Argent: Pourquoi le Dirham ivre ne flotte pas encore ?

Il ne flotte pas encore dans la mare au Diable du grand capital, ne va pas encore se promener, tenu en laisse tel un chiot des monstres de la finance internationale ? Pourquoi donc il reste bien au chaud ?

J'ai connu le Dirham dans le magasin d'alcool de feu mon père à Marrakech: La naissance de cet être chéri et  tellement adoré, en 1958, a coïncidé avec l'obtention de la licence de vente d'alcool instaurée par le premier gouvernement plus ou moins de gauche dans l'histoire du Maroc, le gouvernement de Abdallah Ibrahim. Cette licence stipulait que papa était autorisé à vendre de l'alcool aux seuls "non musulmans" qui avaient les cheveux frisés et la peau bronzée (cf mon futur livre "La blessure des clous de girofle") !

Sachant que tout fini sur cette Terre comme c'est dit dans le coran, et trouvant ce dénommé Dirham complètement ivre, je m'attends à le voir en chaise roulante pour pavoiser et remercier Allah d'avoir puni ce satané Dirham qui établit une société absolument injuste et scandaleusement déséquilibrée... Une société où personne n'est vraiment heureux et où tout le monde est malade ! Malade de fric !

Monseigneur Jouahri et Sidi Boussaid voulaient permettre à ce Dirham d'aller à la plage ou à la piscine pour flotter et jouer au chiot des monstres friqués.

Mais voici Madame Christine Lagarde PDGette du FMI qui passe par ici et dit:

- Laissez ce petit Dirham tranquille, il n'a que 59 ans ! Attendez qu'il arrive à l'âge de retraite !Ça ne va pas tarder !

- Mais, Madame , dit Boussaid, il y a douze ans, c'était moi qui avait trouvé l'idée du départ volontaire de la fonction publique...

- Idiot ! Tu as jeté par la fenêtre 650 milliards et tu veux aussi donner sa retraite anticipée à mon Dirham chéri ! Crie Jouahri qui n'est pas aroubi !

Boussaid, notre Ministre de l'Economie et des Finances, expert dans la gestion bureaucratique bornée des dossiers, déclare:

- Notre gouvernement décide de reporter le port du maillot de bain par notre cher Dirham autorisé à boire, à faire le trottoir et à jouer avec le Diable dans les bordels maquillés appelés casinos, bourses, banques etc...



Avec ce billet parent de nos cent Dirhams, on pouvait aller d'Agadir à Oran, on pouvait s'acheter cent mètres carrés, on pouvait se marier etc... Alors qu'aujourd'hui toutes les valeurs partent dans les oueds: Les familles et l'argent entre autres...