitter l’appareil de gauche. Après toutes les
expériences malheureuses, il faut bien chercher une alternative. Le concept
marxiste de progrès avec sa connotation mécanique doit laisser place à l’idée
de « marche » plus modeste et plus en symbiose avec la condition
humaine.
A Dakhla, la
nuit suivante, lorsque la lune symbole du passé et de la mélancolie grossit et
prend la relève du soleil, le couple de Français sort de la tente et se met à
contempler le ciel étoilé. Incroyablement clair, le spectacle est éblouissant.
On dirait le plafond merveilleusement décoré d’une monumentale boîte de nuit.
C’est tellement beau que Madame a failli, une fois de plus, de se réveiller
dans son lit parisien.
Monsieur
calcule sur la nébuleuse d’Andromède combien de nuit va durer le cauchemar du
DINER. Un vent souffle et dit : « Walou ! » (rien). Le
couple sourit. Le retour du soleil est garanti. Agréable, le calme étoilé peut
continuer. Ils ont la certitude merveilleuse de retrouver leur légitime place à
Paris.
A Dakhla, les
plaisirs succèdent aux plaisirs et les jours succèdent aux jours, doux et
calmes et presque sans frontières. Le temps sec, tempéré et délicieux, glisse
comme sur du velours. L’endroit est un trésor recouvert d’une gangue d’eau et
de sable réunis dans un mariage cosmique.
Se sentant
merveilleusement bien, les deux fugitifs sont englués dans leur amour tels le
prince Enée et la reine Didon de la mythologie. Mais quittant le beau rivage et
contrairement aux Grecs, ils iront à Marrakech et auront une suite merveilleuse
puisque rien ne les séparera. Encore une fois, à Paris, Madame a failli se
réveiller et interrompre ses rêves. Mais la marche l’en empêche.
11. Fugitifs à
Marrakech
Marrakech devenue la capitale de la république démocratique et populaire du Maroc avec le maréchal Oufkir, centenaire, comme guide depuis plus de 50 ans. Un malade mental en chaise roulante en or massif !
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