jeudi 5 juin 2014

Maroc: Réveillez-vous ! Agadir est en danger...



Je ne voudrais pas jouer les Cassandre, mais je voudrais seulement tirer l'alarme sur la crise hydrique qui guette le Grand Agadir...
L'an dernier lorsque  la camarade Charafat Afailal a été nommée ministre chargée de l'eau dans le second gouvernement Benkirane, je lui ai suggéré, dans mon message de félicitation de s'inspirer de l'expérience israelienne en matière de gestion des ressources hydriques et comme j'assistais, le même jour, à un gaspillage de cet or bleu dans une grosse fuite à Tassila (zone industrielle d'Agadir)  où beaucoup d'eau a coulé pendant près de 20 heures, j'ai demandé à la ministre de prendre des mesures contre la RAMSA (Régie Autonome Multiservices d'Agadir). La ministre m'a répondu que cette régie n'est pas sous sa tutelle..
Des mois sont passés...
Aujourd'hui, j'apprends qu'on examine l'éventualité de construire une usine de dessalement de l'eau de mer pour Agadir... Une usine qui utilisera comme énergie du pétrole... Et que tous les barrages de la région sont au rouge... La région du Souss aussi grande qu'Israel avec moitié moins d'habitants et avec plus de ressources hydiques, gère très mal son eau...
En attendant, lorsque je parle à des élus municipaux, ils me répondent tous que la RAMSA est hors de leurs compétences... 
Si le conseil municipal, dans sa prochaine réunion du lundi 09/06/2014, ne tire pas l'alarme face au danger hydrique. comme me l'ont promis des membres du bureau, si ce conseil n'organise pas une session extraordinaire sur la question de l'eau, suivie d'une vigoureuse campagne contre le gaspillage, il ferait preuve d'une grave inconscience...
En effet, il n'est pas nécessaire d'être spécialiste en météorologie pour comprendre que les grandes sécheresses sont cycliques et que le retour de celle des années 80 est inévitable: Pas une goutte du ciel même si nous avions un gouvernement entièrement composé d'islamistes dosés à 100 %, c'est-à-dire tous des saints qui ne font que du bien et n'arrêtent pas de prier... Le ciel n'enverrait, dans le meilleur des cas, que quelques orages plus proches de la colère que de la pitié...
Or, dans ces années 80-là, il n'y avait même pas la moitié du nombre des habitants d'aujourd'hui, ni le même nombre d'hôtels. Les besoins en eau étaient certainement moins du quart de ce qu'ils sont à présent...  Le vaste quartier d'Illigh n'existait pas. Ce quartier peuplé de gens généralement très riches habitant des villas de plus de 1 000 m2 qui disposent presque toutes de grandes piscines...
Ces inconscients nantis ne pourront pas défendre, avec des kalachs, leur "tanod'f" (réservoires d'eau en tamazight locale) lorsque des centaines d'êtres humains auront soif !...

Sans eau: plus de tourisme, plus d'investissements, plus de paix sociale, plus de fruits et légumes, plus de vie....

 

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