samedi 2 janvier 2021

Sahara marocain: Emmanuel et Brigitte Macron à Dakhla.

M. Macron, va-t-il pouvoir déplaire à Alger ? 


Début 2020, je remettais mon ouvrage inédit Mac Rond au carré mecquois, à une amie d'Amiens, une connaissance de la première dame de France Brigitte Macron d'Amiens aussi. Quelques semaines après, elle me dit que mon texte contient un passage où je parle de la peau d'une momie et que Madame Brigitte pourrait comprendre, dans un survol rapide, qu'il s'agit d'elle, alors que ce n'est pas du tout le cas ! Au mois de mars j'ai tiré mes 400 pages à Agadir puis sans contrôler je les ai envoyées à Gallimard qui m'a répondu que le roman est en désordre... Bref c'est une fiction qui raconte un long cauchemar de Brigitte Macron à l'Elysée.: La France tombe entre les mains du DINER (Directoire Islamique National pour l'Entreprise de Redressement)... Et celui-ci donne le jet présidentiel et deux passeports aux noms de Mohamed Macron et de Khadija Macron au couple p                                                                                               l'Egypte (Loqsor puis le Sinai où leur jet tombe en panne. Un dieu problématique leur parle d'un Buisson Ardent et enfin à la Mecque. Tournant autour de la Kaaba dans le sens des aiguilles d'une montre, elle reçoit un coup de matraque d'un policier saoudien et se réveille dans son lit de l'Elysée !

Cet article a été publié en janvier. Début avril, le parti politique des Macron  ouvre une antenne à Dakhla ! Merci ! Et vive la France !  

Je vous offre, ci-dessous, le passage à Dakhla, dans le Sahara marocain. J'espère qu'Emmanuel Macron fera comme Donald Trump et reconnaitra la marocanité de ce Sahara marocain depuis deux mille ans, depuis quand le Maroc était juste amazigho-juif !                     Cette reconnaissance permettra aux Marocains d'oublier que la France a découpé leur Sahara Oriental pour l'intégrer dans son Algérie Française ! Cette fille ingrate devenue malade de l'impérialisme arabe sous développé !


 8  Le Sahara et les fruits de mer aphrodisiaques

Arrivés à l’aéroport de Dakhla, dans le Sahara Occidental Marocain, les Mac Rond sont surpris par un accueil particulièrement chaleureux. Des groupes folkloriques sahraouis et amazighs sont alignés à la descente d’avion au bord d’un très long tapis rouge. Une grande rangée assise avec des tam tam sur les jambes et derrière elle, une autre rangée debout et chantante. Une jeune fille en costume de la région présente des dattes et du lait de chamelle au couple français. Un autre groupe de femmes complètement emballées dans du tissu fin multicolore, danse. Elles se tordent rapidement, à droite, puis à gauche, puis en avant, ensuite en arrière en tenant fermement leurs voiles. On dirait un bouquet de  fleurs multicolores serrées  qui se tordent pour se libérer.  Le Ministre marocain des Affaires Etrangères est à la tête des autorités locales et régionales accueillantes.

Le couple français débarque avec un océan d’espoir dans le cœur. Pour lui, il fait déjà beau : Les deux portent le soleil en eux. En venant de l’ouest, ils donnent l’impression de l’avoir ramené avec eux, alors qu’il allait se coucher. Mais, de nature raisonnablement méfiante, Mac Rond reste sceptique jusqu’au moment où, dans le salon d’honneur de l’aérogare, le nouvel Ambassadeur de France au Maroc lui exprime le pardon des autorités islamiques de l’Hexagone. Habillé d’une djellaba en soie blanche, le diplomate porte à la main un chapelet…  « Ah ! Bon ! Tu entends, chérie ? Le DINER nous pardonne ! Peut-être d’avoir été élu démocratiquement par les Français ! ». Présent à la rencontre, le Ministre marocain des Affaires Etrangères dit :

-  Notre Raïs, notre vénéré Maréchal, vous attend à Marrakech. Comme vous le savez il y a transféré la capitale de la Fédération. Il s’excuse de ne pas pouvoir venir vous accueillir. Comme vous le savez encore, notre Maréchal est âgé de 96 ans. Il est en fauteuil roulant. Après la glorieuse révolution de 1971, il a dû affronter une guerre civile de vingt ans fomentée par nos ennemis étrangers. Maintenant, notre grand Raïs dirige une République Islamique Fédérative Démocratique et Populaire  où le généreux islam est réellement appliqué. Le fils aîné de notre glorieux guide, âgé de 72 ans vient d’être nommé vice-président lors d’une cérémonie grandiose retransmise sur toutes les chaînes internationales de télévision... Vous avez vu ça à la télé… ?

