Maroc: Retour du service militaire par peur d'une révolution

 
C'est mon ami Ali Bouabid qui a écrit le texte ci dessous tandis que la peur d'une révolution je la prends d'un post de mon ami marrakechi Mustapha Belghiti...
L'argent pour ce service ? Le prendre des écoles privées où l'on devient riche en une semaine !

Service national : Servir la nation devrait susciter l’enthousiasme et non l’appréhension

Les motifs qui justifient l’instauration d’un service national, civique et militaire, répondent plus que jamais, à une impérieuse nécessité. Celle qui nous incombe à tous de réinvestir à nouveau frais le collectif pour refaire société, en y injectant cette dose de sens qui lui fait aujourd’hui cruellement défaut.

A l’aune de cette ambition, et en dépit des motivations louables et formelles qu’il affiche, le projet de loi de restauration du service militaire apparaît comme sous-dimensionné. Une sensation de gâchis s’en dégage.

D’abord sa conception étriquée (pourquoi seulement militaire ?) et les conditions inutilement précipitées de son adoption laissent en effet penser qu’il est prioritairement guidé, fut ce implicitement, par la seule crainte que fait peser sur l’ordre public cette catégorie en déshérence des « 15 à 24 ans qui ne travaillent pas, ne sont pas à l’école et ne suivent aucune formation » et non par la volonté de provoquer un véritable élan collectif auquel les jeunes de toutes les catégories sociales pourraient adhérer.

Gâchis ensuite, car hanté par cette crainte l’on semble perdre de vue le fait que les incivilités et le manque citoyenneté ne sont pas l’apanage des seuls démunis....Loin s’en faut .... Les classes moyennes ne sont franchement pas plus en reste. Sans évoquer cette arrogance condescendante parmi les nantis qui piétinent allègrement l’ordre public et ignorent tout, des règles élémentaires du vivre ensemble.

Gâchis enfin car, s’il est un sujet qui par son objet même nécessite un débat préalable préfigurant une dynamique mobilisatrice en amont, c’est bien celui là. Que dire en outre de la portée des dispositions constitutionnelles en matière d’implication des jeunes dans les politiques publiques, quand sur un sujet qui les concernent au premier chef, aucune consultation préalable n’est organisée ?

Faut il le rappeler, le temps du débat sur un tel sujet n’est jamais un luxe... Il nous faut le prendre (que le parlement joue son rôle) , pour produire un texte à l’élaboration duquel les jeunes auront eu le sentiment d’avoir participé ; un texte dans lequel ils pourront se retrouver pour s’en approprier le sens profond..... Ne l’oublions pas, le débat avec les jeunes sur un tel sujet participe déjà de l’apprentissage de la citoyenneté. Prenons donc le temps, comme ailleurs, de faire un « beau texte »....

Ali Bouabid