Je vous offre, ci-dessous, le premier jet du premier des 26 chapitres de mon nouvel ouvrage intitulé "Chanson des enfants de la Mission". 26 chapitres comme les 26 lettres de l'alphabet !
Cet écrit
ne vise ni à
juger
ni à critiquer
les jeunes
marocains
scolarisés dans
les
établissements français,
puisque j’ai
fait partie d’eux.
Il s’agit
d’un travail
littéraire, un regard décalé
qui veut s’adresser essentiellement à
ces mêmes jeunes, ainsi qu’au public. Ce sont
des
réflexions ironiques, des anecdotes
éducatives, des
fulgurances poétiques, des punchlines
percutantes.
Au début, fut le Verbe et la Vérité.
Ils se marièrent et donnèrent deux « v » renversés. Ce petit va s’appeler Mensonge. Il devint un
génie fécond et prometteur. Divins mensonges. Mais évitons de trop
philosopher ! Vivons plutôt bien et amusons-nous puisqu’il n’y a
qu’une seule vie ! Tout le monde le dit et en rit. Il en rit
dramatiquement !
Lorsqu’après l’indépendance du Maroc
- ce pays « pur arabe » et « pur musulman », dit-on - les
armées françaises quittèrent ce bled, elles furent suivies par presque tous les
Européens natifs d’ici et peu après, par l’immense majorité des Juifs
marocains. Une institution vit le jour. Elle fut baptisée « Mission
Universitaire et Culturelle Française au Maroc ». Elle se voulait comme un
légitime refuge pour les enfants des Français et des Juifs qui restaient. Composé
de sept mots tels les sept cieux de la mythologie, son nom était aussi long que
ceux de certains égyptiens.
En outre, la France visait, en
principe, à répandre un zest des Lumières dans l’ex empire chérifien après
l’avoir pacifié et réunifié durant 50 ans de combats au prix de milliers de
morts des deux côtés. Elle l’a mis sur les rails du progrès après avoir fait la
paix entre les deux frères sultans : Moulay Abel Aziz de Fès et Moulay
Hafid de Marrakech qui s’entre-tuaient sans pitié. Aîné, celui-ci, allait
devenir le Sultan du Maroc même si c’était le plus xénophobe, le plus refuznik
de la civilisation triomphante des « mécréants » en général occidentaux
et français en particulier.
Derrière et à côté du frère et
successeur de Moulay Hafid, le sultan Moulay Youssef puis de son fils le roi
Mohamed V, les fameux nationalistes faisaient de la surenchère nationaliste de
plus en plus insistante et allant crescendo. Se voulant d’abord arabes et
musulmans, ils manquaient franchement de
patriotisme et d’honnêteté. Ils gommaient les Amazighs, les Juifs et tous les
autres substrats et les adstrats culturels et surtout linguistiques.
Généralement, ils ont été plus
panarabes et plus panislamiques que marocains. L’essentiel de leur discours
était basé sur un gros mensonge disant que les colonialistes ont divisé
l’ « ouma islamia » ; alors que sans ces bien
« méchants étrangers », rien qu’au Maroc il y aurait eu cinq ou six
Etats, pire que dans les Balkans. Ils disait « Les Français occupent notre
royaume, nous devons les expulser pour récupérer nos droits spoliés afin
d’édifier une société plus juste, plus fraternelle et plus solidaire dans le
cadre d’un seul Etat arabo-islamique « aussi grand que les USA ».
Tout en buvant bien du champagne et
de bons vins, ces nationalistes ont signé, à Aix-Les-Bains, pour une
indépendance au détail. Ils ont dit et redit qu’avec l’islam et la langue arabe
on pourra créer une société meilleure que celle des « mécréants ». C’est-à-dire plus juste, plus égalitaire, plus
fraternelle, et plus avancée. Le principal parti indépendantiste dit explicitement
militer pour un « égalitarisme ». L’arrivée au pouvoir du colonel
Nasser en Egypte aggrava la fuite en avant du panarabisme.
Notre indépendance a donc été érigée
en mythologie. Elle a donné une réalité biaisée car elle a été conduite par un
mouvement essentiellement étranger et précisément moyen-oriental. C’est-à-dire
avec des sources situées à des milliers de kilomètres de notre royaume. Ces
nationalistes ont escroqué le désir légitime d’émancipation du peuple marocain
amazigho-judéo-arabe. Ils ont voulu enterrer les deux tiers de notre identité,
d’où leur cuisant échec historique.