-  Non ! Nous étions en avion ! Dit Mac Rond qui parvient à ne pas dire ce qu’il pense : « Espèce de ministre imbécile ! Chassé de la France par tes frérots, je n’ai rien d’autre à faire que regarder la cérémonie d’investiture d’un vieux connard par une momie imbécile fini ! ». Le responsable marocain poursuit :

-  Ici, à Dakhla, vous allez résider dans de très belles tentes caïdales high tec durant votre séjour. Nous vous avons trouvé un bel endroit juste au bord du bras de mer à l’est de la ville, Oued Eddahab en arabe ou Rio de Oro en espagnol. Vous pouvez même y faire des plongées sous-marines ou y pêcher. C’est merveilleusement bourré de poissons et de fruits de mer et l’eau y est la plus chaude du globe - plus que vingt-trois degrés - avec juste de très douces vagues.

Monsieur se répète : « L’Ambassadeur de France a dit que le DINER me pardonne !? Il me pardonne pour avoir été élu démocratiquement ?! Peut-être qu’il ne va pas pardonner aux millions de Françaises et de Français de m’avoir choisi ?! Quelle soupe infecte et dégueulasse ce DINER ! ».

-  Pouvez-vous nous conduire rapidement à ce campement, je suis morte de fatigue… Dit Madame Mac Rond. Et, Illico presto, un hélico de l’armée marocaine conduit le couple  dans son campement au bord de ce petit golfe du Rio de Oro. Le pilote est installé dans une belle résidence de la ville de Dakhla. Cette merveilleuse région désertique marocaine provoque dans l’âme de ses visiteurs une joyeuse terreur en raison d’une rencontre exceptionnelle des principaux éléments vitaux : le soleil, l’eau, la terre et le vent. Le vent dort, contrairement à son habitude.

L’hélicoptère se pose entre l’eau et les tentes. Au-dessus de l’endroit, un faucon décrit des cercles sous un ciel bleu pure. Il fait de parfaits ronds. Pour les Français, le paysage est un total dépaysement. Complètement absente, la verdure laisse la place au bleu et aux nuances du jaune et de l’ocre avec quelques rares touches de marron. A peine arrivé à son campement, Mac Rond s’écrie : « Mais c’est la tente que Kadhafi a posé au Champs de Mars à Paris, lors de sa visite officielle en France, il y a quelques années ! Je me souviens bien de lui car je lui ai ouvert un compte à la banque où je travaillais. »

-  Vous avez tout à fait raison ! Cette tente ou plutôt ce campement a été acheté chez un groupe armé en Libye. Elle forme un véritable appartement luxueux. Dit un officier supérieur marocain après avoir bien salué le couple gracieusement et à la manière humble et digne des Orientaux. « Je ne vais pas lui reprocher son salut obséquieux… Ces gens sont différents de nous par la langue, la religion, les us et les coutumes » se dit le Président.

-  Le beau tapis persan ! Le merveilleux lustre de bronze et de cristal ! Un salon marocain et un autre européen ! Les beaux pots de fleurs !... Merci beaucoup pour votre accueil monsieur le colonel major. Remerciez bien de ma part notre ami le Maréchal ! Dit le Français en respirant à pleins poumons, l’odeur fraiche et parfumée du bras de mer à proximité. On dirait du bon pain chaud. C’est tout l’Atlantique qui allonge son bras de quarante kilomètres pour offrir au couple l’air pur, l’or bleu, de merveilleux fruits de mer et une tranquillité paradisiaque. Ici, la mer semble endormie. Seuls les battements silencieux du pouls de l’Atlantique disent qu’elle vit et qu’elle est en très bonne santé. Dans le salon de l’immense tente, un samovar dégage une fumée aux parfums précieux. Une belle cheminée en marbre qu’on dirait véritable, trône dans un coin.

- Il était vraiment fou, le dictateur libyen d’installer une cheminée dans cette tente. Dit Madame en tombant dans un fauteuil moelleux.

-  C’était aussi, peut-être, pour les excès de gaz que ce curieux personnage dégageait. Dit Monsieur en riant.

- Vous allez voir que, la nuit, il fait souvent très froid dans le désert, parfois aussi froid que de la neige carbonique. Vous savez, le Sahara digère vite la chaleur du jour. Le froid y fissure le roc pour en faire du sable. Dit l’officier marocain qui ajoute : Le général Ahmed, le chef du DINER vous a recommandé auprès de notre Raïs ! Et vous aurez tout ce que vous désirez  durant votre séjour ! Une unité militaire est à côté pour vous protéger. Si le personnel  que voici ou la cuisine ne vous conviennent pas, on les change ou on va vous chercher, par hélico, des menus aux Iles Canaries, en face, dans l’Atlantique ! Nous voulons que la carte qu’on vous offre soit exceptionnelle.

Juste à côté du campement, Monsieur voit une dune blonde. Il lui semble voir la belle coiffe de Madame. Il sourit en marchant.

-   Chéri, demande, s’il te plaît, au colonel major si on ne peut pas avoir une bouteille de champagne. Dit Madame alors qu’elle prend un bain.

Sortie de la salle de bain, elle trouve sur la belle et luxueuse table du salon  deux bouteilles de champagne : une Moët et Chandon et une Dom Pérignon avec deux verres spéciaux. Elle s’habille rapidement et sort rejoindre son mari qui marche sur le sable dehors, à l’écart du campement.

