jeudi 11 juillet 2019

A l'occasion du 39 ème anniversaire: Mon père, mon frère et moi

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A l'occasion du 39 ème anniversaire du décès le 11/07/1981, de mon père Ahmed LEMLIH, enterré au cimetière des martyrs de Rabat, voici un extrait de mon 3 ème roman autobiographique intitulé : Culottes fatales et djihad de camembert  publié hier à Paris . (l'extrait est celui du premier jet c'est-à-dire que celui publié a été un peu revu)

La première partie de l'ouvrage relate comment un petit enfant descendu de l'Atlas voit sa vie basculer totalement. Assis, sur une caisse de vin vide sous le comptoir de la boutique de papa j'admirais les culottes des nombreuses Françaises clientes... Je vis celle de Nicole Billard. Elle me vit, trouva beaux mes yeux verts et dit à papa de m'envoyer chez elle. Non dans son lit, mais à l'école. Elle était institutrice et son mari était directeur de l'Ecole Européenne du Camp Mangin (Quartier militaire au Guéliz à Marrakech).


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 Arrivés en face de notre douar, à ces ruines d'Oabel, sur l’autre flanc du ravin, nous fîmes obligeamment halte. Papa s’assit sur un gros caillou. Il avait un très lourd kilométrage de marche à pieds au compteur. Mais il avait dépassé la cinquantaine. Il eut des larmes aux yeux en me racontant que lorsqu'il avait mon âge, son père avait été obligé de rester chez lui un mois en attendant que sa mère, mon arrière-grand-mère, et sa femme, ma grand-mère, finissent le tissage de son vêtement ! Quand il me racontait cela, le vent soufflait une complainte lugubre entre les arganiers et les rochers aux arrêtes pointues.

De Tagadirt, la fumée montait bien droit quelques mètres puis tournait en une espèce de points d’interrogation, avant d’être emportée et dissoute doucement par le vent dans la grande vallée. Le douar était couvert d’une buée chaude. Aucun bruit ne nous parvenait. Cependant, la vallée allait en se rétrécissant.

Regardant sur l’autre flanc, au-dessus de la profonde gorge rocheuse, papa se tut lorsque nous vîmes  une foule à l’entrée de notre maison. Comme le soleil était derrière nous, il éclairait splendidement devant nous tel un monumental projecteur. Au fil des secondes, ma tension et mon inquiétude s’étaient amplifiées. Mon cœur soufflait entre le chaud et le froid. J’ouvrais grands les yeux. Les obscurs attraits de notre douar s’étaient rapidement évanouis.

Papa cria : « Mon cinquième fils est mort ! ». En effet, l’attroupement des gens ressemblait à s’y méprendre, à un enterrement ; mais plutôt chrétien car c’était le noir qui dominait chez notre gente féminine. Et tout le monde était musulman. Je me mis à pleurer pendant que mon géniteur essayait de comprendre ou d’imaginer la raison de l’attroupement. Je voulais sauter sur l’autre flanc de la vallée à travers la très profonde gorge qui nous séparait de notre douar.

La profondeur de ce précipice dépasse nettement les trois cents mètres. Au fond coule une petite rivière. Nous étions tout au bord du ravin. Une simple perte d’équilibre et c’était la mort assurée au bout d’une chute du haut de ce qui est comme cent étages. Les granits pointus, les basaltes coupants et les divers morceaux de porphyres, se dressaient méchamment autour de nous. Nous nous demandions si le petit était mort. Le vent répondait : « Peut-être ! Peut-être ! ». Un vol de corbeaux passa, nous rasa et s’enfonça dans les profondeurs.

Papa sembla entendre à son oreille : « Te voici encore puni pour tous les péchés que tu as commis en France où tu as bu du vin et mangé du porc et commis l’adultère! ».  Des larmes acides mouillaient ses yeux. « O Allah ! Pardonne-moi ! Je sais que j’ai pêché ! Mais pardonne-moi, je suis faible ! » Dit-il en s’asseyant sur une autre grosse pierre juste un laps de temps avant de se lever en hâte, comme si le caillou était brûlant. Quelqu’un dans Tagadirt, nous faisais signe de ses mains. Mais, séparés par le profond précipice et à près de deux cents mètres nous ne pouvions pas reconnaître la personne ni comprendre ce qu’elle voulait dire, encore moins l’entendre.

