dimanche 10 juillet 2022

Cet Aïd coïncide avec l'anniversaire du décès de Ahmed LEMLIH

Feu mon père, Ahmed LEMLIH, est enterré au cimetière des martyrs de Rabat. Il doit être au paradis, sinon Dieu n'est pas juste. Même si en France, il n'a jamais prié sur le trottoir ni sur la chaussée. Il a bien prié une fois à la Grande Mosquée de Paris. Mais chez les Français, il mangeait ce qu'ils mangeaient et buvait ce qu'ils buvaient et s'habillait comme eux...

Il y a exactement 41 ans mourait mon père Ahmed LEMLIH qui a été durant plus de 20 ans un émigré exemplaire en France. Rentré au royaume, il séjourna à Meknès puis ouvrit un commerce d'alcools au quartier Guéliz de Marrakech... Ce commerce donnera la société Menalco Food Of Morocco ainsi que la chaîne des magasins Victoria Drink Store, ainsi que d'autres affaires fruits du travail acharné de mon frère Abdellah LEMLIH... 

Mon ouvrage Ahmed LEMLIH, émigré exemplaire, n'a pas pu sortir à Paris. Mais ce n'est que chose remise ! Voici un petit extrait:

A l'aube de l'indépendance, alors que Djemaa El Fna vivait des troubles graves entre les nationalistes meneurs de la population musulmane et les soldats sénégalais de la Légion Etrangère Française, j'accompagnais mon père chez son ami et fournisseur en alcools Monsieur Bitton. C'était un juif dont la famille allait émigrer en Israël où elle brillera et donnera des ministres et de grands citoyens de l'Etat hébreu...

M. Bitton: - Si Ahmed, toi qui travaillais très bien chez Citroën-Paris et qui a même rencontré André Citroën à son retour de Chine, pourquoi tu es revenu pour ouvrir ici, à Marrakech, une épicerie d'alcools ?

A. Lemlih: - J'ai une belle histoire avec les bouteilles. Ce sont elles qui m'ont sauvé la vie à Saint Etienne où j'ai travaillé durant six ans !

M. Bitton: - Explique-moi !

A. Lemlih: - Dans les mines de charbons de Saint Etienne, nous étions une centaine de berbères de l'Anti-Atlas... C'était sous la 3ème République de France. Nous vivions dans des camps affreux pire que les camps de concentration nazis...

M. Bitton: - Tu oublies les bouteilles ?

A. Lemlih: - Non ! Ce sont elles qui m'ont empêché de mourir congelé comme un de mes compatriotes ! Les Français prenaient ces bouteilles et les remplissaient d'eau très chaude et on les mettait avec nous sous des couvertures plutôt fines. Toi qui es né et vis à Marrakech, tu ne peux pas imaginer le froid qu'il faisait dans les camps en tôle ! C'était comme dormir à la belle étoile sur les collines enneigées !

Témoin du dialogue, je souriais en imaginant mon jeune papa serrant, en France, entre ses bras, une grosse bouteille pleine d'eau chaude et ma jeune maman serrant, entre ses bras, à 2000 km plus au sud, un oreiller plein de laine de mouton !...


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Ci-dessous mes 2 romans autobiographiques sortis à Paris et disponibles en ebook, en papier, chez les éditeurs, chez Amazon, à la Fnac, à la librairie Vice-Versa de Jérusalem (Israël):



MERCI GOOGLE FRANCE !


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