-  Chéri, c’est toi qui leur as demandé d’apporter deux bouteilles de champagne ?

-  Non, je suis sorti au soleil dès que tu es rentrée dans la salle de bain.

-   Donc, le campement est truffé de micros et peut-être de caméras…Nous sommes surveillés et espionnés… Nous devons faire attention à ce que nous disons.

-  Bien sûr, chérie ! Tu sais que le SRS du Maréchal est très puissant. Les Marocains sont contrôlés, écoutés et filmés partout jusque dans leurs chambres à coucher et dans leurs salles de bain…

-   C’est quoi le SRS ?

- C’est le puissant Service du Renseignement et de Sécurité… Répond Monsieur qui appelle l’officier marocain et lui demande :

-  Vous avez vite amené du champagne, est-ce-que vous avez un stock ?

-   Non, Monsieur le Président, nous l’avons acheté dans un magasin de la chaine Victoria ouvert à Dakhla.

Lorsque le couple est de nouveau seul, il s’interroge sur cet accueil dont l’amabilité frise l’obséquiosité et surtout sur la nouvelle attitude bienveillante du DINER. « On nous empêchait de communiquer avec l’extérieur et on nous traite, à présent, comme si nous étions toujours à la tête de l’Etat ! » Dit Mac Rond qui ajoute à voix basse : « Peut-être que c’est un traquenard ! Notre ami, le Maréchal pourrait-il nous éclairer ? ».

Mais le cadre formé par le bras de mer au bord duquel ils s’installent, leur fait oublier le DINER pour un moment au moins. Le silence du Rio de Oro favorise l’observation. C’est majestueux et mystérieux. Le petit golfe compose un tableau éblouissant posé sur la terre ferme sous les projecteurs de notre astre vital. Madame cligne des yeux au soleil déclinant.

Le couple s’endort tôt d’un agréable sommeil après avoir bu un panaché composé des meilleurs fruits. Il se réveille avant l’aube. La nuit sans lune confond ciel, désert et mer. Mais juste avant l’aurore, les trois se séparent progressivement puis vite comme s’ils ont honte d’être confondus ensembles. Tel un gendarme impérial, le soleil les sépare en triomphant des ténèbres. Il se met à les chasser jusqu’au fond de l’océan où elles vont se réfugier.

A Dakhla, l’aube est douce comme est douce la nuit. La chaleur du jour s’épanche puis est absorbée. La pulsation vitale de ce coin de paradis nu ressemble au battement d’un grand cœur. Ce merveilleux désert fait vivre un terrible couple d’émotions : Amour et souvenir qui s’enlacent jusqu’à périr de chaleur et de soif.

Quand Madame sort marcher un peu, et côtoyer les forces naturelles, le sable se délecte de ses pieds nus, le vent joue avec sa chevelure et le soleil matinal caresse sa peau. Elle respire le vent pur de la mer parfumé à la pureté du désert. L’absence des bruits de la ville et le silence total sont très émouvants. Dakhla, merveilleusement accueillante, fait oublier au couple le temps qui passe.

Madame sort à l’entrée de la tente la nuit suivante. Des milliards d’étoiles illuminent le firmament. De temps en temps, une météorite fend l’atmosphère bleu marine en un trait blanc qui va vite s’évanouir. « Mon dieu ! A Paris et à cause du halo des lumières, jamais nous n’avons vu un tel ciel très merveilleux ! » Lance Madame.

Cet endroit ressemble à une urne où la nature a caché les plus belles et merveilleuses créatures qui lui restent. On dirait que le Créateur garde ici en réserve ses rares espèces animales aquatiques prêtes à supplanter les espèces vivantes actuelles au cas où elles se seraient ou auraient été éliminées.

Deux petits nuages cotonneux comme ceux de l’été, passent au-dessus du bras de l’Atlantique. Mac Rond, en scaphandrier, se tient sur la pointe des pieds sur un rocher qui commence à être chauffé par les rayons d’or du soleil matinal. Il plonge suivi par Madame. Ils se sentent aussi légers que des libellules. Le couple disparaît sous l’eau laissant le dessus comme un miroir brisé reflétant les rayons lumineux. Les deux nageurs n’ont pas l’impression de changer de milieu tellement l’eau est tiède et pure comme un diamant. Ils n’oublient pas qu’ils sont au Sahara Occidental marocain et non dans cet Orient arabe où l’interdit bâillonne le rêve et les plaisirs de la chair sous le soleil.

Hydratée, leurs peaux deviennent comme celles de jeunes adolescents. Elle a 18 ans, il en a 17. La mer les pousse l’un contre l’autre dans une harmonie  originelle. Ils s’étreignent. Sans hameçon ni appât, ils attirent toute la faune marine. Des poissons se mettent en position verticale tels des soldats du Créateur venus protéger les jeunes amoureux. Les fruits de mer s’alignent pour saluer le couple  royal tombé du ciel. Un gros poisson s’arrête au-dessus d’eux.

- Regarde l’eau ! Elle bénit notre amour ! Dit Madame dont le visage exprime la béatitude. En  nageant dans l’or bleu tiède, elle trépigne d’impatience et de plaisir.