Au bout de plus de soixante-sept ans, le résultat est là : C’est le fiasco et l’échec total et absolu !
Au lieu de construire du mieux, on a détruit ce qu’il y avait de meilleur. La
liberté est emprisonnée par une certaine charia molle, l’égalité laisse la
place à un égalitarisme dramatiquement caricatural où les nantis se
reproduisent allègrement. La fraternité est écrasée puis sciée par la SCIE
(Société de Consommation Individualiste et Egoïste). Une scie made in Occident
capitaliste, une scie toute neuve avec de belles dents diaboliquement coupantes, une scie bénie par un clergé dominant et aux abois !
Trop souvent, on oublie que la
lumière n’est pas matière et qu’elle est plus belle lorsqu’elle est bien
partagée. Ainsi, après avoir éclairé tous les indigènes durant quelques
décennies, les Français les abandonnèrent apparemment car en réalité seule
l’immense majorité du peuple fut laissée aux obscurantistes moyen-orientaux et
moyenâgeux. La minorité foncièrement hypocrite reste souvent intimement liée à
la France qui la protège et lui donne même la nationalité française sur un plat
d’argent. Il suffit de la demander, même pas la peine de l’acheter au souk où
elle est vendue par les traîtres à la patrie des Lumières (la France).
Si on veut appeler un chat, un chat,
au risque de choquer et de froisser beaucoup, les nationalistes étaient en
majorité des agents de l’impérialisme arabe et musulman du Moyen Orient.
Souvent des agents doubles avec l’argent de plus en plus déifié. Après avoir
accédé au pouvoir et s’être bien enrichis, ces égoïstes narcissiques allaient se
disputer pour avoir suffisamment de
places pour leurs progénitures dans ces beaux établissements de la bénéfique et
généreuse Mission Universitaire et Culturelle Française au Maroc.
Parallèlement, ils se sont mis à réarabiser et à réislamiser à outrance l’école publique à tous les niveaux. Ce qui a amené le premier doyen de l’Université marocaine naissante, le grand et célèbre André Julien, ami du Roi Mohamed V, à démissionner et à jeter l’éponge. L’arabisation à outrance a aussi et paradoxalement rendu un grand service aux Sionistes (qui sont fort légitimes) en poussant dehors la communauté juive marocaine. L’arabe utilisé est la langue classique d’Arabie, du coran et de la charia. En 2024, l'Education Nationale sera dans l'impasse avec des enseignants islamistes parfois hyper bornés !
Cette langue arabe que les
nationalistes apportaient était exclusivement celle du Caire, de Damas, de Beyrouth et de
Baghdâd avec ses adstrats persans, turcs et indo pakistanais et ses substrats
sémitiques. Autrement dit des parlers loin de plus de cinq mille kilomètres du
Maroc. Cette langue arabe classique rejetait systématiquement, comme on rejette
quelqu’un de pestiférés, tous les substrats et les adstrats amazighs, hébreux
marocains et latins. Elle dominait le royaume tel une reine vierge âgée de plus
de mille cinq cents ans. Une reine forcément folle !
Les établissements de la Mission
française étaient devenus un refuge légitime pour les jeunes juifs marocains
restant et pour les enfants de toutes les minorités non musulmanes et non
arabophones. L’école publique marocaine se voulant pure arabe et pure musulmane, les
étrangers n’y avaient donc pas de place. Le catéchisme islamique y était et y est toujours obligatoire. Cette éducation allait former une jeunesse islamiste et mener le royaume dans une belle
impasse civilisationnelle. On aura un pays malade avec deux têtes : l’une
occidentale et l’autre orientale. Authenticité et modernité ? De la poudre aux yeux !
La République Française anticléricale par essence, faisait preuve avec son institution d’une réelle âme de missionnaire. L’Ambassadeur étant alors l’archevêque et le Ministre le pape. C’est une mission dont le vrai dieu est le Fric puisque seule une minorité de profiteurs du système peut y scolariser ses rejetons en payant plusieurs SMIG marocains. Ces salaires de misère quasiment gelés depuis l’indépendance, ne s’améliorent que très faiblement suite à des drames ou pour les prévenir. Autrement dit ils résultent de partages léonins.