-  Ce n’est pas un baptême car ça fait des mois que mon fils est né ! – Ma femme est seule à la maison avec le bébé… Les gens n’ont rien à voir ! – Elle ne peut pas organiser une réception car elle ignore que nous allons venir ! – Mon frère ne peut pas faire la fête dans ma maison car il a celle de nos parents et la sienne toute neuve en dehors du douar ! – La vache de ma femme ne peut pas avoir donné naissance à un être bizarre ou à plusieurs veaux à la fois ! – L’âne de la famille ne peut pas avoir attiré la foule. S’il était enragé, on l’aurait simplement poussé par-dessus la falaise ! Tous les rochers et les murs sont à leurs places…

Dans la tête de papa il y avait un abominable cirque et point d’explication, que des hypothèses dures à admettre. Ahmed se rappela le précepte fondamental de Sherlock Holmes : « Quand toutes les hypothèses vraisemblables ont été écartées, et quand il ne reste qu’une seule solution, si invraisemblable soit-elle, alors cette idée folle s’appelle la vérité ! », pensa papa en se disant, tout en pleurs : « Mon fils est mort ! C’est sûr et c’est la vérité !... J’aurais dû… J’aurais dû emmener ta mère à Marrakech pour qu’elle y accouche, là-bas y a des hôpitaux et des médecins ! ».

-   Non papa ! Mon frère n’est pas du tout mort ! Criai-je.
- Je voudrais bien me tromper mon petit ! Murmura-t-il abattu, et il ajouta, d’une voix gutturale, le visage figé dans une expression anéantie : « Et cette foule devant notre maison !? Pourquoi tant de gens !? ».

Un frisson me parcourra l’échine. J’avançais à grandes enjambées en pleurant. Plusieurs fois, je tombais à la renverse, me relevais en tenant bien ma petite valise. Mon beau paysage natal devint menaçant. Mes yeux sentaient avec douleur le monumental et horrible rocher du douar avec ses arrêtes effilées comme découpées par un couteau. Ce n’était pas un rocher, c’étaient des ovins et des bovins sans peau pendus avec leur sang à une corde invisible. La corde du destin.

Nous dévalions la montagne, pleins de stupéfaction et d’anéantissement. Nous descendions la pente raide comme si nous étions poursuivis par une énorme bête sauvage. Au milieu de la rocaille, des grosses pierres et des moellons, je tombais plusieurs fois. Mon père se faisait, lui aussi mal. Il marchait et respirait dans la souffrance comme si quelqu’un le poursuivait avec un fouet. Jamais je ne levais les yeux vers les crêtes rocheuses et chancelantes. Nous marchions péniblement dans la caillasse.

Pleins de poussière et d’égratignures, nous arrivâmes à la petite rivière. L’eau était très glacée. Je voulus boire rien qu’une petite gorgée d’eau fraîche, mais papa me tira par la main pour traverser vite le cours d’eau. Dans l’état d’esprit qui était le nôtre, rien ne pouvait nous pousser à nous reposer. La peine nous fouettait, la douleur nous fouaillait.

Nous longeâmes une horrible paroi rocheuse grisâtre en n’entendant rien d’autre que les bruits des cailloux piétinés. Juste à côté de nous et dans de petits vergers clôturés au bord de l’eau, des femmes bêchaient, sarclaient et arrosaient les plantes. Elles semblaient ne pas nous avoir vus car tout le monde se connaissait dans les environs.

Un petit pique-bœuf épouillait consciencieusement un bœuf couché non loin de notre chemin. Deux autres pique-bœufs poursuivaient un petit troupeau de moutons et de chèvres.  Jamais je n’avais vu mon père courir de cette façon : comme un fou qui court derrière quelque chose de perdu. On entendait le hurlement funeste du vent et le grondement sourd de nos cœurs.

Nous ne sentîmes pas le parfum des roches mouillées, ni de la paille qui commençait à pourrir en ce début d’hiver. Les nénuphars de la rivière m’apparaissaient comme de grandes tâches de sang noircies par le temps. La terreur nous empêchait d’articuler quoi que ce soit. Je tremblais comme une feuille et nos souffles étaient à bout. Nous étions dans un épuisement émotionnel total jamais vécu auparavant.