-  Oui ! Ecoute-la ! Elle parle ! C’est merveilleux ! « Mes enfants, faites l’amour chez moi, dans moi et oubliez le monde fou des gaz ! Je voudrais bien vous garder, mais je suis raisonnable et je dois donc vous laisser partir dans l’autre ! ». L’eau satine davantage la peau de Madame. Elle rend moelleux les bouches du couple et plus caressantes ses mains.

Ainsi donc, au fond de la mer, les Mac Rond  tombent sur un accueil encore plus beau que celui de l’aéroport de Dakhla : Des dizaines d’espèces animales marines s’alignent devant eux en bougeant légèrement et paisiblement. Les coquillages aux valves déjà ouvertes par les caresses de la mer, s’ouvrent davantage au couple. Pour être exact, il s’agit d’une soixantaine d’espèces. Des crevettes royales voient leurs tentacules se courber. « Il doit y avoir en nous quelque chose qui attire tous ces fruits de mer et ces poissons. C’est curieux » se dit Madame.

Dans ce merveilleux bras de mer, le président fugitif embrasse les lèvres, le cou et les cheveux de sa compagne et dit sans voix : « Je t’aime ! ». Elle a un effet aphrodisiaque instantané. Toutes les créatures aquatiques se mettent à acclamer le couple. L’eau intensifie la mélodie. Plusieurs  petits poissons représentants des diverses espèces, se mettent en rang au niveau de la tête de Madame pour l’embrasser timidement sur les joues. Agitant leurs nageoires comme des bébés avec leurs menottes potelées. D’autres petits poissons lui envoient de minuscules courants d’eau.

Les coquillages, les mollusques à coquille et les céphalopodes, les escargots de mer, les crustacés invertébrés ou à exosquelette et les échinodermes, tous s’alignent tels des soldats de plomb. Ils se font signe les uns, les autres pour continuer à saluer vivement leurs illustres visiteurs. La présence de ces derniers rend le bras de mer brillant de bonheur.

Les huitres, les moules et les palourdes rouges, restent bouche-bée, après avoir crié des vivats et exprimé leur joie. Les couteaux de mer sont à terre. Les poulpes ont les bras tombants. Les crevettes, les crabes et les langoustines semblent se courber en l’honneur du couple. En réalité, ils se courbent vraiment. Les homards, les langoustes et les étoiles de mer font signe de bienvenue aux deux amoureux. Derrière ces rangées, d’autres fruits de mer de différentes tailles sont venus à l’accueil. C’est donc plus de soixante espèces aquatiques qui répondent à l’appel.

Le couple se met à danser. Quelle grâce, quelle légèreté, quel charme ! Tous les êtres marins assistant au spectacle sont touchés par l’ivresse contagieuse. Madame a les lèvres presqu’ouvertes. Ses divers mouvements sont pleins de grâce et d’harmonie. Elle évite, ainsi que Monsieur, des tas de bébés-fruits de mer qui jouent entre les rangées de leurs parents.

Les lèvres du couple bougent mais ne disent rien, pareils à ceux des poissons qui semblent éclater, durant une fraction de seconde, d’un fou rire puis redevenir subitement sérieux et bouche bée. Un autre petit poisson vient donner un bisou à Madame sur la joue puis lui donner une tape d’eau avec sa queue. Monsieur va presque se prosterner devant un faisceau de lumière solaire qui éclaire le couple et ses nombreux spectateurs multiformes et multicolores.

Une belle petite écrevisse se lève, pousse deux myriapodes marins et va vite vers Madame. Elle la chatouille dans la jambe en lui disant : « Regarde ! Moi j’ai plus de pattes que toi qui n’en a que deux ! » Puis elle rougit et court se cacher sous un rocher.

Un essaim de poissons, bien serrés, se déplaçant en banc. Il attire l’attention du couple et des fruits de mer. On dirait les danseurs alignés dans une danse berbère traditionnelle appelée ahwach. Un ahwach merveilleux. Il vole dans l’or bleu diaphane. Les écailles des poissons-danseurs brillent tels les poignards en argent portés en bandoulière par les hommes d’ahwach.

Madame attire son mari contre elle et se sert contre sa poitrine. Un grand homard lève les yeux. Il croit que le couple est un seul corps tombé du ciel et s’attend à être écrasé. Mais lorsqu’il voit le corps l’éviter, il crie : « Vive l’amour ! » et s’endort sur place probablement pour plusieurs jours ou plusieurs semaines. Une langouste lève légèrement la tête et tourne les yeux. Elle voit Venus dans un ciel pur et étoilé. Elle tremble de plaisir puis tombe ivre et s’endort. Madame bouge la tête. Le ciel étoilé danse.

Le rayon solaire montre chez l’homme un regard et une expression passionnés et extasiés. Les bras de Madame tombent sans force lorsque deux autres petits poissons lui donnent deux autres bisous. Une rangée de divers fruits de mer lève d’un seul coup les yeux et voit les cheveux de Madame brillant de mille étoiles telle une couronne de diamants. Ces êtres vivants se figent comme si cette belle vision les a ficelés avec son rayon. La Française sent qu’elle va se dissoudre dans l’eau. Un trouble terriblement joyeux.

