Déséquilibre spirituel dans notre tribu et ses conséquences

La première moitié du siècle passé, ma famille LEMLIH était composée de deux parents, de deux filles et de deux garçons M'hamed et  Ahmed. M'hamed s'installa à Meknès où il ouvrit une épicerie avec alcools. Ahmed, mon père partit très tôt, à moins de vingt ans d'âge, en France. Mon oncle eut sept enfants dont six ont survécu alors que papa eut huit enfants dont quatre ont survécu. Les quinze petits lemlih sont tous nés dans l'Anti Atlas. On laissait les femmes dans la montagne et comme il n'y avait pas de moyens contraceptifs, on faisait des enfants aux femmes "arabes" de la ville. Mon père et son frère ont vécu plus de vingt ans parmi et avec les "mécréants"(juifs et chrétiens). 

En France, mon géniteur vécut durant vingt ans sous la troisième république. Les mouvements anti cléricaux et anti religieux y étaient très actifs surtout dans la classe ouvrière. Bref sans faire d'études philosophiques, mon père perdit la pratique de l'islam. A Paris, il passait souvent devant la grande mosquée -le plus souvent vide- sans jamais y mettre les pieds sauf lorsqu'il fuyait les Allemands, il y passa une nuit en attendant de pouvoir monter dans le train à la gare d'Austerlitz  en face. La mosquée était archi comble. Comme mon père faisait partie de la CGT il avait peur d'être envoyé en Allemagne par les Nazis.

Revenu au Maroc, papa resta lui même: le plus français de la famille. Or au Maroc la spiritualité est devenue synonyme de pratique islamique surtout après le départ des Juifs et l'utilisation par Hassan II de l'islam contre la gauche. J'étais élève à l'école européenne du Camp Mangin. Le maître d'arabe me répétait que mon père commettait un péché en vendant des alcools et qu'il irait bruler en enfer ! Je répétais cela à papa qui restait bouche cousue ! Et je priais durant six ans jusqu'au lycée Ibn Abbad. 

Un couple de Français trotskistes, client de mon père m'invitait chez lui, le mari était prof à Ibn Abbad. Hassan II décida d'obliger les lycéens à prier. Ainsi j'ai prié avec tous les élèves dans le stade de hand ball. Et ce fut ma dernière prière. Je gouttai du Ricard chez les trotskistes qui avaient ramassé un chien et l'ont appelé "Chabi Laziz": En rentrant chez eux, Hassan II commençait un discours radio télévisé. Le Roi commença par "chaabi laziz" (=Cher peuple). Ensuite, toujours lycéen, je devins président  du Club Inter Act créé, parrainé et financé par le Rotary Club de Marrakech. Je disposais d'un beau local très bien décoré et avec bar et du whisky à gogo ! Puis la police obligea le Rotary à fermer notre local. Et je me retrouvais dans un chantier de jeunesse animé par Paul Pascon de l'Office du Haouz ! Nous allions travailler à passer la chaux et à repeindre des écoles de la région de Marrakech.

Autrement dit, mon vécu, mes voyages, mes études et mes lectures m'ont permis d'avoir une spiritualité et un équilibre psychique qui n'ont pas besoin de pratiques islamiques. Au soir de mon existence, je continue de chercher à comprendre la vie sachant que je quitterai ce monde en emportant des questions sans réponse. Prier c'est pour un équilibre subjectif. Mon fils junior  de 16 ans, prie bien. Je ne dis rien ! J'espère qu'il ne sera pas intoxiqué par l'islamisme ambiant ! Etre un musulman light est de toute façon mieux qu'être un alcoolique, sans éducation, sans morale, sans esprit de famille ni respect pour les ainés et les vieux .

Paradoxalement les descendants de mon oncle, ont été intoxiqués aux 3/4  par l'islamisme ambiant surtout leur deuxième génération. Le halal les a conduits sur l'autoroute de la misère. En effet le halal ne rapporte que dans les pays non musulmans ! Un ami harki  de Roubaix est devenu très riche à partir d'une boucherie halal. Il a des biens au Maroc, en Belgique, au Brésil et bien sur en France !

Mais être moderne ce n'est pas avoir un bar chez soi où on boit avec la femme et le beau père ! Au souk de la tribu un homme relativement bien cultivé mais très musulman dit :"Wili ! Wili ! un descendant de la tribu a un bar chez lui ! Il boit avec sa femme et son beau père ! Peut-être qu'il font une partouze ! D'ailleurs les nosranis en font regarde dans les sites porno ! L'inceste ? Ils s'en moquent ! La fin du monde est proche !" Un islamiste qui écoutait se dit :"Ah ! Si j'avais une arme je serai parti faire du djihad et tuer ce mécréant pour aller au paradis !" Une des dernières belles œuvres de Hassan II et de nos frères français a été de désarmer la population marocaine ! 

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Chère lectrice, cher lecteur, je vous invite à prendre une bouteille à Victoria Drink Store ou à Champion market ou dans les enseignes créées et dirigées par mon  frère Abdellah LEMLIH et son fils Jamal LEMLIH à partir du commerce d'alcools de feu mon père Ahmed LEMLIH. Ils ont modernisé le commerce des alcools au Maroc et sont devenus des contribuables exemplaires ! Chez eux, vous aurez un accueil aimable et chaleureux.