On aurait dit qu’on se dépêchait pour empêcher l’âme de mon frère de partir, pour lui dire qu’il ne fallait pas partir car il y avait un avenir radieux qui l’attendait dans la grande et fertile plaine. Papa respirait difficilement. J’étais plein de poussière et de sang comme si je sortais d’une grosse bagarre. Les coups terribles que recevaient nos cœurs étaient insupportables.

Au tournant, juste avant de monter au douar, on aurait cru entendre de la musique métallique gnaoua. Mais c’était un mulet ferré qui battait contre les cailloux.  En arrivant à côté de nous, au niveau du muret écroulé d’une terrasse, l’homme qui chevauchait arrêta sa monture. Il l’attacha par la bribe à un arbre rabougri. Rapidement, il se dirigea vers nous, baisa la main de papa et dit :

-  Salut tonton ! Voulez-vous monter le mulet pour le reste du chemin ? Dit-il timidement en souriant.

-  Non ! Merci fiston, nous sommes presque arrivés, nous n’avons plus qu’à monter ce chemin !

Emmitouflé, le capuchon, de sa djellaba rabattu sur sa tête, mon cousin lointain courut reprendre sa monture qui s’était éloignée un peu en rompant vite son entrave. Un troupeau de chèvres et de moutons paissait entre les rochers de la montée. Une fumée blanche se traînait paresseusement dans l’air lumineux en haut. Elle ne semblait pas affecter la pureté de l’air.

Avant de monter la pente raide, nous passâmes à côté de la margelle du puits au flanc du douar de Tagadirt. Presque étourdi de soif, je n’osais pas demander à papa de nous arrêter pour boire à un récipient plein d’eau que je frôlais en montant.

Rien ne semblait vivant autour du puits. Seul le sifflement d’une sorte de moineau troubla l’air. Deux trilles au loin et un corbeau au-dessus de nous, lui répondirent. Puis, fatigués, ou sans doute rendormis, les oiseaux se turent. De nouveau, ce fut le calme mortel pendant de longues et nombreuses minutes.

Nous n’étions pas désespérés, nous étions accablés et fouettés par la douleur. Le vent nous giflait, les cactus nous piquaient et les pierres nous lapidaient.

 – Allah ! Toi, le Miséricordieux ! Ne me laisse pas dans la désolation et le malheur ! Pardonne-moi mes péchés ! Fais que mon fils ne soit pas mort et que la foule devant chez moi ne soit qu’une illusion ! Dit mon père les larmes aux yeux.

Un énorme rocher se tenait menaçant au-dessus de nos têtes. Couleur de chair morte et vidée de son sang, il semblait bouger. Mais c’était un gros nuage qui, passant, donnait cette impression de mobilité à la rocaille. Terriblement malheureux, je voyais mal le monde autour de moi. L’automne empiétant sur l’hiver, couvrait le sentier d’un manteau de feuilles mortes qui voltigeaient telle une peau de serpent.

En grimpant, les yeux gonflés de larmes, je voyais les nombreux arganiers et les figuiers de Barbarie devenir d’un vert bizarre. On aurait dit une purée d’épinards mélangée à du sirop de grenadine. Nous étions accueillis par le chien de mon oncle qui tentait de nous lécher les pieds et remuait la queue en signe de bienvenue et comme pour nous tranquilliser.

Longtemps après, j’allais enfin comprendre que lorsqu’un chien bouge sa queue en tentant de lécher, c’est qu’il n’y a pas eu de mort, surtout pas d’un enfant. 

Arrivés, haletant bruyamment et complètement à bout de forces, à Tagadirt, nous avions des battements de cœur à leur paroxysme. Des bruits lugubres retentissaient dans nos oreilles. Les rochers nous masquaient brutalement tout. Notre respiration était à bout.
Mon oncle vint vite nous accueillir. Les larmes mouillaient toujours nos joues ; la peur nous taraudait. Un court instant, le vent fléchit comme pour nous laisser le silence afin de découvrir la terrible perte.

- Vous l’avez déjà enterré ? Sans même que je le voie ! Lança papa d’une pâleur extrême et sur un ton où la douleur se mélangeait à la colère. Nous étions pleins de poussière et moi d’égratignures.