Tous les fruits de mer font un grand cercle autour du couple. Ils se mettent à chanter et à danser. Mais, jaloux, un gros poisson passe et tourne en rond. Il soulève le sable avec sa queue. Tel un rideau qui tombe, la poussière fait disparaître le fantastique spectacle. Un coup de volupté brutale qui transperce les reins des deux amants faillit faire exploser leurs poumons et stopper leurs cœurs.

Conduit par un gros coquillage, un groupe de fruits de mer sort de la poussière et vient vers le couple. Dans un silence total, il  présente au Président fugitif un document. Celui-ci le prend et sort de l’eau. Avant de sortir à son tour, Madame voudrait ancrer fermement les pieds dans le sable sous-marin afin de ne plus remonter.

Le jeune homme admire une minute sa sirène faire des ronds dans l’or bleu. Elle plane sur une autre sphère. Il veut parler mais le soleil l’aveugle et ses reflets le font taire. « Au diable le pouvoir ! Au diable le DINER ! Ici, on est mieux qu’à Paris ! Si le peuple de France est dans de mauvais draps, c’est aussi de sa faute ! Je lui ai dit de marcher et non de faire le cirque ! » Se dit-il avant de replonger dans le Rio de Oro.

Enfin et presque à regret, les deux sortent de l’eau dans une douce jubilation très différente du triste post coït quasi animal. La sensation d’une douceur infinie inonde leur cœur. Un moment inoubliable. Comme s’il s’est immobilisé, le soleil de Dakhla les salue de ses rayons dorés et appétissants dès leur sortie de l’eau. Il leur donne de la force et de l’énergie. Les deux lui sourient. Jamais le couple n’a été aussi gai dans l’eau. Une merveilleuse eau. Autour d’eux la lumière forme une espèce de jacuzzi avec une infinité de bulles lumineuses et chaudes. Toujours endormie dans son lit à Paris, Madame est sur le point de se réveiller. Mais elle continue de rêver. « Chéri, je comprends pourquoi les Amazighs faisaient du soleil leur dieu ». Dit-elle à son homme.

Mac Rond ouvre le document reçu des fruits de mer et lit : « Mémorandum à vos pairs les chefs d’Etats de par le monde : Mes dames et messieurs, super microbes qui êtes à la tête des structures très polluantes sur notre beau globe bleu, notre mère.  Malheureusement, votre progrès empoisonne et assassine la vie ! C’est un génocide organisé par vous et vos nombreux, très nombreux, trop nombreux animaux bipèdes ! Nous ne subissons plus votre mortelle pêche, nous sommes devant une liquidation complète et totale de toutes nos espèces... ».

- Laisse ce document chéri, nous allons le lire à tête reposée, dans la tente…

-  Ce n’est pas une tente mais un palais démontable que nous avons, chérie !

-  En effet, remercions notre ami le Maréchal et prions pour le repos de l’âme de feu Kadhafi !

Un léger vent du sud chargé des ardeurs du désert souffle.  C’est un vent de feu qui, parfois, embrase ce bord de mer rapidement rafraichi par les eaux bleues océaniques éternellement caressantes. C’est le plus beau coin du Grand Sahara qui s’étend sur de nombreux millions de kilomètres carrés, de cet Atlantique à la Mer Rouge.

Mais le coup du DINER revient sans cesse devant les yeux du couple présidentiel, même dans l’eau. Ils le chassent en se disant que, comme on dit «  La vengeance est réservée au Seigneur ». Il faut donc croire à ce seigneur et attendre son intervention. Alléluia ! Alléluia !

Toujours à côté de la mer, et dans une sorte de rêve intemporel, Madame admire cette côte du petit golfe. Ce n’est plus la terre mais c’est comme une flamme horizontale. Juste à côté, à l’est, les dunes ressemblent à des poitrines gonflées de soupirs. La tête comme cachée dans le bras de mer qui la couve avant de la pousser dehors. Une certaine mélancolie non encore séchée, refait surface dans le cœur de Madame. Telle une fillette, elle se met à ramasser des coquillages, des étoiles de mer, des souches qui ne sont pas concassés par le temps.

Le soleil africain se répand telle une coulée de cuivre liquide. Ses rayons  colorent en rose ocre d’autres colossales dunes de sable couleur de chair qui se profilent à l’horizon. On dirait les fesses et les seins de baigneuses étendues sous un ciel d’un bleu pur, d’une pureté inégalée. Une forêt de fesses nues et de seins nus débarrassés de tout le reste. Au nord, les bords du bras de mer ressemblent à des radeaux de sauvetage faits d’énormes troncs d’arbres.

Dans ce coin du paradis, le temps, encore lui, passe trop vite. Le soleil disparaît plongeant le désert environnant dans l’obscurité. Juste à côté des tentes, le très doux clapotis de la mer et les gémissements du vent sont les seuls bruits. De petits nuages de sable viennent cacher la lune et les étoiles pour un moment. Mais rapidement, celles-ci se remettent à briller au firmament.

