jeudi 23 novembre 2017

L'ambition marocaine est plutôt bien malgré les partages léonins

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Mon ami Abdeslam Seddiki, docteur en économie et ministre (sortant) de l'emploi et des affaires sociales du Maroc, a écrit:

L’Ambition, est le terme leitmotiv du dernier rapport publié par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et Bank Al Maghrib (BAM) sur la richesse globale du pays et son évolution durant la période 1999-2013. Ce travail, d’une importance capitale, est effectué à la demande du Souverain qui a chargé, dans son discours du Trône le 30 juillet 2014, ces deux institutions d’élaborer un rapport exhaustif sur la richesse globale et plus précisément le capital immatériel.
 
Ce faisant, il s’agit de dépasser les approches traditionnelles mesurant la richesse nationale par le seul indicateur du PIB, lequel ne retient que les flux monétaires et dont l'économiste démographe Alfred Sauvy (suite à Keynes) a montré déjà les limites en prononçant la boutade suivante : « Épousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB» ! 


Par la suite et à partir des années 90 du siècle dernier, le PNUD a introduit la notion de l’IDH (Indice de Développement Humain) qui intègre, outre l’indicateur du revenu national, les indicateurs relatifs à la santé et à l’éducation. Ce qui constitue un progrès réel pour mesurer le degré de satisfaction des besoins basiques de la population.

Ainsi, les pays qui occupent le peloton de tête en matière de l’IDH (pays scandinaves) ne sont pas forcément ceux qui dégagent le revenu le plus élevé par habitant. 

Avec l’élaboration de la richesse globale, c’est un nouveau palier dans la connaissance qui est franchi donnant ainsi une radioscopie plus fine et plus complète de la situation d’un pays donné. Pour ce faire, les rédacteurs dudit rapport ont adopté la méthodologie de la Banque Mondiale(BM) en l’enrichissant à la lumière des spécificités marocaines. 


Ainsi, la richesse globale est définie par la BM comme étant « le cumul du capital produit, du capital naturel, du capital immatériel et du stock des avoirs extérieurs nets ». Cette définition a fait l’objet d’un ajustement par le CESE et BAM en introduisant deux variables : d’une part, en déduisant les dépenses d’éducation des flux de consommation futurs en tant que celles-ci constituent, à juste titre, des dépenses d’investissement ; d’autre part, en intégrant les ressources halieutiques dans l’évaluation du capital naturel.
 
Sur cette base, et avec toutes les réserves d’usage eu égard aux difficultés méthodologiques, la richesse globale du Royaume est passée de 5904 MM DH en 1999 à 12833 MM DH en 2013 et dont le capital immatériel (humain, social et institutionnel) représente 73%. Le capital produit (capital physique et stock du capital foncier) a évolué respectivement de 1352 MM DH à 3193 MMDH.


Sans rentrer dans les dédales des chiffres et statistiques, intéressons-nous aux recommandations du rapport à même de rentrer le pays dans « l’émergence sociétale ». L’action future pour développer la richesse globale du pays et d’en assurer une répartition équitable doit prendre appui sur sept leviers principaux : renforcer les compétences du capital humain, consolider le capital institutionnel, bâtir un nouveau Pacte Social, consolider le socle commun de valeurs et ériger la culture en levier de développement, assurer une transformation structurelle de l’économie, inscrire le modèle de développement dans la durabilité, faire du Maroc un pôle de stabilité et de partenariat solidaire. 


Au total, 50 mesures concrètes sont déclinées, sous forme de recommandations, pour mettre en œuvre cette « ambition collective ». Un véritable programme en somme pour l’avenir du pays. Tous les ingrédients y sont réunis pour bâtir un nouveau modèle de développement qui répond aux attentes des citoyens.

Il ya tout lieu d’espérer que ce rapport qui a mobilisé beaucoup d’effort et d’énergie ne subira pas le même sort que les rapports qui l’ont précédé. Au travail !!


Ainsi donc, la richesse du royaume passe du simple au double en quinze ans ! C'est comme certains bilans dont seuls les experts connaissent les secrets... car il y a la comptabilité  qui a un aspect mythologique et mystificateur... Quant à la science économique, ce n'est qu'une littérature ! Mon autre ami économiste, feu Driss Ben Ali a convenu avec moi, dix jours avant de mourir, que la science économique n'est pas du tout une science exacte, c'est une littérature !

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