Islamisme : la résistance et la solitude des professeurs
Un enseignant de droit de l’université Paris 13 Villetaneuse vient d’être démis de ses fonctions pour avoir refusé de faire cours devant une étudiante voilée. « Si sa liberté à elle est de porter le voile en tout lieu, la mienne est de refuser, dans mon pays, au regard de notre histoire et de notre culture, de donner un cours face à un visage voilé », a-t-il argumenté. Autre acte d’insoumission répertorié dans les médias : celui d’un professeur avocat de l’école des barreaux à Paris qui, en réponse à l’une de ses élèves refusant de retirer son voile, s’est déshabillé dans l’amphi, revendiquant « la religion du naturisme ». Beau pied de nez rabelaisien qui prêterait à sourire s’il n’intervenait pas dans le sillage des attentats terroristes perpétrés en janvier sur le sol français.
Reste à savoir si ces actes de résistance sont un épiphénomène ou bien sont les premiers d’une longue série à venir… Ce qui est sûr, c’est que ces professeurs d’université ne craignent pas d’enfreindre la loi car ils placent au-dessus d’elle leur appartenance à une civilisation où la liberté de conscience ne se brade pas. Aucun chantage en islamophobie qui tienne ! Au prosélytisme de ceux qui cherchent à imposer subrepticement la charia en Occident, ils opposent les valeurs occidentales du scepticisme, de la discussion – au sens étymologique d’examen contradictoire – et de l’irrévérence envers une dictature qui se drape sous l’intouchable habit du religieux. La liberté de culte, oui, l’instauration d’une religion d’État, non ! En ce sens, ils sont très proches des caricaturistes assassinés quand ils ne sont pas eux-mêmes victimes de menaces de mort, à l’instar de Robert Redeker, professeur de philosophie, victime d’une fatwa depuis 2006 pour avoir publié un texte critique sur Mahomet. Preuve que le sujet n’est pas nouveau !
Il faut dire que les enseignants, tout comme les policiers ou les médecins dans certains quartiers, sont en première ligne face aux revendications communautaires croissantes. Dès lors, pas étonnant que ce soit encore un enseignant, Jean-Paul Brighelli, qui suggère de lancer une pétition nationale pour interdire le voile à l’université. Une initiative salvatrice, si ce n’est que l’université n’est, hélas, pas la seule concernée. L’interdiction du port du voile dans le primaire et le secondaire subit, en effet, quelques entorses depuis que des mères d’élèves, à l’occasion de la remise des bulletins ou de rencontres parents-professeurs, pénètrent dans les établissements scolaires voilées de la tête aux pieds, à l’exception de l’ovale du visage. Sans même parler de celles qui accompagnent les sorties scolaires dans la même tenue. À ce rythme, ce n’est pas en 2022 mais en 2017 que nous rentrerons en Soumissionhouellebecquienne ! Gageons que les professeurs entrés en résistance afin de mettre fin aux coups de boutoir des islamistes seront suivis par d’autres, à commencer par toutes celles et ceux qui lisent et commentent cette tribune…