Tous les matins, les Mac Rond sortent respirer la fraicheur de l’aube saharienne le long d’une eau couleur bleu saphir. Ils se baignent encore, mangent du chameau grillé sur feu de bois les jours suivants. Ensuite, au clair de la lune sur la petite plage vierge, ils mangent des pommes de terre et des oignons cuits sous la cendre dans le sable. Puis, ils se mettent au régime exclusif de poissons et de fruits de mer durant une semaine. Ils mangent des huitres et surtout des concombres de mer à toutes les sauces et différemment cuits. Evidemment qu’en mangeant, ils oublient l’accueil sous-marin qui leur a été réservé

Ces dernières holothuries de différentes couleurs sont le fameux et merveilleux fruit de mer aphrodisiaque très prisé. Il se vend, en Asie, jusqu’à quatre mille Dollars le kilo. Sur cette côte marocaine, les forces de sécurité livrent une guerre sans merci à ceux qui le volent.  En effet, cet animal jouant un rôle essentiel dans le processus biologique des fonds marins, est officiellement interdit de pêche car menacé d’extinction même dans la région. Mais peut-on interdire le ramassage de l’or lorsqu’il est à portée de la main ?

D’ailleurs ce Rio d’Oro porte bien son nom de l’oued de l’or. A quelques dizaines de kilomètres à l’est de ce merveilleux bras de mer, il suffit d’avoir un détecteur de métaux pour ramasser des kilos du précieux métal. Cependant, les Mac Rond ne sont pas venus le chercher. Ils courent derrière quelque chose de plus cher, quelque chose qui ne se commercialise pas : le bonheur, la plénitude, l’amour… Dans leur course, ce n’est pas l’Atlantique qui se met en furie, mais ce sont eux-mêmes. Evidemment qu’ils veulent partager leur immense bonheur avec le peuple de France à la seule condition qu’il marche vers eux et avec eux.

Le régime aux homards, à la langouste, aux huitres et surtout aux concombres de mer a eu un effet réellement aphrodisiaque sur le couple. Si je décris tout ce qu’ils font je serais excommunié par ma communauté musulmane et boudé par mes propres enfants pour propos osés, scandaleux et immoraux. La suppression de ce passage me fait donc perdre des milliers de lecteurs notamment arabes et musulmans particulièrement friands de ce genre de littérature rose. Je dirai seulement que faire l’amour c’est comme marcher en rond : Aller et venir avec en prime une chute récompensée par une ivresse.

Monsieur sort admirer le coucher du soleil. Au crépuscule, il s’assied sur un rocher au bord de l’eau et se met à méditer sur les humains et sur les poissons. Sortis de l’eau, les premiers sont devenus plus grands, plus intelligents. Ils marchent pour trouver l’oxygène plus rare hors de l’eau. Ils marchent pour vivre, pour voir les étoiles et rêver. Quant aux seconds, ils sont restés à leur place et bouche-bée. Ils glissent et nagent dans l’or bleu. Cette richesse les retient et les empêche d’être meilleurs. Le Président fugitif  veut crier : « Vive la modestie ! Gloire à la simplicité ! », mais il se tait.   

Chaque jour, réveillés par un soleil pur et original, ils font du footing. Ensuite, ils reviennent prendre leur petit déjeuner à base de lait de chamelle, de dattes, de beurre cuit, de miel pur ou d’omelette d’œufs bio de poule ou d’autruche , ou encore du calamar grillé, le vrai calamar et non son cousin comme disent les pêcheurs de Dakhla.

Souvent, les après-midi, sous un ciel bleu pur, ils font donc de la plongée sous-marine. Ils se jettent dans ce bras de l’Atlantique pour admirer les superbes coraux. Au fond, ils tombent de nouveau sur des coquillages rares et sur des colonies de concombres de mer multicolores. Madame ramasse un bel animal rouge marron avec de petits points brillants et multicolores, allant du bleu au rouge. Elle le caresse puis le repose sur le fond parmi les autres.

Sortis du fond de cette mer pure, une fois de plus, ils doivent traverser une ligne de roches rugueuses, effritées et fendillées par le sable, le vent et le soleil. Cette bande rocheuse sépare l’océan et le sable à certains endroits comme si elle avait été installée par des humains pour marquer la séparation. Des lézards inoffensifs s’y promènent. Mais à midi, un soleil de plomb oblige les deux à rentrer dans leur tente où plusieurs serviteurs attendent les ordres y compris pour la cuisine. De l’autre côté du bras de mer, la ville de Dakhla est écrasée sous un ciel de cendre et un soleil fuligineux qui inonde la région telle une coulée de lave jaunâtre. A l’ouest s’étend l’Océan et à l’est des dunes à perte de vue et en constant mais légers déplacement telle une  coulée de sable d’un sablier.