-  Enterré qui ? Répondit mon oncle sur un ton de parfaite surprise. Il avait les yeux tout ronds et semblait se demander si son frère et son neveu n’étaient pas devenus fous. « En ces temps difficiles et troublés tout est possible ! Ahmed était revenu de France normal ! Mais, maintenant avec tous ces événements de l’indépendance, c’est plus dur de ne pas perdre sa tête ! » Se dit-il enfin.

-  Mais… Mon fils, le bébé… Il est bien mort ?! N’est-ce pas ?! Il lança un regard inquisiteur tel que jamais je ne l’avais vu. Il regarda fixement immobile comme s’il craignait que le monde ne s’écroule autour de lui.

-  Qui t’a dit qu’il est mort ? Il est vivant et en bonne santé ! Dit mon oncle et notre douloureuse angoisse tentait de se muer en perplexité.

-  Il n’est pas mort ? Mais cette foule devant la maison que nous avons bien vue d’Okhrib Oabel ? Pourquoi tous ces gens ? Demanda papa sans se tranquilliser vraiment. Lorsqu’il vit son frère sourire, il se mit en colère et dit : « Tu es bien content, toi, avec tes quatre garçons ! Et moi un seul !... Dis-moi ! Vous l’avez déjà enterré comme mon premier garçon Mohamed et mes deux jumeaux Lahcen et Lhocine que je n’ai jamais vus ? » Demanda Ahmed alors que sa voix flanchait. Il voulut en vain se racler la gorge.

-   Je te répète que ton fils n’est pas mort ! Viens le voir ! Dit mon oncle à son frère en lui prenant la main. Il y avait chez lui une de ces franchises qui n’invitait pas du tout au soupçon. Papa était tout silencieux. Pétrifié. Je tentais de supporter les émotions qui m’habitaient. J’étais dans le même état que mon père. « Mon frère n’est donc pas mort !? » Me dis-je en me délectant de joie en entendant l’échange entre papa et tonton tout en approchant de l’entrée de notre douar.

Un peu avant, un vieil arganier exhibait fièrement sa chevelure frisée avec des tâches verdâtres. Il était curieusement et totalement immobile même exposé au vent, au-dessus du grand rocher de Tagadirt et au milieu de notre immense vallée.  On aurait dit que cet arbre aussi était figé par la surprise. Le douar sentait la roche et les plantes médicinales. Les chiens aboyaient un peu trop fort, comme s’ils avaient senti un tremblement de terre imminent.

Derrière la muraille du douar, surgit un ânier étranger. C’était un marchand ambulant. On appelait « arabe » ce genre d’étranger au douar. Il vendait divers objets notamment des amulettes et des maquillages pour les femmes et parfois des épices. Nous regardâmes autour de nous. Rien n’avait changé. Les montagnes sont restées identiques et impassibles. Le ciel était très beau.

Nous entrâmes rapidement. La grande porte en bois cloutée de notre maison était ouverte mais personne ne pleurait. Je sentis tout de suite l’odeur familière qui n’avait pas changé durant ma longue absence.  Elle groupait celle du foin et des animaux domestiques du rez-de-chaussée et celle du premier étage où vivait ma mère avec son bébé. 

Remontant en hâte l’escalier, nous entendions les cris de mon petit frère. Ils nous parvenaient avec une force inextinguible. Il semblait nous crier : « Détrompez-vous je suis bien vivant ! ». Ses cris couvraient complètement la voix de Radio Maroc qui sortait de notre poste TSF.



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Je vis alors mon petit frère dans notre nouveau salon. Emmailloté dans une très longue sangle plate de tissu blanc, le bébé avait l’air d’une petite momie posée sur le tapis. Maman baisa la main de son mari puis sourit. Je me tins coi. J’avais l’impression que mes neurones étaient en surchauffe. Pour se faire belle, ma mère utilisait juste le k’hol, une poudre noire pour les yeux. Celle-ci allait vite être interdite car des femmes, dit-on, l’auraient utilisée pour empoisonner des personnes.

 -  Détache-le ! Je ne vais pas prendre dans mes bras un paquet très bien ficelé ! Dit Ahmed à sa femme. Mais dès que papa le prit avec ses petites mains libres, il nous sourit et griffa son géniteur.