En 2022, la scolarisation d’un enfant de la maternelle au bac, à la Mission coûte plus de cent millions (cent mille Euros) ! Soit plus de 40 ans de salaire de la majorité des travailleurs marocains ! Et dans le royaume, on trouve cette injustice « normale » ! Pire ou mieux on rejette la responsabilité de ce monkar (interdit islamique) sur Allah !
Mais, vite, les Français se rendirent
compte que le terme « Mission » avait des significations dérangeantes
aussi bien pour les chapelles françaises bien pensantes de la gauche laïque que
pour la bourgeoisie marocaine. Stupidement, celle-ci, avec son islam de façade,
se croyait vaccinée et au-dessus de toute perméabilité aux apports étrangers et
plus précisément des genres missionnaires occidentaux. Ainsi, après les avoir
scolarisés à la Mission, un riche aalem (savant en islam, membre du clergé) se
retrouve avec des petits ne priant pas, buvant l’alcool, refusant de baiser
sa main, pire sa fille refuse de porter le voile.
Très mal masquée, cette Mission
dérangeait les socialistes de la dernière averse. On changea donc son nom
plusieurs fois jusqu’à finir par la couper en tranches : On aura alors,
par exemple, les IF (Instituts Français) et les ESF (Etablissements Scolaires
Français), les LF (Lycées Français) comme au Brésil ou au Qatar ou dans
d’autres pays qui n’ont jamais été colonisés par la France. C’est comme une
fatma qui porte la burqa et sa photo accrochée à ce même voile.
Autrement dit on a fini par normaliser la
« Mission Universitaire et Culturelle Française au Maroc » en la dissolvant tel un tranquillisant
dans un verre d’eau pour le foie des sidis et des lallas (foie = enfant chez
les Marocains). Un tranquillisant pour la bourgeoisie et pour tous les
profiteurs du système. Je suis aussi profiteur de ce système, je le confirme en
passant. Et la bonne conscience de la bourgeoisie illuminée est sauvée.
Or, la mission française au Maroc
est toujours vivante telle quelle. Comme un phénix, elle renaît sans arrêt de
ses cendres. Elle se valorise et se renforce même au niveau du développement de
la ségrégation éducative immorale et
peut-être même criminelle. Excusez-moi pour cette littérature peut-être
excessive mais c’est l’expression minimum d’une colère qui a atteint le maximum.
L’immense majorité des enfants du peuple sont acculés à subir un système éducatif public apporté par les Français mais trahi par les Marocains parvenus y compris et en premiers par les vaillants « Nationalistes ». Ces tristes fossoyeurs de l’école publique qui avaient déjà « leurs » écoles de Talibans, avant l’indépendance vont développer et aggraver un commerce inavoué où l’éducation est strictement subordonnée au pouvoir de l’argent. Ce qui a de graves méfaits collatéraux… Le chef du parti islamiste fait des montagnes de beurre dans son groupe scolaire à Rabat Salé !
Ainsi, au moment où j’écris ces
lignes, le trente-deuxième ministre marocain de l’Education Nationale du
royaume scolarise ses rejetons au lycée français de Rabat (Descartes). Quelques
mois avant sa nomination, ce vizir était allé manifester et participer à un
sit-in avec d’autres parents de diverses nationalités devant l’établissement
français contre une augmentation des prix de scolarité qui étaient déjà
équivalents à plusieurs fois le SMIG marocain !
Petit à petit, ces établissements
français sont devenus la crème d’un enseignement privé marocain formé trop
souvent de divers établissements faussement pédagogiques et purement
mercantiles. Telles des sociétés anonymes, ils se développent en groupes qui
rapportent gros à des individus qui n’ont presque toujours strictement rien à
voir avec le métier d’éducation. C’est l’éducation des « bou chkara »
(riches proprios). Bou chkara dial lakhraya.
Ainsi, un ancien maçon, devenu
promoteur immobilier, se lance dans le très lucratif domaine de l’enseignement
privé. Un menuisier devient propriétaire d’un groupe scolaire où ses enfants
ont des salaires de colonels majors voire de général tout en faisant
quotidiennement des grasses matinées. C’est une petite armée dont le dieu est
le fric et l’hypocrisie est le quotidien et la belle comédie burlesque est la pédagogie.