L’espace désertique entre au sein du couple français. Il le vide des accessoires inutiles et laisse danser le vent, le soleil et la mer. Ils dansent sans se blesser sur une rocaille dure comme l’amour qui, tournant en rond nourrit, fait croître et élaguer. Plein de béatitude, ce séjour à Dakhla semble se passer trop rapidement. Au crépuscule, le couple va faire du footing sur les dunes à côté. « La vie c’est comme marcher sur des dunes : On monte et on descend, on tombe et on se relève… » Pense Madame.

Elle s’assied au bord de l’eau diaphane. Quelque chose de bizarre est en elle. Ce doit être la joie. Ce doit être une sorte de profonde satisfaction. Ce doit être la paix paradisiaque. Après un moment de silence, elle jette de petits cailloux dans la mer très calme comme endormie et prend plaisir à admirer les ronds sur la surface. « Il n’y a qu’au désert qu’on peut sentir la violence douloureuse du désir » Pense-t-elle en souriant alors qu’on entend la chaleur souffler.

-  Viens, chéri ! On va jouer à celui qui fait le plus beau rond ! Mais son mari ne l’entend pas. Il est déjà rentré dans l’immense tente. Peu après, il en ressort alors qu’elle ajoute : « Mon esprit s’est enlacé au tien avant que nous fussions créés… Et après que nous fûmes devenus des gouttes mûrissant à la vie. »

- Que dis-tu chérie, le vent m’a empêché d’entendre. Elle répète son poème et ajoute :

-  Je disais le vers d’un poète de Baghdâd, il y a mille deux cents ans…

Une petite caravane de chameliers nomades se démasque de derrière un tertre. Elle est empêchée par les militaires qui surveillent le couple français de s’approcher du campement. Mais Mac Rond, d’une humeur douce, sort du campement et demande à l’officier de service de laisser s’approcher les Sahraouis. Il les invite à prendre un thé dans la grande tente.

C’est un petit groupe de véritables nomades avec une douzaine de chameaux qui remontent du désert de Mauritanie vers le nord à la recherche d’eau et de pâturages. Beaucoup de gens comme eux viennent parfois de très loin, du fin fond du Grand Sahara. Arrêtés par l’océan Atlantique, ils suivent la côte vers la chaîne montagneuse de l’Atlas où ils se mêlent parfois aux autochtones sédentaires. Ainsi, le vrai territoire du « peuple sahraoui » va de cet océan à la mer Rouge et même au-delà, jusqu’au Golfe Persique. Mais depuis des siècles, les très dures et insupportables conditions climatiques et l’inhospitalité de cet immense désert, ont toujours empêché l’apparition et le développement de cités et la constitution d’un véritable Etat sahraoui excepté quelques rares empires des gens de couleur vers le sud. Par exemple au Mali.

Monsieur demande aux Nomades : « Vous êtes marocains ? ». Les réponses sont tellement émotives et différentes qu’ils ont failli se disputer : Certains se disent marocains, d’autres mauritaniens ou sahraouis ou encore maliens. Presque tous veulent occulter le problème de nationalité. Celle-ci, dans cette vaste région désertique ne signifie pas grand-chose contrairement à la tribu omniprésente et déterminante. Ce qui n’a pas empêché certains de ces vrais nomades de se dire propriétaires de très vastes territoires où ils ne faisaient que passer et dresser leurs tentes pour quelques jours. L’un de ces Sahraouis dit :

- Moi, je suis mauritanien… Mon frère est secrétaire général de la province marocaine de Lagouira, ma fille est médecin spécialisée en neurologie au CHU de Lagouira et mon frère est délégué du ministère de la culture à Oujda…

-   Où sont vos femmes ? Demande Madame avec un bâillement plein de béatitude.

- Elles sont sur les chameaux avec les enfants…Disent les nomades en regardant la tente luxueuse, d’un air hargneux, les lèvres crispées. Ces gens sont encore au stade tribal. En s’y accrochant, ils vont avoir une double personnalité tout comme un double costume. Une identité fissurée. Ils forment un agrégat de tribus jalouses les unes des autres et incapables de cohésion dès qu’un ennemi commun disparaît. Seules les razzias les unifiaient. Idem jusqu’au Golfe Persique.

- Où allez-vous ? Demande le Français aux nomades.

-  Nous allons au nord, nous respirons l’air frais du nord. Nous sommes heureux car au bout, nous savons qu’il y a de l’eau, c’est-à-dire la vie comme dit le Coran.

-  Alléluia ! Dit Madame.

-  Tu deviens chrétienne, chérie ?

-  Il faut  être fou pour ne pas aimer Jésus qui fut la bonté incarnée et qui a connu la soif et la souffrance…

Un nomade resté debout à la porte dit : « D’ailleurs Notre Prophète Mohamed, que la paix soit sur lui,  adore aussi Jésus, le fils de Marie et non de Dieu. Mohamed le considère comme un messager de Dieu, tout comme lui… ». Tout le monde mange de petits gâteaux marocains et boit un verre de thé sahraoui avec du miel de daghmouss. Celui-ci laisse une succulente sensation sur la langue et une odeur de mer. Un des nomades prend la parole et dit :

- Cette terre nous appartient, nous sommes le peuple sahraoui. Les Marocains l’ont occupée depuis plus de quarante ans après les Espagnols ! C’est clair comme de l’eau de roche.

