Tous mes chaleureux remerciements aux très nombreux amis qui ont présenté leurs condoléances et prié pour le repos de l'âme de cette grande dame !
A Paris, deux enfants maroco-allemands pleurent à chaudes larmes. Il a onze ans et elle huit ans. Ils la voient les yeux fermés. Elle est à plus de deux mille cinq cents kilomètres, à Marrakech. Encore une fois, ils lui répètent en chœur du fond de leur cœur :"Oma ! Wir lieben dich ! Komm und pass auf dich auf in Paris !" (Grand-mère ! Nous t'aimons ! Viens te faire soigner à Paris !)
Puis se rappelant que leur grand-mère marocaine ignore leur allemand maternel, ils crient en darija marocain :"Jadda aji !" puis en amazighe: " Bati achkid !" (Grand-mère ! Viens !). Puis tombent dans les bras de leurs parents réunis et tout en larmes !
La grand-mère, Aicha Lemlih, ma sœur, est partie comme une grande dame possédant un grand cœur, une volonté et une énergie rares. Sans bonnes ni serviteurs, elle a bien élevé sept enfants et laissé ainsi une richesse non monnayable. A Marrakech, à Tanger et à Paris ils vivent et travaillent comme des citoyens positifs avec les bonnes valeurs de la modestie et de la sociabilité.
Rarement la maison de Aicha était vide. Son hospitalité était exemplaire. Au numéro 11 avenue Mohamed V (Marrakech) où elle a vécu une vingtaine d'années le siècle passé, elle m'a permis d'accueillir à l'âge de dix huit ans le premier secrétaire de l'Ambassade de l'URSS à Rabat venu me remettre un prix que j'ai gagné dans un concours du journal "Les Nouvelles de Moscou" ! L'accueil que ma sœur et son mari ont réservé au Russe qui allait devenir le "Pacha rouge d'Odessa" a permis la naissance d'une de mes meilleures et plus longues amitiés !
Entracte de larmes
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