vendredi 3 octobre 2014

Deux voies contradictoirement explosives du commerce au Maroc

 
L'été: marchand de poisson sur le trottoir du quartier   Du commerce sur une autre planète. Les magasins et
"moyen" des Amicales des fonctionnaires à Agadir.      l'aquarium à Morocco Mall. Cette vitrine indécente.

Parce qu'on vient d'ouvrir, en Allemagne, la semaine dernière, le premier supermarché "zéro emballage" où les clients amènent leurs boîtes et leurs boles pour y mettre la quantité des produits alimentaires désirée, les tenants de nos souks traditionnels peuvent pavoiser et dire que"les nosranis (les chrétiens) finiront par épouser notre grande civilisation"...
Or, si souks il y a et il y avait, ils ne sont pas comme le désordre actuel. Dès que le caid du coin rentre dans son bureau, un nombre impressionnant de charrettes et de marchands ambulants occupent tous les espaces y compris une large partie de la chaussée. Et on voit cette fois les automobilistes crier "balak!", "balak!" (attention! attention) comme les âniers dans les ruelles de nos médinas au crépuscule de l'époque de "bled siba", avant l'arrivée des colons français il y a un siècle...
En cette veille de l'Aid, il y a tellement de marchands informels dans les rues que les magasins patentés ont souvent leurs entrées complètement bouchées... Le Makhzen (les autorités) est aux abonnés absents. Depuis le martyr du Tunisien Bouazizi, notre Makhzen semble avoir perdu toute sa virilité...  Sous prétexte qu'Allah est clément et miséricordieux, on tolère un ordre de misère pour les pauvres, tandis que pour les riches ont instaure une impunité légendaire...Et on fait des milliardaires avec les hommes de paille du Makhzen...
Ainsi, face à ce commerce gangréné par un informel boîteux, misérable et sale, le système socio-économique makhzenien foncièrement corrompu, favorise, avec ses mafias,  les concentrations de richesses  malsaines puisqu'intrinsèquement basées sur un capitalisme individualiste égoiste et monopoliste... Ces concentrations sont aux antipodes de nos souks et bien sûr de nos ruelles-souks... Elles rivalisent avec les plus grandes enseiges, par exemple, en Europe..
A Casablanca, capitale du capitalisme national sous-développé, les deux plus grandes surfaces, rivalisent, entre autres folies, par de grandes sommes (plus d'un million et demi de Dirhams chacune) qu'elles comptent consacrer aux décors des fêtes de Noel et du Réveillon... L'une d'elles projette de louer en France des dizaines de robos à 3 000 euros / pièce pour une semaine...
En voyant cela pourquoi les pauvres marocains déshérités par leurs frères n'auraient-ils pas de mauvaises et condamnables idées ? Vous aurez beau dire à ces déshérités que derrière l'une des deux SA-masques marocaines il y a des Sud Africains, c'est kif kif...

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