-  Le malin, il a juste quelques mois et il griffe déjà ! Comme ça je vais avoir moi aussi les égratignures que ton frère s’est faites en tombant plusieurs fois sur le chemin… Car nous courions comme des fous ! Nous avions cru que tu étais mort !

Lorsque l’imam de Tagadirt arriva  pour saluer mon père, ma mère s’éclipsa en nous laissant avec le bébé. La vache de maman beugla et l’âne braya comme pour nous souhaiter la bienvenue. Mon oncle remonta pour nous rejoindre.

Nous étions dans le nouveau salon récemment construit et bien fini avec des peintures multicolores. Il occupait le coin nord-est au premier étage de la maison, au-dessus de la falaise. Des fenêtres des deux côtés, on avait une vue complètement dégagée sur de très beaux paysages. Au nord nous avions toute la grande vallée avec au fond, à l’horizon, les cimes neigeuses de la chaîne du Grand Atlas. Un air pur et frais soufflait. J’en avalais sans modération des chapelets infinis de litres. La douleur d’il y avait peu, laissait place à une véritable joie de vivre. J’entendis gargouiller mon ventre.

- Ahmed, tu parles de mort, pourquoi ? demanda mon oncle M’hamed d’une voix qui trahissait son exaspération.

-  Je t’ai dit que lorsque nous sommes arrivés sur l’autre versant en face du douar, et à côté des ruines d’Oabel, nous avons vu une foule à l’entrée de la maison. Pourquoi cette foule ? Et pourquoi nous avons entendu en arrivant : « Tikzinte ghi guenna ! (la chienne est au ciel) Est-ce qu’une chienne du douar est morte ou quoi ?

-  Les gens de Tagadirt sont venus écouter Radio Maroc qui parle dans leur tachelhite (parler amazigh) sur le poste TSF que tu as apporté avec toi la dernière fois ! Ils ont entendu que les Russes ont envoyé une chienne dans le ciel, et tout le monde s’intéresse à cette chienne au-dessus de nos têtes ! Dit mon oncle en riant.

-  La Radio ment ! Les Russes ne peuvent pas envoyer un chien, encore moins une chienne dans le ciel qui est le royaume d’Allah ! Ils ne peuvent pas nous faire ça ! Ils l’ont seulement lancée sur la lune pour l’empêcher de continuer à briller et pousser les Musulmans à ne pas prier et à ne pas faire ramadan ! Dit l’imam en essayant  d’ouvrir grands ses yeux de loup. Papa sortit une enveloppe et la lui remit.

Comme la plupart des religieux musulmans, notre imam avait en horreur tous les animaux surtout le chien, l’âne et la vache. Originaire d’une tribu voisine aussi fauchée que les blés au mois d’août, il adorait l’argent plus que tout. Il avait fait ses études dans une école coranique de la région. Marié et père de deux enfants, il laissait son épouse aider ses parents à lui et venait occuper le poste d’imam dans notre douar....
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Résultat de recherche d'images pour "tradition bébé sanglé infooriginal" C'est bien moi à gauche de la photo et à l'époque où je regardais les culottes fatales pendant que mon frère arrivait au monde... C'était juste devant le portillon sous le comptoir où je m'asseyais à contempler les jambes et les culottes au-dessus de ma tête...

24 ans après, alors que l'indépendance arrivait à l'âge adulte, tout en laissant le pouvoir dans l'adolescence, papa fut un des très rares musulmans à continuer de vendre les alcools. Mais comme la vie passe vite, il arriva à 76 ans... Quelques mois avant sa fin il déclara:"Y a une pluie d'argent dans le magasin". En effet, il n'arrivait plus à bien compter les recettes qui remplissaient de gros sacs de farine vides.

Il mourut donc à Rabat le 11/07/1981 entre les mains de feu le fameux docteur Abdelkrim El Khatib et fut enterré au cimetière des martyrs... Allah irahmou ! Qu'il repose en paix heureux d'avoir bien vécu sans exploiter des humains ni les voler ni  les tromper, ni leur vendre des mensonges !


Pour avoir ce roman en papier ou en numérique, tapez le titre sur Google ou bien voici ci-dessous le lien:
 https://www.edilivre.com/culottes-fatales-et-djihad-du-camembert-said-lemlih.html




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