vendredi 17 août 2012

SOUHAIL : PROPOS SUR LA COMPÉTITIVITÉ ...

Vous avez bien fait de soulever, tout récemment, la question vitale de la compétitivité des entreprises nationales. Or, ce sont des facteurs concrets qui déterminent cette compétitivité, à savoir la qualité du produit et son coût de revient. Celle-ci est bien difficile à améliorer car nous baignons dans un environnement socio-culturel malsain où domine la course effrénée au profit, à l'argent et où "les meilleurs" sont, ceux qui ont "réussi" sont ceux qui ont su voler, pas dans l'air, mais dans les caisses de notre communauté... Il reste donc à réduire le coût des produits aussi bien pour le local que pour l'export.
Il faut améliorer l'accès à la matière première et surtout le coût de la main d'oeuvre. Et, comme il n'est pas question de baisser les salaires, il faut augmenter la rentabilité des travailleurs.
Un point fondamental, omis par la quasi totalité des formateurs dans les divers centres de formations professionnelles, est celui de la nécessité d'un maximum de rapidité dans le travail.
Nous baignons dans la culture traditionnelle de la Patience (le s'bar) qui se traduit par une grande lenteur. Cette culture enseigne que "la roue est satanique", qu'il "ne faut pas se presser pour bien faire", que "ceux qui ont vite fait sont morts"...
Lors d'un récent séjour en Chine, j'ai constaté que les Chinois qui circulent beaucoup à vélo, se déplacent nettement plus vite que les Marrakchis qui utilisent le même moyen de locomotion... Et, bien qu'ils n'utilisent pas les gestes en parlant, les Chinois, lorsqu'ils font des travaux manuels, ont des mouvements beaucoup plus rapides que nous autres, y compris les prolétaires qui touchent moins de 15 DH/jour dans la République Populaire...
Ce problème de la lenteur se pose avec acuité dans presque tous les secteurs économiques où domine le travail manuel. Nos travailleurs ont deux vitesses bien distinctes. Une, rapide relative au travail "à la tache" (souvent bâclé) et l'autre, lente qui caractérise le travail dit "service" ou normal. Cette seconde vitesse donne parfois l'impression que le travailleur interrompt ses mouvements par de très courtes prières ou par des rêveries...
Il ne faut pas seulement apprendre aux jeunes en formation le droit du travail, il faut leur enseigner que tout travail rémunéré doit suivre un produit, ou une activité dont la valeur doit nécessairement être supérieure ou, dans le pire des cas, égale au salaire reçu... Une logique qui fait de plus en plus défaut dans notre pays.
Les islamistes qui ont le vent en poupe visent à côté car au lieu de lutter pour améliorer le comportement de leurs ouailles, ils se contentent de sorties démagogiques ou de luttes pour des causes perdues comme cette moralisation à base d'hypocrisie car basée sur une application déguisée de la tristement célèbre charia, cette dictature de "l'opinion publique" (charia=rue=opinion publique) d'il y a 14 siècles...


Si nous prenions au sérieux nos travaux, comme nous le faisons avec nos rites religieux, nous serions une puissance économique, sportive, scientifique, etc...

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