-  Qu’est-ce-qui est clair ? Vous êtes un ensemble de tribus dont de très nombreux éléments sont avec la marocanité de ces terres et vous n’avez jamais formé d’Etat et vous remontez très souvent avec vos chameaux jusqu’aux montagnes de l’Atlas et il y a parmi vous des Mauritaniens, des Maliens, des Nigériens et beaucoup d’Algériens… Dit Monsieur magistralement.

-  Oui, mais c’est notre terre depuis toujours ! Dit le séparatiste.

- Oui, restez-y ! Mais en réalité, ces terres appartenaient aux Amazighs et aux Juifs avant les Arabes… Et puis en vérité presque toujours les frontières en Afrique sont artificielles. Nous les avons tracées dans des états-majors, surtout pour le Grand Sahara… Ce qui permet aux gens de mauvaise foi d’affirmer que « le colonialisme a divisé l’Afrique », alors que c’est le contraire. Regardez l’Algérie qui héberge et arme vos amis séparatistes ; cette grande Algérie qui n’existait pratiquement pas avant la colonisation française, cette Algérie, nous, les Français, nous lui avons fait un territoire près de quatre fois plus vaste que la France (3,76 fois) sans que nous ne recevions le moindre merci ! Au contraire, on essaye de nous rendre uniques responsables du drame qui a donné l’indépendance…

-  Vive la RASD, la République Arabe Sahraouie Démocratique ! Lance le nomade en guise de réponse. Les autres le regardent puis se tournent vers le Français qui poursuit :

-   Je comprends que vous puissiez rêver de devenir tous des riches d’un autre émirat arabe à l’extrême ouest de l’Oma arabe et islamique, en partageant entre moins de cent mille nomades les richesses d’un territoire plus grand que la Grande Bretagne. Mais croyez-vous que les quarante millions de Marocains du nord vous laisseront faire et viendront vous servir dans vos palais ? Au moins ils vous demanderont de rembourser toute l’eau que vos chameaux ont bue et toutes les herbes qu’ils ont mangées durant des siècles… Bref, je vous conseille de bien revoir vos rêves égoïstes et séparatistes…

Chez le Maréchal, à Marrakech, les Français vont goûter une dramatique perversion de cette idée de république arabe. Lorsque le couple fuira la Fédération pour aller vers l’est, les forces armées de cette RASD, devenue Région Autonome des Salamalek Démocratique feront un ridicule baroud d’honneur pour tenter d'abattre l'avion présidentiel français.. 

En attendant, dans la réunion entre Monsieur et les passants, un autre Nomade prend la parole et dit :

- Je suis sahraoui et j’ai milité dans le mouvement marxiste-léniniste nommé Ila Lamame (En avant !) pourquoi vous avez quitté le parti socialiste qui fait partie des forces progressistes, Monsieur le Président ?

Monsieur ouvre grand les yeux. Surpris par cette question inattendue posée par un Nomade en plein désert. Il veut répondre mais le chef de la caravane fait signe aux autres de se lever.

En effet,  Monsieur a donc non seulement le droit, mais il a raison de  quitter  l’appareil de gauche. Après toutes les expériences malheureuses, il faut bien chercher une alternative. Le concept marxiste de progrès avec sa connotation mécanique doit laisser place à l’idée de « marche » plus modeste et plus en symbiose avec la condition humaine.  

A Dakhla, la nuit suivante, lorsque la lune symbole du passé et de la mélancolie grossit et prend la relève du soleil, le couple de Français sort de la tente et se met à contempler le ciel étoilé. Incroyablement clair, le spectacle est éblouissant. On dirait le plafond merveilleusement décoré d’une monumentale boîte de nuit. C’est tellement beau que Madame a failli, une fois de plus, de se réveiller dans son lit parisien.

Monsieur calcule sur la nébuleuse d’Andromède combien de nuit va durer le cauchemar du DINER. Un vent souffle et dit : « Walou ! » (rien). Le couple sourit. Le retour du soleil est garanti. Agréable, le calme étoilé peut continuer. Ils ont la certitude merveilleuse de retrouver leur légitime place à Paris.

A Dakhla, les plaisirs succèdent aux plaisirs et les jours succèdent aux jours, doux et calmes et presque sans frontières. Le temps sec, tempéré et délicieux, glisse comme sur du velours. L’endroit est un trésor recouvert d’une gangue d’eau et de sable réunis dans un mariage cosmique.


Se sentant merveilleusement bien, les deux fugitifs sont englués dans leur amour tels le prince Enée et la reine Didon de la mythologie. Mais quittant le beau rivage et contrairement aux Grecs, ils iront à Marrakech et auront une suite merveilleuse puisque rien ne les séparera. Encore une fois, à Paris, Madame a failli se réveiller et interrompre ses rêves. Mais la marche l’en empêche.


Voici  mes deux autres romans récemment sortis à Paris 
https://www.edilivre.com/culottes-fatales-et-djihad-du-camembert-said-lemlih.html



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