Ces profiteurs d’un terrible système
mafieux, ségrégationniste, abominablement engraissés sont, à présent, parvenus à former de
puissants lobbies et d’obscures mafias qui gangrènent impunément le pauvre et
prétentieux Ministère de l’Education Nationale. Le pourrissement de ce
département dépasse le rouge et le noir. Il continue vers le drame final
lorsque les victimes socialement majoritaires, se désintoxiqueront et se
réveilleront. In chae Allah !
La pratique de cette Mission
Française contredit les meilleurs des principes de 1789 et juste après. A « tous les enfants
naissent égaux… » Elle substitue : « Les enfants naissent
inégaux, ceux qui ont la chance d’avoir un parent riche ou serviteur du Makhzen
peuvent être scolarisés, les autres n’ont qu’à se débrouiller car l’argent est
dieu et nul ne connait les voies du Seigneur qui s’occupe de partager les
richesses ». C’est de l’humanisme à la charia molle !
Ainsi, plus de deux siècles après,
la Révolution Française est trahie. Elle l’est pour les beaux yeux de Berbères
arabisés et parvenus après avoir déshérité et écrasé systématiquement et telles
des punaises, leurs frères et leurs sœurs avec des partages léonins
abrutissants et démoralisants. Ainsi, la République sert les chiens corrompus
et les délinquants impunis. Les voyous et leurs descendants !
La France aurait dû, par exemple,
interdire ses établissements scolaires aux enfants des fonctionnaires de l’Etat
marocain qui seraient ainsi obligés de scolariser leurs rejetons dans les
écoles de leur employeur, l’Etat marocain. Mais la vérité c’est que la
République agit ici au Maroc comme une prétendue innocente vierge qui travaille
dans et pour un bordel. Elle s’y occupe des enfants de la patronne.
Pire cette mission est devenue la
locomotive d’un enseignement basé sur l’argent : Ses prix sont parmi les
plus élevés. On dirait que c’est le
profit qui y règne : Pour un simple test linguistique en français, on fait
payer aux examinés presque un SMIG marocain !!!
Notre Education Nationale est devenue un système en perdition devant la commercialisation de l’éducation. En cherchant des moyens pour immigrer clandestinement, les enfants des écoles publiques rêvent de devenir, une fois au paradis étranger, des « enfants de la Mission ». Les meilleurs éléments parmi eux retrouvent le train de cette mission dans les Grandes Ecoles Françaises en France. Mais c’est une minorité qui se réduit telle une peau de chagrin. En 2024, les heureux élus sont au nombre de 40 !
Or, comme tous les bipèdes, ces
enfants de la Mission ont la même constitution physique que tous les autres
enfants : Ils mangent, chient, pissent, se déplacent, parlent, font des
bêtises etc... A l’école maternelle, ils commencent par jouer puis par
apprendre l’alphabet…
Comme tous les nantis, ils sont
généralement pressés. Soyons donc brefs comme eux, pour tenter d’être en
symbiose avec eux… Et disons tout haut que ces enfants sont forcément
innocents. Ils ne sont donc nullement responsables des délits et des crimes que
commettent leurs parents pour payer à chacun d’eux un train de vie plusieurs
fois supérieur au gain moyen d’une famille nombreuse d’un travailleur marocain.
Voici votre chanson ô gentils,
beaux, roses, épanouis, bien nourris, intelligents, bien élevés, élus par Allah
et chanceux enfants de la Mission. Ne confondez pas cette chanson avec l’hymne
national marocain que vous avez le plein droit d’ignorer car vous êtes
au-dessus de cette maladie infantile de l’humanisme que constitue le bien
triste et têtu nationalisme. Si vous le voulez, vous apprendrez cette
chanson quand vous serez parlementaire, ministre ou PDG d’un grand office
« national ».
Vous apprendrez la chanson nationale
lorsque vous en aurez besoin. D’ailleurs avec l’argent on peut acheter cent
nationalités voire plus sans avoir la moindre idée des hymnes nationaux. La
seule chose qu’il ne faut jamais ni mépriser, ni oublier c’est le fric-dieu, le
reste, tout le reste, ça s’achète. C’est malheureux. C’est même dramatique.
C’est terrible et catastrophique sauf qu’il y a un espoir bien tenace. Espoir
d’un autre monde, meilleur que l’actuel ! Un monde où l’argent ne soit
plus l’alpha et l’oméga de l’existence.
Nous sommes les enfants de la
mission
Nous
avons toujours une mission
Bien réussir
Ou mourir
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